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Daher : Tarbes, site stratégique

Nommé à la tête des opérations Industrie du site Daher de Tarbes, Richard Montanel assure également la direction de l’établissement depuis le 1er octobre dernier. S’il doit déployer les objectifs stratégiques du plan Take Off 2027 du groupe, il est confronté au manque de main-d’œuvre qui touche la supply chain du secteur.

Daher

Richard Montanel, directeur des opérations du site industriel de Tarbes ainsi que de l'établissement. © Lilian Cazabet - La Vie Economique

La Vie Économique : Avec votre nomination à la tête du site de Tarbes, quels sont vos objectifs ?

Richard Montanel : La ligne numéro un, c’est livrer nos clients, comme tous. Sur Tarbes, on a la chance d’avoir les effectifs même si on a besoin de chaudronniers, de personnel d’assemblage ou des gens du composite. Ce sont des métiers où on est toujours en recherche, on souffre de la formation et donc des problèmes de recrutement. Mais durant ces deux dernières années, l’usine de Tarbes s’est quand même staffée, on a rentré les effectifs… Là, c’est toute la sous-traitance qui souffre de ce sujet.

LVE : Au point que les livraisons pourraient être compromises ?

R. M.  : Ça nous met à mal, nous, sur des livraisons en interne et derrière pour le client final. C’est surtout sur ces axes principaux qu’on est attendus, tous. Premièrement je veux rassurer les salariés sur les volumes. Dans les premières actions menées, j’ai organisé 19 sessions pour rencontrer les 1 200 personnes de l’industrie, sur les 1 700 salariés du site. Pour l’industrie, le chiffre d’affaires 2024 va être autour des 210 millions d’euros. En 2025, il sera de 240 millions d’euros et en 2026, de 250 millions d’euros. La division industrie est en vraie croissance, on est à plus 20 %, et c’est la communication que j’ai faite auprès des salariés : « C’est une crise positive mais il va falloir qu’on se retrousse les manches ». Il y a des volumes qui nous engagent et nos clients ne sont pas satisfaits parce que la sous-traitance est en crise.

LVE : Lors de votre nomination, il avait été stipulé que vous alliez poursuivre la transformation du site de Tarbes. Quelle est-elle ?

R. M. : Elle est dans la logique du Take Off 2027 (N.D.L.R. : plan stratégique du groupe Daher qui a l’ambition de devenir une entreprise internationale rentable sur la construction d’avions, l’industrie, la logistique et services). Les grands axes ont été présentés aux salariés, en CSE et aux représentants du personnel. Les lignes directrices ne changent pas mais notre objectif numéro un est de stabiliser nos lignes de production, de livrer nos clients à l’heure et surtout on est attendus sur le chiffre d’affaires du site. Il ne faut pas se mentir, on est une entreprise familiale, c’est très important pour moi d’avoir un actionnaire familial qui montre une stabilité auprès des clients mais derrière il faut que ça soit une activité sur laquelle on peut compter, qu’elle soit pérenne et sa viabilité aussi.

LVE : Justement, comment se positionne le site de Tarbes par rapport au groupe Daher ?

R. M.  : C’est l’un des plus grands sites industriels du groupe Daher, ne serait-ce que par le nombre d’effectif. Il faut savoir que sur les quatre métiers du groupe, on est sur un chiffre d’affaires total de 1,6 milliard d’euros. Avec 210 millions d’euros, on voit bien l’efficacité et l’efficience que peut avoir Tarbes. Le site a sa place à jouer, surtout pour l’industrie puisqu’il a tous ses clients majeurs comme Airbus, Airbus hélicoptère, Dassault, Gulfstream, des clients américains et aussi le produit propre qu’est le TBM. Paradoxe ou pas, en tout cas c’est comme ça, on produit des pièces élémentaires et des sous-ensembles pour l’avion donc on va du fuselage aux éléments collés, les voilures, etc., pour l’avion, pour notre propre client et notre propre produit. Et en plus, on a la chance d’être chez Daher, c’est une très belle famille et une très belle boîte où l’homme est vraiment présent.

Il y a des volumes qui nous engagent et nos clients ne sont pas satisfaits parce que la sous-traitance est en crise