Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Monbazillac dans de nouveaux atours

Le château de Monbazillac s’est refait une beauté avec de nouveaux espaces d'exposition, une scénographie originale, des animations et visites immersives, une expérience inédite dans un monde d'arts et d'arômes. Et vue plongeante sur les vignes et la vallée de la Dordogne.

Chateau Monbazillac

© D. R.

L’appellation d’origine contrôlée Monbazillac, reconnue en 1936, est l’une des premières de France. Enraciné au cœur du vignoble bergeracois, le château est propriété de la cave coopérative de Monbazillac depuis 1960. Créée en 1940, cette cave regroupe 50 vignerons (sur les 144 de l’appellation) et représente 1 100 hectares de vignes, ce qui en fait le plus important producteur de monbazillac, avec 3 millions de bouteilles par an.

1 100 HECTARES DE VIGNES, 3 MILLIONS DE BOUTEILLES PAR AN

Ces professionnels ont toujours eu à cœur d’ouvrir ce monument au public, de l’entretenir et de l’animer en partageant leur passion. L’évolution des attentes des visiteurs les a poussés à passer un cap en renouvelant l’offre touristique autour d’un positionnement d’arts et d’arômes. Le site a été entièrement repensé.

LE TEMPS DE MÛRIR UN PROJET

En 2017, l’amélioration de l’accueil du public, avec des espaces réorganisés et une nouvelle muséographie, a germé à l’initiative du président de la cave coopérative de Monbazillac, Guillaume Barou, du directeur, Gilles Bartoszek,entraînant l’ensemble des vignerons dans une même volonté de donner un nouvel élan au château, vitrine patrimoniale de l’appellation. Objectif : concilier la transmission de l’histoire du site sans trahir la modernité de celles et ceux qui font vivre le vignoble. C’est le cabinet bordelais Émotio Tourisme, dirigé par François Perroy, qui a apporté les conseils pour forger ce nouveau concept et qui a déployé la stratégie pour positionner le château sur l’échiquier thématique régional. L’architecte parisien Jean-Michel Daubourg a coordonné la logistique de tous les réaménagements de structures.

Cet écrin du plus grand vignoble liquoreux au monde pourrait porter sa fréquentation de 50 000 à 80 000 visiteurs

L’agence parisienne Abaque — qui a participé aux aménagements du musée Monet d’Argenteuil, la Philharmonie des Enfants de Paris ou encore la Cité de la Gastronomie de Dijon — a assuré la direction muséographique (Cécile Massot) et la direction scénographique (Mélinée Faubert) pour concevoir les nouvelles expositions immersives et ludiques du parcours touristique. Cinq ans ont passé depuis le premier vœu de rénovation et, après huit mois de travaux, le site vient de rouvrir ses portes sur une métamorphose et une restructuration éblouissante.

PRISE EN COMPTE DES CRITÈRES ENVIRONNEMENTAUX

Cet incontournable du tourisme œnologique et patrimonial, écrin du plus grand vignoble de liquoreux au monde, peut prétendre à porter rapidement sa fréquentation de 50 000 à 80 000 visiteurs par an. Le site s’est engagé dans une démarche de prise en compte des critères environnementaux avec l’objectif de tendre vers le label NF Environnement – Site de visites et les réaménagements répondent à un souci d’inclusion, pour faciliter les déplacements des personnes à mobilité réduite.

Chateau Monbazillac

© D. R.

RÉPONDRE AUX ATTENTES

Après 30 ans d’ouverture au public, la muséographie méritait une mise au niveau : les nouvelles technologies soutiennent la modernisation de l’accueil et de l’offre touristique, œnologique, culturelle et artisanale. La scénographie des espaces et des expositions repose sur une expérience immersive, auditive et visuelle, des jeux d’ombres et de lumières, une découverte de la robotique en viticulture. L’approche est à la fois didactique, interactive, ludique, esthétique et culturelle. Un mapping réalisé par Clap 35 anime la découverte du paysage au rythme des saisons sur la nature, une fresque murale contemplative et magique.

