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[ Agen ] Agropole : les yeux rivés sur 2030

Plus qu’un nom, Agropole à Agen est aujourd’hui une référence connue et reconnue nationalement, une marque au service de l’agroalimentaire. Rencontre avec Sylvain Pineau, le directeur général, qui nous dresse des perspectives pour cette technopole unique devenue un modèle référent.

Sylvain Pineau, directeur général d'Agropole

Sylvain Pineau, directeur général d'Agropole © Xavier Chambelland

LA VIE ECONOMIQUE : Quel regard portez-vous sur l’Agropole, cette technopole dédiée à l’agroalimentaire initiée en 1990 ? La considérez-vous comme une « vieille dame » qui bien qu’ingambe doit subir un relooking ?

Sylvain PINEAU : « L’Agropole est, et restera, le fruit d’un consensus intelligent bâti autour de trois associations : Agropole Services pour l’accompagnement des start-ups, l’animation de la Technopole et l’ingénierie de projet ; Agropole Entreprises, qui gère les services aux entreprises et Agrotec, le centre de recherche qui pousse l’innovation agroalimentaire au service des entreprises, des porteurs de projets et des agriculteurs. C’est ce qui n’a pas changé depuis 1990 et qui est le socle solide de sa réussite. Le côté « vieille dame », nous l’avons par l’expérience, le recul et nos savoir-faire. En revanche, les projets et les thématiques ont toujours suivi la tendance des marchés quitte parfois même à l’anticiper. L’Agropole se positionne aussi comme un « jeune chercheur », avec une soif d’apprendre, de découvrir et de connaître, toujours dans l’intérêt de l’agroalimentaire départemental. On travaille aujourd’hui sur les thématiques de demain comme l’emballage intelligent, les solutions pour lutter contre le gaspillage alimentaire, la transition protéïque ou encore les solution IOT* et blockchain. Le monde change, l’outil de développement économique départemental qu’est Agropole sera toujours fidèle à son idée de départ : être la porte d’entrée naturelle des porteurs et créateurs de l’innovation agroalimentaire. »

L’Agropole travaille aujourd’hui sur les thématiques de demain comme l’emballage intelligent, la lutte contre le gaspillage alimentaire

Agropole drapeau

Agropole drapeau © Xavier Chambelland

LVE : L’Agropole, c’est 2 637 salariés et 110 sociétés. Vous entendez conserver les racines de la Technopole tout en en revoyant certains éléments. Vous évoquez « l’écosystème » de l’Agropole. Que recouvre ce concept ?

S.P. : « Par les racines, j’entends la dynamique de départ, celle impulsée par Jean François-Poncet (ancien président du Conseil départemental de Lot-et-Garonne qui créa l ’Agropole). Agropole doit être au cœur de l’innovation et porter l’installation d’entreprises agroalimentaires sur le territoire. Nous sommes les porte-drapeaux de l’image de notre filière à l’échelle départementale. À titre d’exemple, nous nous investissons avec ferveur dans des événements ou projets visant à travailler sur la thématique de l’attractivité et de l’emploi. L’opération biannuelle Agropole Recrutements est une réponse durable au besoin des entreprises en matière de recrutement. Nous venons également de lancer une grande démarche collaborative avec l ’ensemble des entreprises du département sur la thématique « attirer et fidéliser les compétences en agroalimentaire ».

Pour ce qui est de l’écosystème, il est constitué en premier lieu de ceux grâce à qui nous pouvons réaliser notre travail quotidien, ceux qui soutiennent l’initiative Agropole depuis 30 ans et y portent encore un grand intérêt. Je pense notamment à l’investissement historique très fort de nos partenaires publics comme le Conseil Départemental de Lot-et-Garonne, mais également, la Région Nouvelle-Aquitaine, la Chambre de Commerce et d’Industrie 47 et l’Agglomération d’Agen. L’écosystème, c’est aussi et surtout les entreprises industrielles, de service, leurs sous-traitants, les agriculteurs, les partenaires économiques et l’ensemble des salariés qui se lèvent chaque matin pour faire vivre l’agroalimentaire. Notre ambition est claire, nous devons nous ouvrir localement et au-delà de nos frontières. Nous sommes donc présents activement dans de nombreux réseaux régionaux, nationaux et internationaux comme Retis, le réseau national des centres d’innovation, European Business and Innovation Centre Network (EBN), son équivalent européen avec qui nous entreprenons des partenariats internationaux, le réseau des neuf technopoles de Nouvelle Aquitaine (NAT)** ou encore l’ACTIA, l’Association des Centres Techniques de l’industrie Agroalimentaire. »

L’AGROPOLE EN CHIFFRES

En 2020, l’Agropole c’est : 110 entreprises, 2637 emplois et un chiffre d’affaires cumulé de 705 M€

L’accompagnement Agropole c’est : 3 chefs de projets, 12 startups en pépinière, près de 7000 m2 d’espaces de production dédiés aux startups et un taux de survie à 3 ans de 83 %, soit + 9 % par rapport à la moyenne française

LVE : Vous soulignez que « L’Agropole doit sortir de l’Agropole ». Qu’entendez-vous par là ? Quid des projets pour la décennie à venir ? Quels grands axes définis ?

