Couverture du journal du 07/05/2024 Le nouveau magazine

Huguette, Toulousaine coquette

Il y a un an, Bénédicte Fontaine a lancé Huguette, marque toulousaine de vêtements vintage, fabriqués en série limitée dans l’Hexagone. Elle va représenter la Haute-Garonne au salon Made in France qui se tient à Paris du 9 au 12 novembre.

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Bénédicte Fontaine, la créatrice d'Huguette © Huguette

Il y a des destins auxquels on n’échappe pas. Celui de Bénédicte Fontaine était de travailler dans la mode. « Ma grand-mère était couturière et fabriquait des robes de mariée. Ma maman travaillait le cuir et les reliures d’art. Et j’ai une partie de ma famille à Milan, une cousine qui travaille chez Armani et mon parrain chez Sergio Rossi. » Après 10 ans dans le marketing pour une entreprise de cosmétique, elle décide de fonder sa propre marque de vêtements début 2022. Et la famille n’est jamais loin. « J’ai appelé la société Huguette, comme ma grand-mère, et je travaille en binôme avec ma maman. »

Retour à la mode du vintage

Pour ses modèles colorés, Bénédicte Fontaine s’inspire de ce qui lui plaît. « J’ai toujours porté des pièces vintages fabriquées par ma grand-mère ou achetées à cette époque. J’ai une idée précise de ce que je veux. » La Toulousaine dessine, imagine coloris et motifs, inspirés des seventies. Ne reste plus qu’à trouver les tissus. « Mon modèle c’est l’upcycling, c’est-à-dire des stocks dormants de grandes maisons ou bien des tissus vintages issus des malles de ma grand-mère. »

Je milite pour la slow fashion, c’est un rapport au temps et au vêtement qu’il faut revoir

Ainsi, la créatrice ne produit qu’en petit nombre. « Je n’ai pas de collection mais une quinzaine de modèles permanents que je réadapte avec des nouveaux tissus, de nouvelles passementeries … » Il est même possible de devenir co-acteur de la création de sa pièce en choisissant certaines caractéristiques du vêtement.

Made in France et slow fashion

La production est assurée en France, par deux ateliers à taille humaine. Mais qui dit modèle quasi unique, dit aussi production plus complexe. « Quand je demande à l’atelier trois pièces en trois tailles différentes, le patron n’est pas le même et ils ne peuvent pas travailler à la chaîne. » Le prix de fabrication est donc forcément plus élevé. « Tout m’est facturé comme une pièce unique. Et quand vous achetez les matières premières en petite quantité, vous ne faites pas le poids face aux fournisseurs pour négocier les prix. »

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Vêtements de la marque Huguette © Huguette

Pour tenter de réduire ces contraintes, Bénédicte Fontaine aimerait fonctionner en pré-commande pour pouvoir fabriquer en plus grand nombre. « Mais pour cela, il faut une communauté énorme sur les réseaux sociaux, ce n’est pas encore mon cas. » Qui plus est, certaines personnes ne sont pas encore prêtes à attendre leur habit pendant plusieurs semaines. « C’est tout un rapport au temps et au vêtement qu’il faut revoir. On ne sera jamais Amazon qui livre en un jour. »

Internet, pop-up store et location

Mais lutter contre la fast fashion a aussi un prix pour le consommateur. À titre d’exemple, le pantalon Yvette – best-seller de la marque – émarge à 235 euros. « Nos modèles sont forcément plus coûteux vu les contraintes de production. Pour l’instant, j’ai vendu 400 pièces » explique la créatrice qui personnalise aussi des sweats et des bonnets créés par une amie. « Ce sont des produits d’appel plus abordables niveau prix car je peux broder en série, j’ai du stock. » Cela permet aux clients de s’offrir une pièce Huguette à moindre coût et à la marque d’assurer une rentabilité.

Bénédicte Fontaine travaille également avec un service de location à Paris « Une robe, un soir » qui permet de porter ses créations pour un événements spécifique. « Une influenceuse a porté une pièce il y a quelques semaines, ça permet de me faire connaître. » En plus de son site internet, la Toulousaine apparaît dans plusieurs boutiques éphémères comme à l’Hôtel Eklo chaque premier dimanche, ou aux Galeries Lafayette dans des pop-up store. Après avoir investi 40 000 euros dans la création de sa marque, Bénédicte Fontaine cherche désormais des partenaires financiers. Elle espère en rencontrer au salon Made in France (voir encadré) où elle représentera la Haute-Garonne grâce à l’action de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat.

 

L’Occitanie à l’honneur du salon Made in France

La 11e édition du salon Made in France (MIF) à Paris sera dédié à l’Occitanie cette année avec près de 100 artisans et entreprises de la région qui présenteront leurs produits et savoir-faire. Pour représenter la Haute-Garonne, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat a donc sélectionné Huguette mais aussi Le Veilleur de Bières qui fabrique bières (La Muretaine) et limonades bio à partir d’énergies renouvelables à Muret.

Par ailleurs, quatre entreprises sont sélectionnées aux Grands Prix du Made in France. La start-up toulousaine Polux qui fabrique une lampe de bureau qui prend soin des yeux va concourir pour le prix du meilleur Produit. Elle sera aux côtés de la marque Eclaé (Gard). De son côté, la marque Tuffery (Aveyron) va tenter de remporter le prix Entrepreneur. Enfin, autre start-up toulousaine nommée dans la catégorie Innovation, il s’agit de Floatee qui permet d’empêcher la noyade des enfants grâce à un t-shirt anti-UV qui se transforme en gilet de sauvetage une fois immergé dans l’eau.