L’exposition permanente « Un noble vin », sur 300 m2 d’espaces supplémentaires, rappelle l’histoire de la coopérative et de ses vins, le rôle essentiel du Botrytis cinerea, fameuse pourriture noble. Néophytes et experts ajusteront leurs connaissances grâce à des vidéos témoignages, des jeux interactifs, des infographies sur l’AOC, des cépages et assemblages…

EXPOSITIONS D’ART CONTEMPORAIN

Dans le château, les salles restaurées accueillent un parcours scénographié autour de trois univers, historique, artistique et ludique. En 1685, la révocation de l’Édit de Nantes oblige des familles de la bourgeoisie locale protestante à émigrer aux Pays-Bas et en Allemagne : ce qui est un drame pour les huguenots est une bénédiction pour l’exportation des vins de Monbazillac. Une exposition dynamique montre l’impact du protestantisme sur le commerce du vin et un parcours-fiction met le visiteur au contact de la famille de Bacalan lors de la Révolution. Des expositions d’art contemporain sont organisées en partenariat avec l’association culturelle les Rives de l’Art (cet été, Marlène Mocquet, céramiste, et Laurent Mareschal, performeur). Des énigmes sur le thème de la viticulture s’adressent aux enfants de 6 à 12 ans dans les caves du château, espace découverte où ils pourront éditer leur propre étiquette de jus de raisin.

3 CÉPAGES

Le coteau de Monbazillac s’élève de 40 à 180 m en surplomb de la vallée de la Dordogne, avec des sols à dominante argilocalcaire. Exposé au Nord, soumis à une alternance de nuits fraîches et de chaleur du jour, ce qui se traduit par des brouillards matinaux en arrière-saison (propice au Botrytis cinerea), le vignoble repose sur trois cépages : Sauvignon, blanc ou gris, sémillon et muscadelle. Le sémillon occupe 80 % de la surface.

Les vendanges se font en tries sélectives (atteintes de pourriture noble), étalées d’octobre jusqu’en novembre.

Ce vin d’assemblage contient au moins 45 grammes de sucre par litre après fermentation. L’aire de production de ce vin réputé s’étend sur 2 000 hectares (sur une aire d’appellation des vins du Bergeracois de 10 000 hectares), sur les 8 000 hectares produisant des vins liquoreux en France (Sauternes, Jurançon, Coteaux du Layon…) : c’est le plus grand vignoble de liquoreux au monde.

DÉMONSTRATIONS AVEC LE ROBOT TED

Autour du château, la vue est imprenable sur le vignoble et tout est prévu pour en garder une vision inoubliable : espace selfie pour un souvenir intime de cette escapade, belvédère sur la vallée du Bergeracois, transats et tables de pique-nique pour profiter de ce cadre naturel, animations avec des vignerons au cœur du vignoble pour se familiariser aux méthodes de sauvegarde de la biodiversité, démonstrations avec le robot TED pour envisager la viticulture de l’avenir. Le tout guidé par une nouvelle signalétique aux couleurs de la nouvelle identité visuelle de Monbazillac.

La scénographie des espaces repose sur une expérience immersive, auditive et visuelle

Deux espaces de dégustation, au Pavillon des arômes, complètent cette expérience sensorielle de découverte des métiers du vin et du processus de vinification, avec des vins offerts à la dégustation par un sommelier professionnel et l’équipe boutique.

Des activités et des animations grand public sont prévues tout au long de l’année. Côté vin, des ateliers dégustations thématiques aident les amateurs à approfondir leurs connaissances et les néophytes à s’initier à cet art.

JOYAU DE L’OENOTOURISME EN DORDOGNE

L’offre de visite est complétée par des rencontres : Guillaume Barou, président de la Cave coopérative et les vignerons sont mobilisés pour proposer, tous les jours en saison estivale, des temps d’échange et de dialogue autour de thèmes liés à la viticulture (robotique, biodiversité…). Cette nouvelle approche et le parcours de visite s’adressent aux amoureux de culture et de patrimoine, Périgourdins ou touristes, pour revisiter cet incontournable joyau de l’œnotourisme en Dordogne.

Guillaume Barou , président de la Cave coopérative de Monbazillac

Guillaume Barou , président de la Cave coopérative de Monbazillac © D. R.

SOUTIEN RÉGIONAL

Après 100 000 euros d’aides régionales pour une première tranche dans la partie historique, en 2021, la Cave coopérative de Monbazillac a reçu 100 000 euros de la Région Nouvelle-Aquitaine pour une seconde tranche de travaux dans le parc et les pavillons d’accueil, avec un contenu d’interprétation dédié au milieu naturel et aux savoir-faire.

Le tout dynamise l’accueil et l’animation sur le site, intégrant médiation et dégustation/vente, pour faire évoluer la fréquentation et renforcer le potentiel d’attraction grâce à ce nouveau contenu aménagé dont la mise en œuvre a aussi été soutenue par le Département et la Communauté d’Agglomération Bergeracoise. Le directeur du comité départemental du tourisme a contribué à la rédaction du cahier des charges.

 

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