S.P. : Quand je dis que l’Agropole doit sortir de l’Agropole, c’est en premier lieu, faire en sorte que tous les Lot-et-Garonnais sachent ce qu’est la Technopole Agropole et quelle est sa mission. C’est aussi faire en sorte que chacun soit fier et ambassadeur de cette réussite départementale. Agropole, c’est une « marque » au service de l’agroalimentaire ! C’est tout l’objectif d’actions de vulgarisation de nos savoirs comme la Fête de la Science, la Semaine du Goût ou l’opération. Découvrez ce que vous mangez pilotée par l’Association Nationale de l’Industrie Agroalimentaire. Nous avons bâti un projet stratégique à horizon 2030 visant à positionner la Technopole Agropole comme expert référent de l’agroalimentaire en France. Ce projet, co-construit avec tout notre écosystème, institutionnels et industriels, comporte 14 grands chantiers menés de front par les équipes d’Agropole. Aider les entreprises à se transformer, les fédérer dans leurs actions collectives, les accompagner dans leurs transitions (économique, environnementale, sociétale ou numérique), tout ce qui constitue l’enjeu de notre positionnement de technopole à mission. »

Nous sommes le chemin le plus court entre une innovation agroalimentaire et le consommateur

LVE : L’Agropole, première initiative de ce style, n’est plus unique en Lot-et-Garonne même si l’on peut considérer qu’elle en reste un outil phare et que beaucoup s’en revendiquent. Elle pousse les murs en Agenais. Quels développements possibles en termes d’espace ?

S.P. : « Dans le fond, le modèle de la Technopole Agropole reste toujours unique en Lot-et-Garonne et bien au-delà. Une véritable technopole, outre sa labélisation, doit réunir sur un même lieu toutes les conditions nécessaires à l’implantation de projets. Notre spécialité et notre force sollicitations, à l’échelle nationale, pour de nouvelles implantations. Nous aurions pu céder à l’immobilisme et attendre que des places se libèrent mais nous avons préféré, à l’image de l’ambition de Jean François-Poncet, amener une nouvelle vision avec nos élus. En tant qu’outil départemental, notre vocation est départementale ! Notre action ne doit pas se limiter à la « zone » Agropole. Nous viendrons en aide à tous les territoires du département qui souhaitent implanter des entreprises agroalimentaires. En plus de répondre à l’ambition d’origine, nous répondrons ainsi aux attentes de nos partenaires, en développant l’économie locale de TOUS les territoires du département. »

Agropole

Agropole © Xavier Chambelland

LVE : Votre dernier mot ?

S.P. : « J’invite toutes les entreprises agroalimentaires, agriculteurs, porteurs de projets, défenseurs de l’alimentation de demain à venir prendre part à l’aventure humaine et passionnante qu’est Agropole. Les yeux rivés vers 2030 ! » c’est notre spécialisation exclusive en agroalimentaire. En plus de réunir toutes les conditions d’accompagnement nécessaires, nous sommes en mesure de fournir des « usines » clés en main. Si l’on doit vulgariser l’aide apportée par Agropole, je dirais que nous sommes le chemin le plus court entre une innovation agroalimentaire et le consommateur. Et en ce sens, nous restons uniques ! Et ce modèle est tellement unique que nous avons de nombreuses.

AGROTEC EN CHIFFRES

1 400 m2 de plateforme

2 laboratoires

550 contrats par an

26 salariés dont 8 chefs de projets

* IOT : L’Internet of Things (IoT) décrit le réseau de terminaux physiques, les « objets », qui intègrent des capteurs, des logiciels et d’autres technologies en vue de se connecter à d’autres terminaux et systèmes sur Internet et d’échanger des données avec eux.

** Les 9 technopoles de Nouvelle Aquitaine : Agropole Services (Agen), Bordeaux Technowest, Unitec (Pessac), Hélioparc (Pau), Ester Technopole (Limoges), Eurekatech (Angoulême), La Rochelle Technopole, Technopole Grand Poitiers et Technopole Pays Basque, Technopole Niort.

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