« Je me suis purement et simplement laissé écraser par mon travail qui était à la fois passionnant, lourd en volume et un peu oppressant. » Alors qu’il travaillait en tant que DRH dans une organisation « avec de beaux défis et de beaux enjeux », Emmanuel Gobin a fait un burn-out : « Je me suis retrouvé par terre dans mon bureau sans connaissance », soit plusieurs dizaines de minutes qu’il a « complètement oubliées. C’est une notion importante du traumatisme que l’on peut vivre, à un moment le cerveau se déconnecte », raconte-t-il. Lydia Martin, docteur en psychologie et psychologue du travail, explique que pendant un burn-out, « la tête n’est plus là, c’est le corps qui va décider ».
Hyperactivité psychique
La phase de « burning », qui précède un burn-out se caractérise par « une hyperactivité psychique » et par un « déni de soi » pendant lequel la personne « n’écoute pas ce corps » et se crée des arguments pour « essayer d’externaliser la situation, pour la légitimer, pour se justifier », explique Emmanuel Gobin. Il illustre son propos en utilisant le générique du film Mission impossible : « Dans le burn-out, à un moment donné, il y a une mèche qui s’allume. On ne sait pas encore jusqu’où ça va brûler, ça va prendre du temps ». De Mission impossible, l’ancien DRH est passé à « Charlie Chaplin des temps modernes ». Un Charlie Chaplin « tellement soucieux de la qualité des engrenages qu’il les nettoie avec un chiffon. À un moment donné, il est emmené par un rouage ». Pourtant, le DRH avait eu des signes avant-coureurs qu’il n’a pas écoutés, comme la disparition de son sommeil. « Ce n’est matériellement plus possible de dormir au sens physique du terme, puisque plus on a de dossiers, plus il faut rajouter une petite heure supplémentaire chaque jour p…