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Hautes-Pyrénées – Territoire d’industrie : le cap des 500 créations d’emploi franchi

Pour le dispositif Territoire d’Industrie Lacq-Pau-Tarbes, signé en juillet 2019, décembre est l’heure du bilan. Dans les Hautes-Pyrénées, celui-ci est plus que concluant avec une quarantaine d’entreprises soutenues et un nombre de CDI passés de 5 000 à 5 500.

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Le premier bilan de Territoire d'industrie est limpide dans les Hautes-Pyrénées : 500 emplois ont été crées @Thierry Bouet

Il est des ambitions que les contextes peuvent transformer en véritable défi. Réindustrialiser les territoires malgré les crises sanitaires, d’approvisionnement ou énergétique en était un et pour celui de Lacq-Pau-Tarbes, le premier bilan s’exprime presque sans fioritures : 500 emplois ont été pourvus dans les Hautes-Pyrénées depuis la signature de la convention en 2019. Un chiffre qui symbolise parfaitement le rebond économique et s’il s’inscrit dans l’objectif final de 1 500 créations de CDI, 2023 devrait en compter 500 de plus.

17 MILLIONS D’EUROS DE SUBVENTIONS PUBLIQUES

Pour les acteurs et bénéficiaires du dispositif, ce succès repose sur les actions de soutien et d’accompagnement aux entreprises, dont la principale de 17 millions de subventions publiques. Un véritable effet levier financier qui a engendré 90 millions d’investissements privés et redynamisé le tissu industriel existant de façon indéniable. Réunis au Pôle Formation Ditech de Lanne, l’ensemble des représentants des collectivités, de l’État et de la Région s’est réjoui de ce constat, à l’image de Gérard Trémège, président de l’agglomération Tarbes-Lourdes-Pyrénées mais également référent du territoire d’industrie Lacq-Pau-Tarbes pour qui « le plan France Relance est arrivé à point nommé » : « Les projets étaient déjà enregistrés et engagés. Il y en a 72 inscrits dans le programme, ils représentent 1 milliard 800 millions d’euros, ce n’est pas rien ».

FORCE D’ATTRACTIVITÉ

« Compte tenu de la crise, il y a eu énormément de retard, il n’empêche que les bienfaits de cette opération sont là et ils sont concrets. Il y a une dynamique nouvelle, c’est incontestable, ça démontre que sur le territoire il y a une force d’attractivité extraordinaire. L’opération va se poursuivre de 2023 à 2025, nous espérons que là aussi il y aura des aides à l’investissement et à l’accompagnement. »

DES AIDES ET DES EFFETS MULTIPLES

Des moyens concrets dont ont bénéficié quarante d’entreprises au niveau local et certains représentants étaient par ailleurs présents, à l’instar de Christophe Marquet de la SCT qui a rappelé les difficultés passées et le rôle du Territoire d’Industrie pour les affronter : « Cela nous a fortement aidé, à plusieurs niveaux. Avec le plan de sauvegarde il a fallu trouver des fonds, on a pu se développer, principalement dans le secteur médical, et au-delà ça a tissé un lien avec les 4 entre- prises de Bazet qui forment le Pôle Céramique ». Avec 800 000 € de subventions et 5 000 000 € investis, le chiffre d’affaires de SCT approche désormais les 40 millions d’euros ; côté embauche ce sont 74 postes créés : « On devrait atteindre les 280 employés d’ici le premier semestre 2023 ».

DÉVELOPPEMENT, MODERNISATION, EMBAUCHES

Des exemples aussi tangibles que variés, comme celui de HEP Industrie, spécialisée dans la fabrication et la réparation de machines hydrauliques, qui a pu se développer en incluant la décarbonisation et employer 20 personnes supplémentaires ou encore l’Ardoisière des Pyrénées qui a, entre autres, agrandi un atelier de stockage et de taille et embauché 4 personnes. Des besoins divers, des réponses adaptées, à l’image de celles de CAF France, l’entreprise espagnole qui a modernisé et développé son site de Bagnères-de-Bigorre suite à des nouveaux contrats. Soutenue par Territoire Industrie avec 700 000 € de subventions liées au plan France Relance et un investissement de 2 100 000 €, elle affiche des résultats positifs sans appel, comme le souligne Christophe Florin, le responsable : « l’impact au niveau de l’emploi direct est clair, nous avons déjà signé 30 embauches et en 2023, 70 de plus sont prévues. Au-delà de ces 100 personnes, il faut penser à tous les emplois indirects, ceux des conjoints, l’impact sur les écoles, l’immobilier… Les projets d’avenir continuent, après l’aéronautique pourquoi ne pas développer une école du ferroviaire, ici, dans notre territoire ».

UN NOUVEL OUTIL DE FORMATION

Une idée qui pourrait bien trouver un écho chez Marc Mesplareau, président de l’UIMM d’Occitanie et référent du Territoire d’Industrie local : « L’élément le plus important, ce sont les emplois créés et la projection, très réaliste, de ceux qui le seront. L’emploi va avec la formation, il faut rappeler que l’École de Production va compléter les structures et compléter le dispositif, là encore les prescripteurs nous ont accompagné, l’État à hauteur de 800 000 €, la Région avec 300 000 €… ». Avec trois sites, le Pôle Formation UIMM-Adour est déjà fort de 620 apprentis du CAP au Bachelor qui poursuivent leur carrière sur le territoire à 80 % et il affiche un taux de réussite de 90 %.

RÉHABILITER LES MÉTIERS DE L’INDUSTRIE

Une synergie qui devrait répondre aux emplois encore trop nombreux à ne pas être pourvus et pourquoi pas susciter un élan, tant chez les jeunes que les demandeurs d’emploi. En tous cas, Jean Salomon, préfet des Hautes-Pyrénées, le souhaite sans retenue : « Il faut se battre contre l’orientation par défaut, les mauvaises et fausses images liées aux métiers de l’industrie. Il faut les faire connaître aux jeunes, Germinal, on n’y est plus ! On a les offres d’emplois, les formations, on a un territoire attractif maintenant il faut aller chercher les gens ! ». Avec une telle dynamique collective, nul doute que les diverses actions déjà menées comme le Forum un jeune, une solution ou le Parcours Top Gun auront sus- cité bien des vocations.