Comme autant de facettes qui représentent le visage éclectique de l’innovation dans les Hautes-Pyrénées, elles sont quatorze. Quatorze entreprises, universités, structures à être lauréates du soutien de l’État au titre du plan d’investissement France 2030. Chacune à sa façon valorise l’excellence du département et toutes ont été reçues le mercredi 13 novembre à la Préfecture afin de recevoir un trophée qui salue leur « investissement dans des projets innovants pour poursuivre la transformation durable des secteurs clés de notre économie, dans l’aéronautique, l’espace, la défense, la mobilité durable ou encore la santé par l’innovation technologique et industrielle tout en explorant de nouveaux domaines dans des secteurs stratégiques », souligne Nathalie Guillot-Juin, référente du plan « France 2030 », secrétaire générale de la préfecture et sous-préfète qui accompagne la dynamique industrielle du territoire.
54 milliards d’euros de soutien
Synonyme d’accélération des projets industriels, ce plan soutient les structures porteuses de projets stratégiques sur le territoire et mobilise les services de l’État tels que la préfecture, la DREAL, la DDT ou la DDETSPP pour faciliter les procédures réglementaires et s’appuie sur les opérateurs nationaux comme la Banque des territoires, l’Ademe et BPI France ainsi que sur les partenaires économiques locaux afin d’accompagner les porteurs de projet. À travers France 2030, c’est un soutien de 54 milliards d’euros qui est assuré à ces leaders de demain, un montant exceptionnel, cinq fois plus important que le troisième programme d’investissement d’avenir engagé en 2017.
Filières d’excellence et enjeux multiples
Et pour la référente des Hautes-Pyrénées, ces 54 milliards d’euros sont « investis pour que les entreprises, les universités, les organismes de recherche, réussissent pleinement leurs transitions dans ces filières stratégiques. L’enjeu est de leur permettre de répondre de manière compétitive aux enjeux écologiques et d’attractivité du monde qui vient, et faire émerger les futurs champions de nos filières d’excellence pour ainsi renforcer la souveraineté et l’indépendance française dans des secteurs clés ».

Parmi les lauréats, l’entreprise MAB de Séméac qui innove avec la construction hors site. © Lilian Cazabet – La Vie Economique
Quatre secteurs retenus dans le 65
Le plan s’inscrit dans un contexte de défis posés par les grandes transitions écologiques, numérique et technologique. Sa finalité est de contribuer à renforcer l’indépendance de la France sur 18 domaines stratégiques tels que la décarbonation de l’industrie et des mobilités, la production d’hydrogène, de carburants durables, les thérapies innovantes, l’IA, le Cloud, les systèmes agricoles et l’alimentation durable, l’enseignement et le numérique, les industries culturelles et créatives. Dans les Hautes-Pyrénées, le soutien s’élève à 40 millions d’euros et les projets lauréats se rattachent à quatre secteurs thématiques : le médical, le transport à travers l’aéronautique et le ferroviaire, la formation et la production de bois.
Des trophées comme une reconnaissance
Comme le souligne Jean Salomon, préfet des Hautes-Pyrénées : « Être lauréat signifie être reconnu par l’État comme un acteur qui contribue à la souveraineté de la France, à son rayonnement et à sa compétitivité en lui donnant un temps d’avance ; cela signifie aussi être un acteur qui fait preuve d’innovation comme moteur de transformation qui apporte avant tout des réponses concrètes à des besoins sociétaux, et fait preuve d’enthousiasme pour créer une émulation et unir les talents pour décupler les forces et impulser un pouvoir transformatif ». Dans cette France de demain, les entreprises et universités du 65 ont bien l’intention de rester les acteurs qu’ils sont déjà.
Être lauréat signifie être reconnu par l’État comme un acteur qui contribue à la souveraineté de la France en lui donnant un temps d’avance
Des lauréats pour différents enjeux
Les projets portant sur l’industrialisation de constructions hors site par MAB, la création de l’Écopole du Val d’Adour, déchetterie professionnelle et plateforme de recyclage des déchets issus de travaux publics et du bâtiment par Geovia, l’élargissement de l’offre technologique dans les secteurs de la défense et de la transition énergétique de Société de Céramiques Techniques et la redynamisation du marché français porté par la Manufacture de Joaillerie d’Occitanie font partie des projets soutenus. Des lauréats qui répondent également à des enjeux bien précis comme :
– produire des dispositifs médicaux innovants par Sartorius Stedim,
– décarboner la mobilité avec des moteurs innovants par DeeperPulse,
– décarboner la mobilité ferroviaire par CAF et Alstom,
– produire l’avion bas carbone par Daher, ISP System et l’ENIT,
– digitaliser la production et sécuriser l’accès aux matières premières par la Scierie Sanguinet,
– développer des écosystèmes de formation par l’ENIT et l’UIMM avec le Campus Aéro Adour,
– développer des combustibles et carburants biosourcés par Gaz de ferme.