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La Conserverie du Vic-Bilh : au service des éleveurs

À Samsons-Lion, au nord-est du Béarn, la Conserverie du Vic-Bilh se prépare à lancer sa marque collective. Une évolution dans l’ordre des choses au regard du succès de cet atelier agroalimentaire géré par des agriculteurs, utilisé par 320 producteurs.

Conserverie

Baptiste Lacaze, secrétaire général de la Conserverie du Vic-Bilh et David Capdevielle, éleveur associé. © Cyril Garrabos - La Vie Economique

Derrière les murs rouges de la Conserverie du Vic-Bilh, facilement repérables depuis la route départementale qui mène à Lembeye, les bouchers, cuisiniers et autres salaisonniers s’affairent.  « Notre atelier de transformation collectif permet, sous forme de prestations, de développer la vente directe et les circuits courts. Nous avons des équipements, du savoir-faire et de la main-d’œuvre pour transformer le produit brut des éleveurs en produit prêt à vendre », résume Baptiste Lacaze, qui en assure la codirection aux côtés de Régis Pouyau, le chef de production. Visiblement, le travail d’abattage de volailles, de découpe multi-espèces et de préparations en cuisine (conserve, semi-conserve et plats cuisinés) ne manque pas, bien au contraire. Il suffit de jeter un œil au tableau qui organise les journées de la conserverie pour évaluer la bonne marche de l’entreprise, aujourd’hui deuxième plus gros employeur de l’ancien canton de Lembeye.

Un modèle agricole innovant

Créée en 2015 par la communauté de communes afin d’être louée aux producteurs du territoire, moyennant un investissement de 1,6 million d’euros, en 2020 la Conserverie du Vic-Bilh a été rachetée à la collectivité par sept d’entre eux. Aujourd’hui, 33 éleveurs sont propriétaires associés au sein d’une SAS et ont également monté un groupement d’employeurs qui permet d’embaucher des salariés à temps plein, employés à la fois sur leurs exploitations et sur la conserverie. Malgré deux dernières années difficiles secouées par le Covid et la grippe aviaire, cet atelier agroalimentaire de transformation innovant dans sa forme juridique et opérationnelle a réussi à trouver un équilibre financier et se lance dans un nouveau projet : commercialiser une marque collective.

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© Cyril Garrabos – La Vie Economique

Ouvrir la zone de chalandise

« Nos producteurs ont chacun leur propre démarche commerciale et se retrouvent sur la même zone de chalandise, dans un périmètre de 50 kilomètres en moyenne. Certains ont souligné que cela devient difficile de vendre », explique Baptiste Lacaze. « Avec une marque collective, nous pourrons offrir une solution logistique et une plateforme pour expédier sur une zone bien plus large, jusqu’à Bordeaux ou encore la côte landaise ». En cours de création avec l’aide d’un prestataire extérieur, cette marque dont le nom reste encore à définir et qui devrait être mise sur le marché dans les mois à venir, permettra, aussi, de donner davantage de visibilité à la Conserverie du Vic-Bilh.

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© Cyril Garrabos – La Vie Economique

Un atelier ouvert aux éleveurs

Pour les producteurs comme David Capdevielle, éleveur de poulet à Monassut-Audiracq et associé au sein de la SAS, l’image véhiculée grâce à cette marque ne pourra qu’être bénéfique pour la conserverie. « J’écris déjà sur mes pots, comme mes rillettes par exemple, que le produit a été transformé ici, localement. C’est un gage de qualité », se réjouit-il. Lui qui considère l’atelier comme « essentiel », estimant que sans cet outil « il ne pourrait pas travailler », remarque également combien les producteurs utilisateurs sont en demande de transparence au même titre que les consommateurs. Un souhait entendu par l’entreprise, qui ouvre ses portes à tous ses clients désireux de mettre la main à la pâte, qu’il s’agisse de cuisiner et mettre leur blanquette sous vide, de transformer leur porc en saucisses ou encore d’étiqueter les produits finis…

« Avec une marque collective, nous pourrons offrir une solution logistique et une plateforme pour expédier sur une zone de chalandise plus large »

Des prestations sur mesure

Par ailleurs, à la Conserverie du Vic-Bilh, chaque demande est étudiée, au cas par cas, selon les besoins et les recettes de chacun. « Cette non-standardisation est une de nos spécificités », remarque à ce sujet Baptiste Lacaze, qui précise accueillir des clients installés en Béarn mais aussi au Pays basque, dans les Hautes-Pyrénées ou encore en Gironde, séduits par ces prestations sur mesure. Actuellement, les ateliers marchent au maximum de leurs capacités : si l’agrandissement des locaux et donc de la capacité de production n’est pas à l’ordre du jour, notons que le permis de construire est, malgré tout, d’ores et déjà déposé dans l’attente du « bon moment »…

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© Cyril Garrabos – La Vie Economique

La Conserverie du Vic-Bilh en chiffres

1,2 million d’euros de chiffre d’affaires

22 ETP (soit environ 27 salariés)

33 éleveurs associés

320 producteurs clients, pour 80 % d’entre eux situés dans un rayon de 50 km

600 m2 d’atelier et 170 m2 d’abattoirs à volailles (80 000 volailles abattues chaque année)