Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées – Trafic 2023 : décollage réussi

L’année 2023 se profile comme celle du record pour l’aéroport des Hautes-Pyrénées qui affiche une croissance significative.

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Année record pour l'aéroport TLP qui a su miser sur des destinations plébiscitées par les voyageurs. © D.R.

En cette fin d’année, l’aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées a revêtu ses habits de fête. La direction, comme les gestionnaires, a de nombreuses raisons d’avoir l’humeur aux réjouissances. Avec un trafic en hausse de 50 % par rapport à 2022, le bilan de ces 12 derniers mois est de ceux qui feront date et Philippe Baubay, le président du Syndicat Pyrénia, parle même de « vigueur inégalée ». Il faut dire que les chiffres présentés sont exceptionnels avec, fin novembre, 561 040 passagers enregistrés : « Fin 2023, nous devrions approcher les 585 000 passagers, c’est une croissance très significative, on ne peut que s’en féliciter ». Les effets de la pandémie sont définitivement dissipés et, pour preuve, le bilan de 2019 qui était celui de l’année référence est lui aussi distancé de 23,5 %. Une fréquentation record qui ne doit rien au hasard et découle d’une vraie stratégie de développement.

Le succès des compagnies low cost

En misant sur des destinations imports pertinentes, le site a changé la donne et 56 % du trafic est assuré par les compagnies low cost, de précieux alliés pour atteindre deux voyageurs cibles : les touristes et les pèlerins du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes : « C’est ce qui nous importe le plus puisque 80 % des personnes qui empruntent ces liaisons en import séjournent dans les Hautes-Pyrénées », souligne Philippe Baubay. L’Italie, la Pologne, la Belgique, la Grande-Bretagne et Malte forment le panel attractif des pays desservis par Ryanair et Volotea mais également EasyJet depuis mars dernier. Avec un taux de remplissage moyen de 80 %, ces lignes ont trouvé leur clientèle et Cracovie-Tarbes a même affiché des pics à 90 %. Pour le département, les retombées économiques sont sans appel et s’élèvent à 92 millions d’euros.

La ligne OSP, capitale à la Bigorre

Si elle a fait couler beaucoup d’encre, la ligne d’obligation service public avec Paris-Orly prouve, s’il était utile de le faire, qu’elle a toute son importance. De janvier à novembre, 160 000 passagers l’ont empruntée et c’est encore un record puisque, en comparaison, ils étaient 126 000 à l’utiliser en 2019 et 103 000 en 2022 : « On est passé dans une autre dimension, elle représente désormais 28 % du trafic », souligne le président de Pyrénia. « C’est un vrai succès parce que, certes il y a le chiffre, mais il représente un taux de remplissage de 80 %. Si certains en doutaient, l’OSP est nécessaire à la Bigorre, elle est même capitale pour notre territoire. » Il suffit de regarder l’emplacement de Tarbes pour en être convaincu, à 5 h 20 de train de Paris, la ville fait partie avec Nice des plus enclavées : « L’État a considéré que cette liaison était vitale pour le développement économique des Hautes-Pyrénées et a choisi de continuer de la subventionner encore à travers le cadre du Plan Avenir Lourdes », rappelle Philippe Baubay.

La concurrence de Pau c’est le TGV

La fausse concurrence avec Pau

Une réussite commerciale indéniable d’une ligne vers Paris qui s’inscrit dans la rivalité géographique avec l’aéroport de Pau mais Philippe Baubay se refuse à alimenter une guerre qui, pour lui, n’a pas lieu d’être : « J’en ai assez ; la concurrence de Pau, ce n’est pas TLP mais les façons de se déplacer et de travailler qui ont changé. La visio, le télétravail, la nouvelle liaison TGV qui la met à 4 h 15 de la capitale… Quand on se renseigne auprès des cadres et des entreprises du Béarn, ce qui est conseillé, c’est de prendre le TGV ». Une nouvelle donne de transport qui pèsera sûrement dans l’idée d’une gestion commune des deux aéroports, projet soutenu par la présidente de Région Occitanie, Carole Delga.

Un écosystème unique

En attendant, avec la présence d’entreprises comme Tarmac et ses 270 emplois ou Daher et ses 1 800 salariés dans l’aéronautique, l’aéroport TLP et la zone Pyrénia se profilent comme une plateforme performante basée sur un écosystème unique qui représente 3 500 emplois. Un dynamisme économique qui, selon Philippe Baubay, « n’a jamais été aussi fort » : « Nous sommes un site clé en mains avec un accès direct sur la piste ; la chance que l’on a, c’est qu’il nous reste des terrains ». Un développement que l’aéroport TLP peut lui aussi poursuivre ; profilé pour pouvoir accueillir plus d’un million de personnes, il a toutes les cartes pour envisager l’avenir sans turbulences. 2024 sera l’année de la « stabilisation des offres », mais de nouvelles lignes ne sont pas exclues pour 2025 : « Nous cherchons une majorité d’import, des lignes attractives qui ouvrent de nouveaux territoires », conclut Raphaël Benazeth, directeur de TLP.

Un parking bientôt payant ?

Parmi les réflexions en cours, rendre le stationnement payant fait partie des pistes envisagées et Philippe Baubay l’explique sans détour : « Toutes les lignes ont un coût, il faut qu’on fasse rentrer des recettes et les parkings sont une possibilité de le faire. Nous l’étudions mais on ne va pas se faire hara-kiri. On a commencé à faire des scenarii avec 30 ou 40 % moins cher que l’aéroport voisin ». Une tarification assez faible qui pourrait amener selon les projections entre 800 000 et 1 000 000 d’euros de recettes : « Avec un prix de 24 heures à moins de 10 euros et pour 7 jours, la semaine serait inférieure à 30 euros. On y va progressivement mais on y va ».