La Vie Économique : Quel regard portez-vous sur l’appellation Jurançon ?
Pierre Citerne : « Je suis persuadé que le Jurançon est une appellation qui, avec sa géographie, son terroir, ses cépages, et notamment le petit manseng, peut faire des choses absolument extraordinaires. Malgré tout, il y a un contexte particulier qui est celui de la difficulté de la commercialisation de vins sucrés alors que la notoriété de l’appellation est basée sur des vins moelleux ou liquoreux, avec une concurrence forte notamment des côtes de Gascogne. Je sais que c’est un modèle qui interpelle, mais ce n’est pas la même viticulture du tout. Et selon moi, d’essayer de copier d’une certaine façon les côtes de Gascogne, c’est un leurre. Ce n’est pas une voie tout à fait viable pour un vignoble comme Jurançon. »
LVE : Dans ce contexte, l’essor du Jurançon sec pourrait-il être favorable pour l’appellation ?
P. C. : « Pour cette édition du Guide de la Revue des Vins de France, j’ai dégusté deux tiers de Jurançon sec pour un tiers de Jurançon. Il y a dix ans, sur le même appel à échantillon, c’était…