Mêlée numérique, nouvelle édition

La Mêlée numérique, festival du numérique et de l’innovation en Occitanie, se tiendra du 23 au 30 septembre prochain à Toulouse et en ligne. L’événement est porté par la Mêlée, association qui rassemble 500 acteurs du numérique en Occitanie. Son président, Édouard Forzy, nous parle de cette nouvelle édition.

La Vie Économique : La Mêlée numérique organise cette année la 24e édition de son festival. Que représente cet évènement ?

Édouard Forzy : « La Mêlée numérique, événement consacré au numérique et à l’innovation, a été créée en l’an 2000. Il s’agissait initialement d’un événement sur une soirée, qui est ensuite passé sur une journée entière, puis plusieurs jours. Aujourd’hui, il s’agit d’un festival qui s’étend sur une semaine. Hybride depuis la crise Covid, la Mêlée numérique est accessible en physique et en ligne. L’année dernière, nous avons accueilli 8 900 participants : 60 % en physique et 40 % en ligne. Cette année, nous devrions compter le même nombre de participants. Plus de 500 speakers interviendront à l’occasion de 200 événements sur de nombreuses thématiques. »

LVE : À qui s’adresse la Mêlée numérique ? Pourquoi s’y rendre ?

E. F. : « Il s’agit d’un événement qui s’adresse à tout type de public : experts et professionnels du numérique, entreprises du numérique ou intéressées par la question de la digitalisation, collectivités, chercheurs d’emploi… Le festival est l’occasion de s’informer mais également de réfléchir aux enjeux et à l’avenir du numérique. Les solutions numériques évoluent sans cesse, donc il y a toujours des nouveautés. Les visiteurs de l’année dernière apprendront encore de nouvelles choses cette année ! La Mêlée numérique est également l’occasion pour les entreprises du numérique de faire du business et pour celles en recherche de solution de trouver des prestataires. »

LVE : Quelles sont les grandes thématiques qui seront abordées cette année ?

E. F. : « Nous allons nous intéresser à la résilience numérique, avec l’idée d’éviter ce qui est arrivé cet été avec Microsoft : une panne qui a paralysé le monde, les aéroports et empêché la planète entière de fonctionner. À ce sujet, nous parlerons beaucoup de souveraineté numérique et de lutte contre les cyberattaques. Nous allons aussi bien entendu beaucoup parler d’intelligence artificielle et d’IA générative. Cette innovation est aussi importante que l’apparition des smartphones : l’IA va profondément modifier l’utilisation du numérique. »

La Mêlée numérique est le plus grand événement consacré au numérique en France, hors région parisienne.

LVE : Qu’est-ce que l’IA peut apporter aux entreprises ? Comment peuvent-elles l’appréhender ?

E. F. : « Aujourd’hui, les entreprises reposent toutes sur un système d’information ouvert et l’IA peut permettre à ce dernier d’être plus efficient. L’IA est un outil pour mieux communiquer, réduire les tâches répétitives, amener un supplément d’intelligence à l’intelligence humaine. Les entreprises doivent s’en saisir. Elles n’ont pas d’autre choix que d’y aller si elles veulent rester dans la course à la compétitivité. Pour cela, elles doivent être entourées et former régulièrement leurs équipes. »

LVE : Le numérique est-il un atout ou un problème pour la planète ?

E. F. : « On estime que le numérique représente 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Le plus gros impact provient des objets numériques eux-mêmes : la fabrication de smartphones ou d’ordinateurs – souvent à l’autre bout du monde – nécessite notamment des métaux rares. Pour limiter l’impact carbone du numérique, il faut se pencher sur la question du numérique responsable. L’idée est d’éviter de « manger » trop de bande passante mais aussi par exemple d’avoir davantage recours au reconditionné.

D’un autre côté, les outils numériques constituent un véritable atout pour préserver l’environnement. Grâce à l’appropriation des données, on peut réduire l’impact de nombreuses activités. En agriculture par exemple, les capteurs permettent de limiter les traitements sur les plantes ou de réduire l’irrigation. Les données sont également précieuses pour les énergéticiens, ou pour les acteurs de l’immobilier qui développent le « smart building ». Pour les collectivités également, la data est intéressante. Aujourd’hui, on peut tout mesurer. Le numérique va par exemple permettre d’éviter d’avoir des éclairages publics qui fonctionnent lorsqu’il n’y a personne. Ils pourront s’allumer uniquement au passage de personnes et consommer ainsi moins d’électricité. »