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Entreprises : le défi du recrutement

Le 21 septembre, la CPME 65 a rendu hommage aux chefs d’entreprises bénévoles qui représentent plus de 150 TPE et PME du département. Une soirée qui signe une rentrée tournée vers l’action et le recrutement.

Francoise Rouet et Michel Puyet, respectivement déléguée générale et président de la CPME 65. entreprise

Francoise Rouet et Michel Puyet, respectivement déléguée générale et président de la CPME 65 © Lilian Cazabet - La Vie Economique

Alors qu’au niveau national, la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME) prépare le plus grand campus de startups qui se déroulera le 30 novembre à la Station F, l’antenne des Hautes-Pyrénées a elle d’abord tenu à rendre hommage à ses mandataires sans qui aucune mission ne serait possible. Réunis au domaine de la Métairie à Ossun, tous étaient présents le 21 septembre, lors d’une soirée où adhérents et nouveaux venus ont pu mesurer la force de la CPME du département. Pour Michel Puyet, président depuis 5 ans, le rendez-vous était de ceux qui ne se manquent pas : « Mon rôle est de tricoter des énergies, tous ensemble on est plus forts et chaque année je tiens à remercier ces bénévoles qui s’investissent comme c’est pas possible. C’est grâce à eux qu’on est devenu un partenaire important, écouté et pris en compte ».

Les dirigeants nous sollicitent mais souvent quand ils font face aux problèmes

La complexité de l’administration

A travers cet événement, le président espère également installer un peu plus la notoriété du syndicat patronal qui rassemble plus de 150 sociétés individuelles représentées par une quarantaine de chefs d’entreprises bénévoles : « Ici, on peut dire qu’on a gagné notre pari, les dirigeants nous sollicitent d’eux-mêmes mais souvent quand ils sont face aux problèmes. On fait beaucoup de réunions décentralisées dans les vallées et on est très proches des maires, ils sont parfois les mieux placés pour savoir quelles entreprises ont des difficultés ». Et niveau difficultés, les Hautes-Pyrénées sont le reflet de l’ensemble du territoire, avec, pour Michel Puyet, la complexité de l’administration française en tête de liste : « Un décret de loi passe, on n’a pas tous fait Bac +32 pour le traduire, parfois on se demande qui a écrit le texte. C’était particulièrement le cas pour l’énergie, on n’y comprenait rien. Dans toute formule compliquée il se cache un loup et nous on part à la guerre contre les loups ».

Une économie locale en dents de scie

Comme ses homologues, la CPME 65 accompagne, guide, conseille et protège toutes les entreprises de moins de 250 salariés. Avec 90 % de ses adhérents qui en ont moins de 10, l’antenne des Hautes-Pyrénées porte leur voix à travers ses mandataires auprès des instances comme la CAF, l’URSAFF, la CPAM, le tribunal de commerce ou celui des Prud’hommes. Des mandataires qui connaissent parfaitement le contexte économique local et ce qu’il induit.

Ces TPE et PME sont actuellement confrontées à une phase moins faste, suivant les secteurs d’activité

Sans RH et avec une structure différente des grandes entreprises, ces TPE et PME sont actuellement confrontées à une phase moins faste, suivant les secteurs d’activité : « Si on voulait caricaturer l’économie locale, on dirait qu’elle est en dent de scie, ça part d’un seul coup. Il y a eu un grand mieux après le Covid, on a eu une sortie de crise à laquelle personne n’aurait pensé et là on est clairement dans une baisse ».

Commerce en souffrance

Dans un territoire très touristique où Lourdes fait office de phare, parmi les acteurs économiques de poids, on retrouve l’hôtellerie, très dynamique cette année et la restauration un peu plus en peine. C’est le commerce qui est dans la tourmente, notamment les enseignes du prêt-à-porter et celle des centres-villes… contrairement à l’industrie et aux entreprises de niche qui elles se portent bien. Des entreprises principalement liées à l’aéronautique mais que le président considère tout de même « très fragile puisqu’elles dépendent des gros éléphants ».

Département pilote pour le CE en ligne

La rentrée est principalement marquée par les difficultés de recrutement, « redonner le goût du travail » est devenu un véritable objectif pour le syndicat patronal : « C’est très dur et pas qu’au niveau des saisonniers. Ça devient compliqué pour tous les secteurs confondus, malgré des salaires très corrects. On réfléchit à plusieurs pistes comme l’instauration de la semaine des 4 jours mais l’accueil est assez mitigé », précise Noémie Bouzet, chargée de mission. Fidéliser les salariés est un défi et les salaires revus à la hausse ne suffisent plus, selon le président pour qui « améliorer leurs conditions de travail et de vie » est une priorité. Département pilote dans la mise en place du comité d’entreprise en ligne, une mesure régionale qui a rencontré un fort succès, la CMPE 65 s’y distingue par des initiatives inédites : « Comme les loisirs, la culture est un élément important, nous nous sommes rapprochés de la Scène Nationale du Parvis et plusieurs projets vont être élaborés. On essaye de privilégier les actions en faveur des salariés ».

Fidéliser les salariés

Une approche qui passe aussi par la santé et face au manque de médecins généralistes, la CPME 65 a engagé une action sur l’attractivité du territoire : « En aidant les professionnels de la santé à s’y installer, le but est qu’ils prennent les salariés comme patients. C’est du gagnant-gagnant ». Avec une équipe de 3 salariées, la CPME 65 est de tous les fronts et porte la voix des petites entreprises, aussi haut que les Chanteurs Pyrénéens. Une activité qui comble l’homme de terrain qu’est Michel Puyet : « C’est passionnant, ça prend énormément de temps mais ça fait énormément de bien quand on nous dit que ça y est, on est sorti du marasme ».