LVE : Quel regard portez-vous sur la crise énergétique qui affecte les entreprises et les particuliers ?
Y.A. : « Ce qui nous préoccupe le plus aujourd’hui, c’est le coût de l’énergie. La situation est très complexe. Nous avons un mur d’inflation devant nous sur l’énergie. Au moment où je vous parle, nous ne connaissons pas le tarif du kilowattheure au 1er janvier. Beaucoup d’entreprises ont déjà vu leur facture d’énergie se multiplier par 10 pour certaines. Si on répercute cela à 100% sur le consommateur, c’est la révolution. Si on ne le répercute pas, nous aurons un nombre important de défaillances d’entreprises. Nous nous apercevons que cela va coûter très cher. Nous avons encore eu des réunions avec Bruno Lemaire et nous avons bien compris que le « quoi qu’il en coûte » est terminé. Mais c’est un problème européen car le coût de l’électricité est directement lié au coût du gaz que nos partenaires allemands ne veulent pas découpler. C’est aussi un ensemble de causes dont bien sûr la guerre en Ukraine et l’état du parc de production des centrales nucléaires françaises. »
Nous défendons aujourd’hui un bouclier tarifaire pour les entreprises
LVE : Et que proposez-vous ?
Y.A. : « Ce que nous défendons aujourd’hui au niveau du CdCF est un bouclier tarifaire. Il existe pour les particuliers mais pas pour les entreprises. Mais si les entreprises ont une telle inflation sur l’énergie, cela se répercutera sur les consommateurs. Nous travaillons sur d’autres solutions pour faire baisser la facture de nos fédérations. »
LVE : Mais les prix ont déjà augmenté pour les consommateurs non ?
Y.A. : « C’est la réalité. Nous vivons une inflation qui a des incidences directes sur la consommation dont nous constatons un tassement. Nous constatons aussi une vente plus importante de produits premiers prix avec les MDD, les marques de distributeurs, au détriment des produits à marque. Le mieux-manger et le bio sont passés au second plan avec même une chute vertigineuse…