Pendant de nombreuses années, en amont du 8 mars, j’appelais associations, journalistes, organismes pour leur proposer des actions pour cette journée internationale des droits des femmes. Longtemps les retours furent assez timides et je me souviens des remarques : « Pourquoi un jour et pas tous les jours ? », « Tiens, c’est ta journée des jupettes », « étrangement, chez nous, ce sont les femmes qui ne veulent pas bouger »… Parfois, on me posait des questions, me proposait une tribune, souvent on me prêtait des lieux pour nous réunir. Et puis #metoo a renversé la table et de plus en plus de personnes s’y sont mises et de plus en plus de médias, institutions, élus, villes et associations ont fait le job.
FAIRE BOUGER LES LIGNES
J’ai alors pris la décision de créer YouWan, la réussite au féminin. Une plateforme de formations pour les femmes pour leur permettre de booster leurs carrières. Et je me souviens de ce moment où, acceptés dans notre incubateur(1), il nous a été demandé de « pitcher » devant les autres start-ups. On était une quinzaine de boîtes, fondateurs et associés, dans le grand open space et elles avaient toutes défilé avec des projets très différents, du deep tech à l’automobile en passant par les applications mobiles pour la santé en zone rurale ou le choix de voitures ou d’appartements à distance… Notre tour passé, les doigts se levèrent et les questions commencèrent à pleuvoir. « Mais pourquoi un programme pour les femmes, seulement ? » « Mais quelles difficultés rencontrent les femmes ? » « Que peut-on faire pour aider leur carrière à progresser ? »…
74 % des Français reconnaissent qu’en matière d’égalité, « il y a encore beaucoup à faire
MOINS BIEN PAYÉES
Une longue discussion naquit d’où émergèrent curiosité, sidération et partage d’expériences. Une situation que nous vivons depuis lors, assez régulièrement. Pourquoi ce sujet paraît-il si actuel et méconnu à la fois ? Comment se fait-il que tant de personnes ignorent les freins et l’injustice que rencontrent les femmes au travail.
Un constat qui n’honore pas une société contemporaine. Comment accepter par exemple d’être moins bien payées à fonctions égales (15 % d’écart) ou de voir sa carrière ralentie, surtout au moment des enfants et des congés maternité… Sans parler de la retraite qui ne…