La Vie Economique : Pourriez-vous en préambule nous parler de cette start-up parisienne nommée K-Ryole qui en cinq ans a connu une réussite fulgurante ?
Patrick Noaille : « Créée en 2016, par Nicolas Duvaut et Gilles Vallier, l’entreprise K-Ryole est à l’origine du développement et du brevet d’une technologie d’annulation d’effort. Elle a été récompensée par plus de 50 prix d’innovation nationaux et internationaux et permet de tracter jusqu’à 500 kilos sans aucun effort, à la main ou à vélo. Cette technologie est déclinée dans deux gammes de véhicules électriques intuitifs, conçus et industrialisés en France : des remorques vélo intelligentes pour solutionner le transport de charges lourdes et imposantes, de manière douce, dans des villes souvent congestionnées ; des chariots intuitifs pour éliminer la pénibilité due à la manutention manuelle, notamment sur les chantiers. »
LVE : Quelles sont les motivations de K-Ryole à faire le choix de garder ses locaux principaux à Paris ?
P.N : « Paris est une situation géographique stratégique pour assurer la continuité de service auprès de tous nos clients. L’espace vacant de la ligne de production permet d’étendre la zone de maintenance et les bureaux. Ce site, basé à Aubervilliers, héberge le bureau d’étude, la partie administrative, la communication et l’équipe commerciale depuis juillet 2019. Enfin, un espace showroom verra le jour, soutenant les démonstrations produites des commerciaux. »
LVE : Concrètement, comment K-Ryole s’inscrit-elle dans la transition écologique pour attirer les acteurs majeurs de la logistique urbaine ? Comment ses produits ont-ils métamorphosé la logistique et le transport des charges ? Le véhicule utilitaire n’a-t-il plus sa place en ville ?
P.N : « Aujourd’hui, les véhicules utilitaires et les camions n’ont plus leur place en ville. Ils sont coûteux, polluants, et inadaptés à l’espace urbain (bouchons, impossibilité de se garer durant les tournées, etc.). D’ailleurs, les réglementations des villes changent. Par exemple, certaines fermant leurs portes aux camions à certaines heures de la journée.
K-Ryole est donc la seule solution de cyclo-logistique professionnelle pour transporter des charges lourdes
K-Ryole est donc la seule solution de cyclo-logistique professionnelle pour transporter des charges lourdes et encombrantes, sans effort et avec n’importe quel type de vélo. Aujourd’hui, nous sommes les partenaires logistiques de clients « grands comptes » tels que Kiloutou, Dott, Bpost, Bio-coop, Monoprix, Bricorama, Chronopost, La Poste, Leroy Merlin, Intermarché, Franprix, Bouygues Construction, SPIE, Alphi, Eurovia, La Plateforme du Bâtiment, Pickup, et bien d’autres. »
LVE : Comment K-Ryole est-elle arrivée à Tonneins ?
P.N : « Je suis originaire du Sud-Ouest. J’ai travaillé durant des années chez JLG et ATN en direction des achats et en tant que directeur industriel. Je connais donc très bien la région. Lors de mon entretien avec le co-fondateur, Nicolas Duvaut, je me suis engagé pour trouver un site industriel qui corresponde à la croissance exponentielle de K-Ryole, une mise aux normes du lieu, l’intégration rapide de nouveaux profils et l’installation des lignes de production.
La région, Tonneins et la zone André Thevet regroupaient tous ces besoins. Aujourd’hui, nous sommes situés à côté de sociétés industrielles similaires à notre entreprise, tel que Goupil, JLG et ATN. Un endroit assurément stratégique, puisque nous travaillons avec le même type de sous-traitants. Ces derniers ont un véritable savoir-faire, ce qui nous assure des relations de qualité. »
LVE : Que recouvre la nouvelle usine de 4 500 m2 ? Qu’induit-elle en termes de production, d’emplois… ?
P.N : « Dans notre nouvelle usine se trouvent les bureaux, les lignes d’assemblage, un espace contrôle qualité des pièces, un accueil pour la réception des pièces et un showroom produit. A terme, une partie de la maintenance sera également sur place. L’ouverture de ce lieu, c’est garantir 50 emplois d’ici 3 ans. Également, c’est augmenter notre capacité de production : d’une centaine de K-Ryole produites par an, à des milliers. »
LVE : Comment appréhendez-vous l’avenir ?
P.N : « Ce qui est bien, c’est que l’on va avoir une grosse croissance à gérer durant trois à cinq ans avec des problématiques d’embauche, de trésorerie et d’innovation. On passe de centaines à des milliers de K-Ryole produites par an et cela est un vrai challenge. »