Tous les indicateurs économiques vont dans le même sens. Depuis début 2024 on dénombre plus de 3 200 suppressions de postes par semaine, selon l’AGS, le régime de garantie des salaires qui assure le versement de ces derniers lorsque les entreprises faisant l’objet d’une procédure collective ne sont pas en mesure de le faire. Autre chiffre inquiétant : 65 175 procédures collectives ont été ouvertes en 2024 (pour l’essentiel concernant des structures de moins de 10 salariés) contre 51 350 en 2019, d’après le Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires. Le cabinet d’études Altares, lui, estime que le seuil des 67 000 jugements a été dépassé en 2024.
« Profil d’évolution très anormal »
Ces dernière évolutions s’inscrivent dans une histoire particulière. En effet, ces cinq dernières années, le nombre de défaillances a connu un « profil d’évolution très anormal », contextualise Émilie Quéma, directrice des entreprises de la Banque de France. Durant la décennie 2010-2019, la moyenne était d’environ 59 000 défaillances par an. L’épisode du Covid a ouvert un cycle inédit qui a débuté par une baisse des défaillances dues au ralentissement de l’activité des tribunaux de commerce et aux aides de l’État. Puis, après un point bas atteint en octobre 2021 (27 582 défaillances sur un an), le nombre de défaillances a progressivement remonté j…