Ce matin-là, la situation se durcit côté manifestations d’agriculteurs sur la sortie 15 de l’A89, autant dire sous les fenêtres de Jean-Marie Viale, à Cré@Vallée côté Sanilhac. Le PDG sait que les heures sont déjà difficiles pour ses chauffeurs. « On transporte des produits périssables, les retards entraînent des refus de livraison : on repart avec les produits d’expéditeurs qui nous font confiance… » L’homme a la carrure du rugbyman (et arbitre) qu’il a été (toujours soutien du CAP, et du BBD) et le mental qui va avec : à toute épreuve. Il a déjà connu ça lors de la crise des Gilets Jaunes. Et il venait d’investir à Saintes quand la crise sanitaire a paralysé le monde en 2020, « annonce du confinement le 17 mars et dès le 24 on était à -40 % d’activité », rappelle-t-il.

© Loïc Mazalrey – La Vie Économique
Une crise peut en cacher d’autres
Les clients de CLAS sont des restaurateurs, des écoles, des GMS qui se recentrent alors sur leurs marques distributeur : l’entreprise met à l’arrêt le tiers de ses 40 salariés et se bat pour retrouver son niveau après une année à -10 % d’activité, ce qui représente 50 % de résultat. En 2022, la grippe aviaire touche une filière qui pèse pour 10 % de son chiffre d’affaires. « Les élevages se sont vidés des mois entiers, plus d’abattage, plus de produits à transporter. » Ceci avec 30 % d’augmentation sur le carburant (30 à 40 000 litres par mois). Et pour finir, la hausse du prix des énergies a lourdement pesé sur la spécialité du froid. « On a pris 40 000 euros de plus ici sur l’année et le double à Saintes », déplore le dirigeant.
Au pire moment, j’ai préféré foncer, prendre des risques. J’ai tendance à penser que vouloir faire des économies quand ça va mal n’est pas une bonne idée
Proximité et connaissance du territoire
Certains ne se sont pas remis de cet enchaînement, tout récemment un confrère historique de Poitiers. « Au pire moment, j’ai préféré foncer, prendre des risques. J’ai tendance à penser que vouloir faire des économies quand ça va…