Toujours vêtue de violet, elle est la plus grande ambassadrice de cette fleur emblématique de Toulouse. Passionnée de violette depuis toujours, Hélène Vié a créé son entreprise en 1993 avec un concept audacieux : proposer une gamme de produits d’une seule couleur, le violet, et une seule senteur, la violette. « Quand j’ai démarré, on se moquait de moi ! », se souvient-elle. Loin d’être raillée, Hélène Vié est désormais admirée pour sa réussite. La Maison de La Violette, dont elle a déposé la marque en 1998, emploie 7 personnes, réalise un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros et exporte partout dans le monde. L’entreprise s’apprête à franchir un nouveau cap, avec le lancement en septembre prochain d’une gamme cosmétique.
40 artisans partenaires
La Maison de la Violette, c’est actuellement plus de 60 matières premières (bonbons, chocolats, thé, bougies, parfums…) déclinées en 120 produits conçus avec une quarantaine d’artisans régionaux. « Un quart de nos ventes est réalisé dans notre magasin pop-up, ouvert de mai à septembre rue des Arts à Toulouse, et dans notre boutique-péniche située sur le canal du Midi, à quelques pas de la gare Matabiau », explique la dirigeante. 5 % des ventes proviennent de l’e-shop de la Maison de la Violette et 75 % des clients revendeurs. « Nos produits sont présents dans plus de 100 points de vente : les aéroports, gares, corners des aires d’autoroutes ou encore les jardineries », indique Hélène Vié.
« Nos produits sont présents dans plus de 100 points de vente : aéroports, gares, corners des aires d’autoroutes, jardineries »
Un actif booster de collagène
À côté de ces produits traditionnels de senteur et d’épicerie fine, la dirigeante a toujours voulu développer une gamme de cosmétique. Encore fallait-il savoir si la violette était dotée de vertus particulières. Elle se rapproche du Dr Serge Rollan, dirigeant du laboratoire toulousain Symbiotec. Après 8 ans de recherches, ils mettent au point un actif – qu’ils appellent Symbiolette – anti-âge et booster de collagène, issus de feuilles de violette. Une bonne nouvelle pour la dirigeante qui voit là une opportunité de valoriser les feuilles qu’elle jetait jusqu’alors en été lors de la taille des violettes qu’elle cultive elle-même. En 2021, elle lance une première gamme cosmétique à base de cet actif inédit, mais il s’agit finalement d’un faux départ. La dirigeante préfère retravailler ses produits afin qu’ils obtiennent la certification Cosmos Organic, garantissant la naturalité des ingrédients. « Nous venons d’obtenir la certification délivrée par Ecocert », se réjouit-elle.
La boutique-péniche La Maison de la Violette. © Adrien Nowak – La Vie Economique
De nouveaux débouchés
Désormais pleinement satisfaite de sa nouvelle gamme, composée de 5 produits différents, Hélène Vié annonce son lancement pour le mois de septembre. Une gamme qui va ouvrir de nouvelles portes à la chef d’entreprise. « Nous envisageons de créer des partenariats avec des instituts de beauté qui pourraient utiliser nos produits. Nous pensons également à être référencés dans de nouveaux points de vente que nous n’adressions pas encore : les parapharmacies par exemple. » Mais la nouvelle gamme cosmétique constitue également un formidable levier de développement à l’international. « J’ai pensé cette gamme avant tout pour l’export », indique la dirigeante qui se rend régulièrement à l’étranger, notamment en Asie, pour faire connaître la violette de Toulouse.
Hélène Vié cultive des violettes doubles de Toulouse. © La Maison de la Violette
Fondatrice de la délégation FCE Toulouse
Présidente de la délégation Femmes chefs d’entreprise (FCE) de Toulouse, Hélène Vié a été à l’initiative de sa création en 2012. La délégation toulousaine rassemble aujourd’hui 150 dirigeantes, issues de tous secteurs. « Le réseau FCE est né en France après la Seconde Guerre mondiale, avec l’ambition de permettre à toutes les veuves de guerre qui avaient hérité de l’entreprise de leur mari de se soutenir », explique Hélène Vié. Au niveau national, il est aujourd’hui dirigé par une Toulousaine : Anouk Déqué. Présidente de la délégation toulousaine entre 2012 et 2016, puis depuis 2022, Hélène Vié passera quant à elle la main en janvier prochain.
