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Dordogne – Isle Vern Salembre, un premier club d’entreprises

« L’économie, c’est la vie. » Le président de la Communauté de communes Isle Vern Salembre (CCIVS), Jean-Michel Magne, accueille avec enthousiasme la constitution d’une association d’entreprises sur ce territoire.

Mélina de Nardi, présidente du club d'entreprises Isle Vern Salembre

Mélina de Nardi, présidente du club d'entreprises © Loïc Mazalrey

L’idée de créer un club d’entreprises s’est imposée lors d’un tour d’horizon local de quatre rencontres : il n’y en a jamais eu jusqu’à présent dans cette vallée riche d’une grande diversité, avec environ 500 activités. « La CCIVS sera un partenaire majeur et accompagnera cette dynamique portée par une structure indépendante, avec un lien régulier pour suivre les projets des collectivités, l’actualité de la fibre ou de la navette ferroviaire. Nous pouvons aider pour des mises en relation, pour la recherche de locaux par exemple. » Et pour avancer sur le souhait de visibilité et d’échange de services, la collectivité vient de finaliser un annuaire des entreprises, disponible en ligne, avec moteur de recherche et actualisation régulière.

EXPRIMER LA DIVERSITÉ DANS CE PREMIER CLUB LOCAL

« Il importait que ce mouvement parte des entreprises. » Mélina de Nardi a saisi la forte volonté de s’unir parmi les thématiques brassées lors de ces réunions. La responsable de MDN24, spécialisée dans l’assistance administrative et secrétariat sur-mesure, s’est appliquée à créer ce club lui aussi sur-mesure. Après un sondage effectué en mai, avec près de 10 % de retour sur les attentes des dirigeants, elle s’est lancée pour mobiliser et répondre aux préoccupations exprimées : mise en réseau et connaissance des activités de cette région, création de temps de rencontres et d’échanges conviviaux, organisation de réunions thématiques sur les problèmes spécifiques aux structures du territoire. La présentation du projet, fin octobre, a réuni une cinquantaine de participants, adhérents potentiels au club qui sera officiellement constitué en janvier, avec statuts et règlement intérieur, présentation du CA de 14 personnes dont 6 membres du bureau autour de leur présidente. « Nous avons la chance de compter des secteurs très variés, de la fromagerie Picandine aux Chaux de Saint-Astier ou Novi pour les employeurs importants, en passant par le château de Fratteau et des initiatives de l’ESS, 72 % des activités comptant moins de 10 salariés. »

Le club sera officiellement lancé en janvier avec présentation du CA de 14 personnes

DÉVELOPPER LE LIEN ÉCOLE-ENTREPRISE

Certains dirigeants sont par ailleurs inscrits dans d’autres clubs, thématiques ou professionnels, mais tiennent à s’investir dans ce concentré de territoire qui fera émerger la réalité locale auprès du grand public et des professionnels via ses pages Facebook et LinkedIn.

« Chaque adhérent pourra déléguer un représentant de l’entreprise en fonction des thèmes abordés, RH, approvisionnement, etc. » Ce sera une porte d’entrée idéale pour les nouveaux arrivants et futurs créateurs d’activité. Déjà des rencontres professionnelles ont pu se produire, par exemple entre le transporteur Big Big qui recherchait un paysagiste et un spécialiste installé à Neuvic ces dernières années. De plus, « comme le club de Ribérac qui s’est forgé sur l’axe de la jeunesse avec la cité scolaire, nous souhaiterions développer avec eux des contacts avec les établissements pour valoriser les formations et les métiers manuels, au-delà des stages écoles ponctuels ».

Agroalimentaire, bâtiment, commerce… Laurent Missoud, conseil en organisation installé à Douzillac et vice-président du club, attend beaucoup de la possibilité « de se visiter les uns les autres, d’apporter de l’information sur l’économie de proximité, au-delà de sujets qui seront abordés en réunions plénières avec des intervenants extérieurs ». Apporter des solutions et mieux se connaître sont les bonnes résolutions de ce début d’année pour les premiers pas du club.

25 MILLIONS D’EUROS SUR 4 ANS

© Loïc Mazalrey

La collectivité devrait investir 25 millions d’euros sur quatre ans, dont un million par an pour la voirie. La CCIVS est composée de 16 communes, pour 20 000 habitants. Le principal obstacle à l’attractivité du territoire est pour l’heure, comme dans bien d’autres espaces ruraux, le déficit de médecins généralistes, passés de 18 à 9. « Nous sommes en contact avec La Fabrique des centres de santé pour travailler sur une ouverture de centre, avec des internes intéressés par le salariat. » Il serait implanté à Saint-Léon-sur-l’Isle, en complément d’un cabinet à Neuvic et d’une maison de santé à Saint-Astier. Le déficit annoncé pour la première année, 2024, est de 150 000 euros.

Du côté des énergies, Jean-Michel Magne relève 24 structures énergivores parmi les 37 gérées par la CCIVS, dont la piscine intercommunale de Saint-Astier, l’une des fameuses structures « tournesol » de la fin des années 1970. 2 M€ seront investis sur un groupe scolaire neuf à Sourzac, puis il faudra songer à refaire la cuisine centrale de Neuvic (1 400 repas par jour) et repenser sept restaurants scolaires. Des repas à 1 € seront proposés à partir du 1er janvier : 60 % des familles y sont éligibles.