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Bagnères-de-Bigorre – L’abattoir a fermé mais des pistes existent pour l’avenir

Le 24 octobre dernier, la communauté de communes de Haute Bigorre (CCHB) a acté la fermeture du service public industriel et commercial de l’abattoir de Bagnères-de-Bigorre lors de son conseil communautaire.

abattoir

© Yevgen MYGUN / Ville de Bagnères-de-Bigorre​

Après l’annonce de la fermeture technique de l’abattoir de Bagnères-de-Bigorre le 27 septembre dernier, les élus de la communauté de communes de Haute Bigorre (CCHB) ont acté le 24 octobre la fermeture de ce service public industriel et commercial largement déficitaire. En marge du conseil communautaire qui se tenait à Bagnères-de-Bigorre, le comité de soutien de l’abattoir, des éleveurs et des usagers de l’abattoir, s’étaient réunis pour assister aux débats. La présidente du syndicat des bouchers du 65, Stéphanie Manse, interrogée par France Bleu Béarn Bigorre a indiqué que : « C’est un vrai problème pour les bouchers. Cet abattoir faisait beaucoup d’agneau et c’était quasi la seule chaîne ovine du département puisqu’on a un abattoir à Luz mais qui fait beaucoup moins de tonnage. » Pendant le conseil communautaire, le président de la CCHB, Jacques Brune, a rappelé que l’abattoir enregistrait des pertes considérables liées à la baisse des tonnages et à la baisse des recettes. « Nous avions indiqué qu’au 30 septembre dernier la chaîne ovine ne serait plus à même de tourner dans conditions normales car les deux intérimaires ne pouvaient plus être présents. Lors de la réunion en préfecture du 6 septembre dernier, nous avons attiré l’attention sur la situation financière de l’abattoir qui cumule 50 000 euros de déficit chaque mois », a souligné le président de la CCHB.

Un outil indispensable

Les élus ne ferment, cependant, pas la porte à une reprise de l’abattoir. « La CCHB participera à toutes les réflexions menées par un groupe de travail ou projet de reprise qui permette de sécuriser la reprise d’activité de l’abattoir, en participant notamment à la capitalisation d’une société coopérative d’exploitation auprès d’autres acteurs publics, a assuré Jacques Brune. Je partage le point de vue des éleveurs et utilisateurs de l’abattoir : une chaîne ovine sur le territoire est indispensable et c’est une nécessité de la maintenir. 270 000 euros ont été investis à Bagnères qui ne demande qu’à travailler. » Claude Cazabat, le vice-président de la CCHB ajoute : « Nous avons essayé de tendre la perche à des interlocuteurs. Il a fallu taper du poing sur la table au moment du budget où nous avions dit que l’abattoir ne tiendrait pas l’année. Nous avons dû augmenter les impôts de la collectivité, ce qui n’était pas idéal. Nous avons mis de l’argent dans cet outil, deux spécialistes nous ont confirmé que cette chaîne ovine était valable, nous savons que nous avons les réfrigérateurs à changer. Dans la délibération nous indiquons que nous voulons participer à la suite », continue-t-il.

Des solutions à trouver

Si la piste de la délégation de service public a été évoquée, elle n’est pas idéale car il faut en moyenne un an pour la mettre en place. « Une délégation de service public prend du temps et est donc peu compatible avec une reprise rapide. Nous ne prendrons pas le risque de soutenir l’abattoir pendant 1 an pour rien », a expliqué le président de la CCHB. La collectivité territoriale indique que seuls 27 % des volumes traités à l’abattoir sont en provenance de la Haute Bigorre. « Nous devons trouver des solutions et un modèle à peu près stabilisé. La CCHB ne peut pas être seule à l’initiative et les autres doivent aussi s’engager. Nous n’avons pas d’intérêt à ce que cette fermeture se poursuive », a conclu Jacques Brune.