Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Monsieur Laurent, artiste biscuitier

Philippe Laurent, l’homme derrière les incontournables cookies de la Mort qui Tue, vient d’ouvrir une nouvelle boutique « Les Biscuits de Mr Laurent », au centre-ville de Pau. En un peu plus de dix ans, l’artisan biscuitier chocolatier a fait de son nom une marque largement identifiée des Béarnais.

Les Biscuits de Mr Laurent biscuitier

© Cyril Garrabos

De professeur de saxophone à biscuitier-chocolatier, il y a un monde que Philippe Laurent n’a pas hésité à parcourir il y a un peu plus de dix ans. Avec raison semble-t-il, en témoigne l’ouverture d’une boutique « Les Biscuits de Mr Laurent » au Palais des Pyrénées, à Pau. Entouré par deux gros franchisés, le seul commerçant local de cette galerie à ciel ouvert redonne des couleurs béarnaises à cette rue piétonne qui relie la place Clemenceau au boulevard des Pyrénées. Un choix risqué, au vu du prix du loyer, mais assumé par Philippe Laurent qui souhaitait être davantage visible qu’au quartier du Château, où se trouvait jusqu’alors le magasin palois, troisième point de vente de l’enseigne. Comme à chaque nouvelle étape de son aventure d’entrepreneur, ce Béarnais d’adoption se fie à son intuition, bonne conseillère depuis sa reconversion réussie jusqu’à l’incroyable succès de ses cookies de la Mort qui Tue.

Les Biscuits de Mr Laurent biscuitier

Philippe Laurent © Cyril Garrabos

19 SALARIÉS AUJOURD’HUI

Malgré tout, l’histoire des Biscuits de Mr Laurent ne s’est pas faite en un jour. Si aujourd’hui Philippe Laurent emploie 19 salariés, à ses débuts en 2012 il est seul sur les marchés de l’agglomération paloise à vendre ses Deniers de Navarre, des biscuits en hommage au Béarn. Mais cela n’est pas suffisant pour permettre à sa petite entreprise d’éclore. Jusqu’à ce jour où sa belle-fille croque dans un cookie dont il vient de tester la recette. « Elle s’est écriée : c’est un cookie de la Mort qui Tue ! Le nom était tout trouvé.

Beaucoup m’ont dit de ne pas les appeler ainsi, que ce n’était pas vendeur, et pourtant… », sourit le gérant, décidément souvent à contre-courant. Le biscuitier redouble d’efforts pour trouver ses clients et décide, par praticité, de cuire ses cookies directement sur les marchés : « sans le vouloir, j’ai réalisé l’effet « poulet rôti ». Les gens sentaient l’odeur depuis l’autre bout du marché et venaient jusqu’à moi ». Le bouche à oreille fonctionne, les cookies de la Mort qui Tue se font un nom et Philippe Laurent avec.

DES COOKIES, MAIS PAS SEULEMENT

En 2016, ce dernier ouvre son atelier et une boutique attenante à Idron, où le rejoignent trois salariés, avant d’aménager le point de vente palois près du château. En 2021, il achète un local de 520 m2 à Lescar, où sont désormais fabriqués les cookies avant d’être cuits en boutiques. Si les cookies de la Mort qui Tue ont permis la croissance de l’entreprise, hors de question pour son dirigeant de « rester sur un mono-produit ». Évoquant un thème et ses variations », comme en musique, ce dernier ne cesse de proposer de nouvelles gourmandises : tablettes de chocolat, sablés, ou encore barres chocolatées viennent agrandir la liste des références à retrouver dans les boutiques de Philippe Laurent. « L’innovation et la créativité » forment d’ailleurs l’un des trois piliers de son entreprise, avec « l’esprit d’équipe » et « la recherche de l’excellence ». Des bases que l’homme n’oublie jamais de répéter à ses salariés, « ambassadeurs » de la marque à ses yeux. Sous son côté poète, manifestement ce dernier n’en garde pas moins les pieds sur terre.

Les Biscuits de Mr Laurent biscuitier

© Cyril Garrabos

UNE GAMME VÉGÉTALE À L’AUTOMNE

Chef d’entreprise autant que biscuitier, l’homme ne dévoile pas davantage les secrets de la recette de ses cookies que les quantités écoulées. Ce mercredi matin-là, quelques minutes avant l’ouverture, on saura seulement que 500 cookies ont été cuits dans l’arrière-salle de la boutique paloise. Et qu’ils ne feront pas long feu, appelant au moins une autre fournée… Depuis le premier cookie vendu par Monsieur Laurent il y a une dizaine d’années, 80 parfums ont déjà été créés. Aux côtés d’une gamme permanente, des collections sont renouvelées régulièrement : la prochaine aura des accents italiens. « À l’automne, nous sortirons une gamme végétale », dévoile par ailleurs le maître des lieux dont l’imagination sans limites ne doit certainement pas être étrangère à son succès.