Y aura-t-il du foie gras pour les fêtes de fin d’année ? Cette interrogation flottait déjà dans tous les esprits mais à quelques semaines de décembre, il faut désormais y ajouter une autre inconnue : à quel prix sera-t-il ? Jamais le contexte n’a été si difficile pour les éleveurs de canards. Si les Landes sont le premier département de production avec 11 millions de canards en élevage et 8 millions en gavage, les Hautes- Pyrénées comptent plus d’une centaine d’exploitations spécialisées dans les canards gras parmi les 180 d’élevages de granivores. Des adresses bien connues, qui se distinguent dans les divers concours d’agriculture et qui accueillent chaque année des centaines de particuliers dans leurs fermes. Cet automne 2022 est pourtant celui où les portes ne s’ouvrent pas facile- ment, le sujet est épineux et peu souhaitent l’aborder.
LES COMMANDES S’ENCHAÎNENT
La période, qui devrait être celle de la pleine saison, est devenue celle de tous les dangers et, pour les clients, c’est une véritable course qui s’enclenche avec un mois d’avance. Aux pieds de la chaîne montagneuse, le télé- phone ne cesse de retentir dans le magasin de la Ferme Semmartin et les commandes remplissent les carnets. Pour Edmond Semmartin, la situation est inédite : « je ne sais pas comment on va finir la saison, ce qu’on a vendu au 1er novembre, c’est d’habitude ce qu’on a écoulé au 15 décembre ». Si c’est désormais son fils Gilles qui a repris la tête de l’entreprise familiale qu’il a fondée en 1981, l’homme n’en demeure pas moins un professionnel aguerri. Dans ce village d’Arcizac-Adour, à l’écart de l’agitation, le premier défi est de taille : se protéger de la redoutable influenza aviaire et ce par tous les moyens : « on refuse toutes les visites pro…