Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Nicolas Aristouy, l’humain au cœur

Nicolas Aristouy, responsable du cabinet d’expertise comptable Eccentive de Pau et président de l’association Miralutz, porte un regard éclairé sur son engagement associatif qui, selon lui, a considérablement changé sa manière d’envisager et de pratiquer son métier.

© Cyril Garrabos

Nicolas Aristouy est de ces hommes dont on ne sait s’ils ont la capacité de se dédoubler ou simplement l’énergie et l’envie nécessaires pour être sur tous les fronts : si selon toute logique la deuxième option est la bonne, elle n’en force pas moins l’admiration. Ce quadragénaire, père de deux enfants, est ainsi tout autant directeur du cabinet palois Eccentive que président de l’association Miralutz, qui soutient les personnes touchées par un cancer en leur proposant des activités sportives adaptées. Ce jour-là, il nous consacre une bonne heure après sa journée de travail et avant la sortie des classes ; le lendemain, il doit être à Mauléon pour le lancement de l’antenne souletine de Miralutz ; le dimanche précédent, il participait à la manifestation paloise Touskiflot avec les adhérents de l’association… Cet investissement de tous les instants nourrit Nicolas Aristouy, personnellement mais aussi professionnellement : aujourd’hui, ce dernier veut témoigner de l’influence positive de l’engagement associatif sur la vie professionnelle.

 

Nicolas Aristouy a co-fondé l’association Miralutz avec sa femme Sonia, décédée brutalement d’un cancer il y a deux ans. © Cyril Garrabos

Retrouver le rôle de conseiller

« Être investi pour Miralutz me sert tous les jours, ça a changé ma façon d’être face à mes clients », assène-t-il avec conviction. « Désormais, je ne me limite pas à des chiffres : je me soucie des chefs d’entreprise en face de moi, je veux les connaître pour mieux les conseiller et voir au-delà de la performance de leur entreprise. » Remettre l’humain au cœur de son métier : la nouvelle vision de Nicolas Aristouy, née en 2020 avec la création de l’association Miralutz cofondée avec sa femme Sonia, décédée brutalement il y a deux ans d’un cancer très invasif, a non seulement modifié sa perception de son rapport aux autres mais aussi rallumé la flamme. « On parle souvent de crise de la vocation chez les experts-comptables : moi-même, j’ai pensé à faire tout autre chose lorsque nous avons appris la maladie de Sonia. En retrouvant mon rôle de conseiller, dans sa sphère la plus globale, j’ai réussi à redonner du sens à mon métier. » Et d’ajouter : « Par ailleurs, mon expérience personnelle impacte également mon environnement professionnel, notamment dans le management ».

Une quarantaine d’adhérents

Dans l’épreuve, le dirigeant semble avoir puisé une nouvelle force que d’aucuns nomment la résilience. Pourtant, continuer à faire vivre l’association au décès de son épouse aurait pu être le combat de trop pour ce dernier : « Une semaine après le départ de Sonia, je suis allé dans les locaux de Miralutz. Il y avait un cours de pilates à cette heure-ci. Je suis rentré et j’ai entendu les participantes rirent. Je me rappelle parfaitement de ce son et de l’évidence : j’allais continuer, pour elles, pour Sonia, mais aussi pour moi. Leur permettre de vivre ces moments m’apporte énormément de bonheur ». Miralutz, qui depuis juin est propriétaire d’un local au 181 boulevard de la Paix, à Pau, vient de fêter ses trois ans, et propose toujours des cours de yoga ou encore de gym donnés par des professionnels. Une quarantaine de personnes, en quasi-majorité des femmes, sont adhérents et font également vivre le lieu en s’investissant comme il leur plaît. « Elles savent mieux que quiconque accueillir de nouvelles personnes : elles savent de quoi elles parlent, elles les comprennent. » Une histoire d’humanité, de nouveau, qui guide Miralutz tout autant que son président.

Miralutz, « Regarder vers la lumière »

L’association Miralutz (« regarder vers la lumière ») a été fondée en octobre 2020 par Nicolas et Sonia Aristouy. Celle-ci vient d’apprendre, 4 mois auparavant, qu’elle est atteinte d’une forme rare de cancer du sein. Très sportive et active, Sonia ne se reconnaît pas dans les associations existantes. Elle trouve alors auprès de son mari et dans son cercle d’amis des personnes qui l’accompagnent pour continuer à avoir une activité physique adaptée. Elle ressent un tel bienfait qu’elle souhaite en faire bénéficier d’autres malades. Si la pandémie met un coup d’arrêt aux activités proposées par Miralutz, elles reprennent véritablement en 2021, quelques mois seulement avant le décès de Sonia Aristouy, le 19 septembre. Pour autant, dans quelques jours l’association fêtera ses trois ans, avec la ferme ambition de continuer son action.