Dans L’Art de la guerre, Sun Tzu est formel : tout le succès d’une opération réside dans sa préparation. Que celle-ci soit commerciale n’y change rien et pour relever le combat qu’il s’est lancé, le dirigeant d’Altela, Pascal Claverie, a patiemment affûté ses armes. Un savoir-faire unique, des innovations, un leadership sur le marché national, une autonomie totale, tout est déjà en place pour qu’il se lance dans la bataille. Ce tout ne serait rien sans son équipe, les 34 salariés d’Altela marchant à ses côtés comme un seul homme. Le défi qu’ils s’apprêtent à relever est aussi le leur : « Aux jeunes, je ne vais pas leur dire « j’ai 60 ans, je n’en ai plus rien à faire, je ne veux pas avancer ». Il faut qu’ils puissent avoir des projets », souligne le chef d’entreprise. Les permis de construire sont déposés, les travaux vont commencer et, d’ici la fin de l’année, la société devrait s’étendre sur 6 000 m² pour atteindre son objectif : s’attaquer à la concurrence allemande et la prendre dans ses filets. Ça tombe bien, à Séméac, il s’en fabrique 3 millions de m² tous les ans.
De la pose à la fabrication
Pour comprendre la stratégie de Pascal Claverie, il faut plonger dans son milieu et remonter un peu le temps. Lorsqu’il fonde Altela en 1990, la société a pour vocation d’installer des filets de protection qui assurent la sécurité des ouvriers du bâtiment en cas de chute. Un changement de voie pour celui qui travaillait alors dans la toiture industrielle. Aussi souple que lourd, le produit demande une vraie technique et l’activité concentrée dans le sud de la France et le BTP marche plutôt bien. Alors que ses concurrents choisissent tous de délocaliser la fabrication de leurs filets, Pascal Claverie, qui ne faisait que les poser, prend le chemin inverse. En 2001, Altela mise sur l’autonomie en lançant sa propre unité de confection aux portes de Tarbes.

© LilianCazabet-LaVieEconomique
Une stratégie de monopole
Avec des années de recul, cette décis…