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Esprit Parc : la marque du Parc national

Dans le Parc national des Pyrénées, Esprit Parc couvre 12 filières et compte 143 bénéficiaires. Si les hébergements sont nombreux à adhérer à ce cahier des charges, la marque entend encore se développer du côté de l’agroalimentaire.

Audrey Buttifant, responsable adjointe du service valorisation des patrimoines et du territoire au parc national des Pyrénées © C. Cuenin – Parc national des Pyrénées

Esprit Parc marque son territoire. Créée en 2015, la marque Esprit Parc est commune aux Parc nationaux, propriété de l’Office français de la biodiversité, elle a été déposée à l’INPI. Elle rassemble des producteurs et prestataires de services installés sur le territoire d’un Parc national et qui partagent des valeurs communes avec ces espaces naturels protégés. L’adhésion à Esprit Parc est conditionnée au respect du règlement d’usage générique et du règlement d’usage catégoriel. « Nous avons 12 cahiers des charges pour 12 filières couvertes, ils sont écrits et validés au niveau national », souligne Audrey Buttifant, responsable adjointe du service valorisation des patrimoines et du territoire pour le Parc national des Pyrénées.

143 bénéficiaires

Le Parc national des Pyrénées comptabilise 143 bénéficiaires pour 400 produits. « Esprit Parc nous permet de travailler sur des champs et avec des partenaires avec lesquels nous ne travaillions pas, de décupler nos messages », continue Audrey Buttifant. La marque Esprit Parc va être apposée sur un produit spécifique et non pas à une personne ou à une entreprise. « Chez des accompagnateurs en montagne, par exemple, sur 10 sorties proposées, 3 auront la marque Esprit Parc », explique dans le détail Audrey Buttifant.

Des filières diverses

Si la marque s’est d’abord développée sur l’hébergement, elle a ensuite touché à l’artisanat. « Nous avons des filières liées au travail du marbre ou du bois. Les entreprises Soares frères et Socabat sont venues nous chercher avec leur savoir-faire de toit en ardoise, ils respectent le bâti traditionnel dans leur manière de travailler », informe Audrey Buttifant. 11 restaurateurs adhèrent aussi au cahier des charges d’Esprit Parc : « Ils ne viennent pas chercher la marque pour vendre plus mais pour mettre en avant une façon de faire responsable et sans incidence sur la biodiversité. Ils viennent aussi chercher le réseau. »

« Esprit Parc nous permet de travailler sur des champs et avec des partenaires avec lesquels nous ne travaillions pas, de décupler nos messages »

Un véritable réseau

Esprit Parc n’a pas pour objectif de se développer outre mesure. « Animer un réseau de 140 bénéficiaires c’est déjà pas mal à gérer. Notre objectif est de déployer la marque sur toutes les filières, de créer un réseau de partenaires avec des valeurs communes à celles du Parc national et qui au travers de la marque se rencontrent, reçoivent des formations et montent aussi des produits communs », témoigne Audrey Buttifant. C’est le cas des guides d’Acumpanyat à Cauterets qui proposent un produit commun avec l’auberge Le Pic de Pan à Arrens-Marsous. Ces personnes se sont rencontrées via le réseau Esprit Parc et ont décidé de proposer un produit clé en main. « À l’automne, nous réunissons les bénéficiaires de la marque, avec une journée de formation sur les animaux, l’éco-responsabilité ou le patrimoine bâti. L’objectif est que derrière ils orientent la clientèle dans ces directions », explique Audrey Buttifant.

Audrey Buttifant, responsable adjointe du service valorisation des patrimoines et du territoire au parc national des Pyrénées © C. Cuenin – Parc national des Pyrénées

Audrey Buttifant, responsable adjointe du service valorisation des patrimoines et du territoire au parc national des Pyrénées © C. Cuenin – Parc national des Pyrénées

Développer l’agroalimentaire

Esprit Parc a encore des filières à aller chercher. « Nous avons une plus forte proportion d’hébergements parmi nos adhérents et nous voulons nous développer sur l’agro-alimentaire, mais c’est plus compliqué de toucher des éleveurs à cause de la question de l’ours, c’est un problème culturel », observe la responsable adjointe du service valorisation des patrimoines et du territoire. Certains commencent à rejoindre le réseau. « Nous arrivons sur un changement de génération et un fromager comme Baptiste Cazaux nous a rejoints car il y voit un intérêt quand il élève des bêtes en zone cœur de Parc », ajoute Audrey Buttifant. Esprit Parc fêtera ses 10 ans l’an prochain. « A l’avenir, nous voulons faire du qualitatif, fidéliser les bénéficiaires, qu’ils soient autonomes, se lancent dans des projets et le Parc sera là en appui », conclut-elle.

Une marque nationale

La marque Esprit Parc national est déclinée dans les 11 Parc nationaux français. Ils possèdent un site dédié en commun. La marque est venue de la loi de 2006 de réforme des Parcs nationaux. Quand la loi de 1960 avait sanctuarisé ces zones, la réforme de 2006 propose une charte du territoire avec une adhésion ou non des communes, une vue plus économique et la naissance de la marque Esprit Parc. Les Parcs partagent une commission par laquelle ils retravaillent les cahiers des charges de la marque Esprit Parc, dont certains fêtent leurs 10 ans. Il y a un comité de gestion de la marque où siègent à la fois des bénéficiaires et certains présidents de Parc nationaux.