Couverture du journal du 01/09/2025 Le nouveau magazine

Le préfet en action

Jean Salomon, préfet des Hautes-Pyrénées, analyse la situation économique du département. A la tête du copilotage du Plan Avenir Lourdes, le représentant de l’Etat présente les forces du département, la richesse de son tissu industriel mais aussi les défis à relever, notamment à travers la formation et France 2030.

Jean Salomon, préfet des Hautes-Pyrénées.

Jean Salomon, préfet des Hautes-Pyrénée © Lilian Cazabet

La Vie Economique : Vous avez pris vos fonctions il y a un an dans les Hautes-Pyrénées, quel est le bilan de cette année écoulée ?  

Jean Salomon : « Je mesure au bout d’un an à quel point l’administration territoriale de l’Etat a une vraie fonction de levier. Un préfet est chargé de l’application des lois et des règlements de la République, une fois qu’on a dit ça, c’est bien on a récité le catalogue de la fonction. On a un travail de vulgarisation des mesures du gouvernement, il faut être capable de les rendre intelligibles. C’est valable pour tous les publics mais aussi aux entreprises, on l’a vu avec le bouclier tarifaire et énergétique où il y avait une incompréhension très forte. Quand on crée un dispositif qu’on veut aidant, si les gens n’y adhèrent pas parce qu’ils ne le comprennent pas, c’est double peine : ça n’a pas marché et ça n’a pas aidé. »   

LVE : Vous avez été très actif sur le terrain, notamment à travers de nombreuses visites d’entreprises. C’était important ?  

J.S : « C’est ce qui fait aussi le sel de ce métier, au-delà du quotidien. Ce contact-là permet aux chefs d’entreprises d’exprimer leurs difficultés, nos administrations ne sont pas parfaites, ça permet de voir aussi les blocages, comment on peut améliorer certaines choses. Quand on voit la liste des entreprises présentes sur le territoire, on en découvre des incroyables. Sartorius qui est au top dans le domaine biomédical, une usine SEB, Daher, de l’aéronautique… Certaines ont un potentiel de développement énorme, comme Mécamont Hydro, les experts de transports par câbles ou encore ISP System, lauréat de France 2030. »  

LVE : Avec ce plan d’investissement France 2030, les Hautes-Pyrénées vont bénéficier de plus de 10 millions d’euros. Tous les projets de la première phase France 2030 sont-ils sélectionnés ? 

J.S : « Oui, nous en avons retenus 7. L’idée de France 2030, c’est d’accélérer ce processus, de dire qui a besoin de quoi et à quel endroit pour avancer. Un sujet formation, un sujet relocalisation pour la souveraineté industrielle et un d’aide pour les porteurs de projets. Si on est très bons dans la recherche, on pêche souvent un peu sur l’industrialisation des projets, il faut accompagner toutes ces étapes du passage du développement à l’industrie, de la petite à la grosse. On n’a aucune raison de rougir face à nos voisins allemands qui eux un processus industriel très développé. Dans France 2030 il y a un volet financement mais aussi un volet de réseau et de réunions, il faut se mettre autour de la table. » 

L’enjeu de la formation est crucial 

LVE : Parmi les lauréats, on retrouve l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tarbes et son projet axé sur les besoins en formations. C’est un domaine au cœur des préoccupations ? 

J.S : « Quand je suis arrivé ici, j’ai été frappé par la dimension concrète