Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Métro toulousain : « Nous sommes dans les temps »

Jean-Michel Lattes, le président de Tisseo, la régie des transports toulousains, gère plus d’une quarantaine de sites en chantier sur les lignes B et C. Des travaux longs mais qui selon lui n’accusent pour l’instant aucun retard.

Jean-Michel LATTES, président de Tisséo métro

Jean-Michel LATTES, président de Tisséo © D. R

La Vie Economique : Pouvez-vous nous dire où en sont les travaux du métro toulousain en ce début 2024 ?

Jean-Michel Lattes : « Après sept années de travaux préparatoires, nous sommes enfin dans la phase lourde. On est actuellement en train de couler les murs des stations. Cette phase va durer jusqu’au mois d’avril. Petit à petit, les gros silos bleus qui stockent les boues vont disparaître. Ensuite, les tunneliers vont arriver sur les chantiers au printemps. Il faudra les assembler sur place avant qu’ils ne commencent leur œuvre pour relier toutes les stations entre elles. On estime que le gros œuvre sera terminé pour 2026. Débuteront ensuite le second œuvre et la marche à blanc en 2028 pour une inauguration fin décembre. Nous sommes dans les temps. »

LVE : N’y a-t-il pas de mauvaises surprises sur les chantiers en cours ?

J.-M. L. : « Actuellement non, mais il y a 40 sites en chantier en même temps donc on ne sait jamais. Nous avons été alertés sur la présence d’une nécropole vers François-Verdier. Nous avons géré cela avec les services de l’État. Quand on creuse un métro, particulièrement dans le Toulouse historique, il peut arriver tout un tas de choses. Lorsqu’on a agrandi la ligne A, les équipes avaient trouvé une mâchoire de rhinocéros au niveau de Jean-Jaurès. Pareil à Esquirol où nous avions dû gérer la découverte d’un palais des rois mérovingiens. Mais la ligne C s’éloignant du centre-ville, ces types de découvertes sont moins probables. »

 Le budget dépassera les 3 milliards d’euros à la fin des travaux et il est tenu

LVE : Pouvez-vous rappeler le budget de ces travaux ?

J.-M. L. : « Il dépassera les 3 milliards d’euros à la fin des travaux. Le budget est tenu et l’adjoint aux finances, Sacha Briand, présentera un 6e rapport sur l’évolution des coûts qui montrera la conformité à nos engagements. Par ailleurs, nous sommes contrôlés par l’agence Moody’s qui nous donne une note sur la performance financière. »

Le plan des transports toulousains une fois les lignes B et C terminées métro

Le plan des transports toulousains une fois les lignes B et C terminées © Sémhur / Wikimedia Commons / CC-BY-SA-4.0

LVE : Tisseo aura-t-elle besoin de nouvelles ressources financières ?

J.-M. L. : « La question se pose. Le prix du ticket augmente de 2 % par an et le prochain vote sur cette question n’interviendra que mi-2026, donc nous n’avons pas de marge de manœuvre ici. Nous souhaitons en revanche un relèvement du plafond du versement mobilité autour de 2,3 %, ce qui nous permettrait d’assumer le coût des infrastructures en place et d’en financer de nouvelles. »

Nous avons lancé une étude pour relier Balma à L’Union

LVE : Quelles sont les pistes de nouvelles infrastructures à Toulouse ?

J.-M. L. : « Nous travaillons sur les interconnexions possibles avec un futur RER Métropolitain (voir page xx). Cinq sont déjà prévues avec la ligne C et nous en envisageons une nouvelle au niveau de la station Niel, qui est actuellement une station fantôme. Parallèlement, nous avons lancé une étude pour relier Balma à L’Union. »

LVE : Par un prolongement de la ligne A du métro ?

J.-M. L. : « C’est une hypothèse. Nous attendons de voir le résultat des études de faisabilité. Par nature, tous nos systèmes de transport ont vocation à se prolonger. C’est également le cas du téléphérique Téléo qui pourrait s’étirer jusqu’à Montaudran à l’est et Basso Combo à l’ouest. Mais tout cela se fera après 2028. »