Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Bergerac/Duras : le vignoble dans le sens de l’avenir

« Le Sens de la Nature » : c’est la nouvelle marque collective des vins de Bergerac et Duras. Elle souligne les efforts de vignerons déjà largement engagés dans des démarches environnementales, à titre individuel, pour leur assurer une meilleure visibilité.

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© Loïc Mazalrey

En 2021, 53 % des exploitations sont déjà sous label (28 % en Agriculture Biologique, 25 % en Haute Valeur Environnementale), ce qui représente 66 % des surfaces avec 7 800 hectares et 24 millions de bouteilles. Le vignoble a une longueur d’avance sur le plan régional et cette marque va la conforter, arrivant en appui du plan d’actions mis en œuvre pendant la crise sanitaire pour une reconquête des marchés.

Des actions individuelles ou collectives sont menées par l’interprofession (IVBD) et 38 entreprises viticoles (33 indépendants, 5 caves et négoce) à travers des événements et relations publiques, dans la grande distribution, chez les cavistes, les restaurants, les circuits courts et jusqu’à l’exportation : la marque collective va se distinguer avec 1 500 coffrets de présentation, un jeu concours, une signalétique (500 000 cols de bouteilles en GMS) et des livrets.

La Région apporte des subsides pour continuer à pousser les labels AB, HVE et Biodynamie. En plus de Neo-Terra, elle intervient dans le plan France Relance et apporte aux professionnels de Nouvelle-Aquitaine 5 millions d’euros sur trois ans, jusqu’en 2022, pour accompagner la commercialisation. Le vignoble de Bergerac et Duras obtient 425 000 euros de ce budget, ce qui représente 34 % de l’investissement de ce programme local sur 1,272 million mobilisé. Le reste est pris en charge par les entreprises (49 %) et l’IVBD (17 %). Ce budget permet d’alimenter trois types d’actions : en marque propre, une action d’entreprise reçoit 40 % de la Région ; en utilisant les supports collectifs « Le Sens de la Nature », elle reçoit 40 % de plus de la part de l’IVBD ; et les actions supports mobilisent 40 % de la Région et 60 % de l’IVBD.

Sur le terrain, Cécile Lelabousse assure la mission environnementale de l’Interprofession au sein de la Fabrique des transitions (projet VitiREV, Territoires d’Innovation État-Région) et accompagne les étapes de labellisation auprès de vignerons. Le plan de relance et cette marque vont au bout de la démarche en invitant le consommateur à mieux repérer ces vins.

« SE FÉDÉRER ENCORE, C’EST ESSENTIEL »

Pour Caroline Ouvrard, responsable commerciale du domaine de Ferrant (vignoble de 13 ha à Duras et verger de prunes), la démarche bio a débuté en 2010, et la certification demandée en 2015 a été obtenue en

2018 : cette valorisation a impulsé une forte progression des ventes, permanente depuis, notamment en e-boutique. Cette action collective permet au domaine, qui adhère aussi au groupement bio Nouvelle-Aquitaine, de « se fédérer encore, c’est essentiel ».

L’état d’esprit de ce programme spécifique dépasse la seule production pour remonter la filière. Couleurs d’Aquitaine, qui représente 300 vignerons coopérateurs (20 millions d’euros de CA, 8 millions de bouteilles, dont 90 % Périgord et le reste en Bordeaux-France), a inscrit l’écoresponsabilité parmi ses cinq chantiers principaux à l’horizon 2023. La demande des consommateurs a poussé le bio de 1,5 % du marché à 8 % cette année. « Si le bio correspond à une démarche de producteurs, la HVE est une demande du marché », observe Jean-Marc Fontaine, président du premier négoce du Bergeracois, qui accompagnera les efforts marketing avec le coffret « Sens de la Nature » chez les cavistes et le jeu concours dans la grande distribution, avec sa collection Artisans vignerons du Sud-Ouest, en conversion.

Cette marque invite les consommateurs à mieux repérer les vins de Bergerac et de Duras

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De gauche à droite : Cécile Lelabousse, Marie Lecourt, Éric Chadourne (IVBD), Christophe Cathus et Jean-Pierre
Raynaud (Région Nouvelle-Aquitaine), Vincent Bergeon (IVBD), Jean-Marc Fontaine (Couleurs d’Aquitaine), Caroline Ouvrard (Domaine de Ferrant) ©SBT

MAINTENIR UN ÉQUILIBRE ENVIRONNEMENTAL

Reste à ne pas écarter les vignerons qui ne travaillent pas encore dans ce « sens de la nature », par manque de moyens plus que de volonté. Cette action les invite à rejoindre le mouvement pour arriver à 100 % d’engagement d’ici deux ans. « La viticulture, c’est tout un monde, du tailleur de vigne au négociant et nous avons la chance d’y ajouter l’écrin de la nature dans un Périgord de polyculture », observe Éric Chadourne, président de l’IVBD. Cette diversité de cultures engendre une complexité qui contraint les exploitations à maintenir un équilibre environnemental. La curiosité des pratiques alentour et la valeur de l’exemple importent pour une transition choisie, à l’heure où les labels environnementaux deviennent la norme dans la grande distribution.

Approche de bon sens

Avec   cette   campagne, le vignoble joue sur tous les registres du sens, celui de l’humour, de la fête, de l’accueil… L’opération « Sens de la Nature » met d’abord à l’honneur le sens des responsabilités et de l’engagement des vignerons (pour la biodiversité), le sens des valeurs (labels AB, HVE3 et Biodynamie), du partage (œnotourisme) et de l’action (agroforesterie, biodiversité vigne-arbres fruitiers, introduction de chauve-souris pour lutter contre les insectes nuisibles, robotique TED pour éviter les désherbants, stations météo Optiviti pour anticiper et éviter les produits phytosanitaires). Tout ce qui va dans le bon sens.

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