« Nous avons voulu ce concours porté par la pépinière Cap@Cités, animée par Aurélie Briand et située au sein de l’espace Aliénor du Grand Périgueux, avec un espace coworking, Digital Valley et la French Tech, pour favoriser l’installation de nouveaux talents », résume Éric Delmas, directeur général adjoint de l’agglomération. Claudine Faure, vice-présidente chargée de l’économie, a salué les sept candidats retenus pour la dernière ligne droite de Cap’Inno et redit les contours de ce concours dédié à l’innovation (numérique et transition écologique). Le jury composé de Digital Valley, CCI Dordogne, CMA, Initiative Périgord, Périgord développement, incubateur H24, IUT site de Périgueux et La Vie Economique du Sud-Ouest, a sélectionné les candidats sur dossier et vidéo de présentation, puis un pitch et questions en public le 17 décembre, avec remise des prix à l’issue : 2 000 euros à la clé pour chacun des deux lauréats, un hébergement d’un an à Cap@Cités avec un accompagnement CCI-CMA, une adhésion annuelle à Digital Valley avec audit, une soirée investisseurs H24-Périgord développement.
Apsodia, innovation numérique en mode BtoB
Ils se sont rencontrés lors d’un événement organisé par la French Tech Périgord : Enzo Mourany, aux racines périgourdines et avec un profil tech, et Justin Leroy, Savoyard au parcours marketing, sont chacun capables de « nager dans la ligne de l’autre ». De leur complémentarité est née Apsodia (pour Agence périgourdine de sites optimisés et de développement d’intelligence artificielle), qui reçoit le trophée de l’innovation numérique. Les deux fondateurs, associés depuis septembre, veulent aider les entreprises à intégrer l’IA pour améliorer leur productivité, en proximité et sécurité, dans un souci de souveraineté des données. Par exemple, « dans un bureau d’études qui gère des problématiques d’attribution et d’évolution des tâches, l’IA fluidifie de manière collaborative ». 2025 sera une année d’adoption, « les entreprises sont-elles prêtes à créer une ligne de budget ? », l’objectif de l’utilisateur final étant pour 2026. Ce prix et le lieu où ils vont pouvoir travailler marque « la volonté institutionnelle de mettre en avant ce type de projet, on se sent moins seuls ». (Lire par ailleurs LVE n° 2614.)
Say see show, deuxième vie pour smartphone
Il a édité son premier logiciel à 16 ans, créé une SARL de matériel informatique à 21 ans avant de s’orienter vers le conseil : 20 ans chez Capgemini (avec une parenthèse chez un important éditeur de logiciel américain) comme CTO puis vice-président pour la partie Financial Services, puis vice-président opérationnel de Capgemini France sur des projets stratégiques. Voilà le parcours calibré BtoB de Jean-Luc Antoine qui lâche tout pour répondre à un défi BtoC, le marché des 80 % de personnes non équipées d’un système d’alarme. Ce lancement s’accompagne d’un déménagement de l’Ariège au Périgord, où il a déjà intégré la pépinière Cap@Cités. « L’idée a grandi peu à peu. En 2006, j’étais équipé d’un BlackBerry et j’avais développé pour moi-même un système de surveillance. » Avec l’apparition des smart cameras, qui ont démocratisé l’accès grand public à la sécurité, il s’est intéressé à l’ensemble technologique multicapteurs pour pousser l’idée plus loin et l’a maquettée en 2022. L’application donne une deuxième vie aux tablettes, ordinateurs et smartphones, même avec batterie faible ou écran fêlé, l’appareil devenant la composante d’un système d’alarme avec des fonctions de détection de mouvement, de bruit, de coupure réseaux. Le système permet aussi de sécuriser les personnes (détection de chute, alerte maintien à domicile, babyphone). sayseeshow.com vise un marché de plusieurs centaines de millions de personnes, avec six langues au démarrage…
Contexte de tension sécuritaire
L’objectif de Jean-Luc Antoine est de capter 10 % de ce marché, dans des contextes de tension sécuritaire. Côté transition écologique, qui lui vaut ce prix, l’architecte en système d’information, porté sur la sécurité et la performance, a mis en œuvre l’application pour sortir les anciens mobiles du tiroir et les transformer en système de sécurité abordable, en abolissant la barrière financière et technologique. Quelques clics suffisent pour un usage gratuit, avec une licence peu onéreuse pour les fonctions plus avancées ou sur mesure (moins de 40 euros par an). Avec une large couverture fonctionnelle et une bonne compatibilité matérielle, le système permet de recevoir des alertes en direct, mais sans service de télésurveillance. Le modèle économique écarte les acteurs traditionnels du marché. Le fondateur prévoit des prestations de service, revenus publicitaires sur les usages gratuits et partenariats en plus des licences payantes. Le projet est au stade de la présérie : l’application sera téléchargeable fin janvier.
Nous avons voulu ce concours porté par la pépinière Cap@Cités pour favoriser l’installation de nouveaux talents