Sur la scène du centre Agora à Agen, où se tenait la soirée de l’excellence de la CMA 47, Nathalie Sablier, fondatrice d’O-Leaks, a profité de la remise du prix de l’artisanat au féminin pour lancer un message aux artisans présents, les invitant à se rapprocher d’elle pour étoffer un réseau professionnel déjà très actif en Lot-et-Garonne. Ancienne manager dans la grande distribution en région parisienne avant de revenir dans le Sud-Ouest à Bias, où elle gérait le magasin Auchan, cette Périgourdine d’origine a eu envie de tourner la page d’un métier éprouvant dans lequel elle ne trouvait plus de sens. Passée par Pôle Emploi pour réaliser un bilan de compétence, Nathalie Sablier, qui n’est pas du genre à rester inactive, se lance alors comme formatrice en commerce/vente mais l’envie de créer sa propre entreprise finira par l’emporter.
Issue d’une famille d’entrepreneurs en Dordogne (un père artisan et un parrain dans les travaux publics), elle possède une grande expérience de management acquise durant ses années dans la grande distribution : « Il fallait gérer les équipes et ses propres comptes d’exploitation et avoir des résultats ! J’ai eu envie de mettre toute cette énergie et tout ce temps à profit pour me lancer dans un projet qui participe à la vie économique du territoire, en créant de l’emploi » confie la fondatrice d’O-Leaks qui malgré une volonté de fer, devait toutefois trouver un projet viable pour lancer son entreprise.
Réseau local solidaire
C’est dans son réseau amical que Nathalie Sablier trouve l’idée de se spécialiser dans la recherche de fuites d’eau après compteur alors qu’un de ses meilleurs amis avait déjà créé une société du même type en Dordogne. Après l’avoir suivi sur le terrain, elle se décide à développer ce projet et bénéficie alors du soutien précieux de BGE, la CMA et de la CCI 47 : « Ils m’ont aidé à structurer mon projet, à réaliser un business plan précis et à avoir de nouveaux contacts. En plus de confronter nos idées, cet appui m’a conforté dans mon choix » souligne Nathalie Sablier qui, à défaut d’être technicienne, a su s’entourer de professionnels (techniciens, comptables…) aguerris.
Ce fut notamment le cas lors du recrutement de son premier technicien rencontré, via Pôle Emploi, dans un espace de coworking villeneuvois. Titulaire d’un BTS en gestion de l’eau et fort d’une grande expérience chez des fournisseurs d’eau potable, le candidat découvre lui aussi ce métier de détecteur de fuite et se montre très motivé à l’idée de développer l’activité aux côtés de Nathalie Sablier et de découvrir des nouvelles techniques pour améliorer l’étanchéité. Se retrouvant sur les mêmes valeurs, Nathalie et Simon démarrent alors l’aventure d’O-Leaks, née en février 2021.
J’ai eu envie de participer à la vie économique du territoire, en créant de l’emploi
Différentes techniques
Avec l’aide du réseau de la CMA, O-Leaks reçoit rapidement de nombreuses demandes d’intervention chez des particuliers comme des professionnels pour détecter les fuites après les compteurs d’eau, tout ce qui se passe avant étant sous la responsabilité des fournisseurs d’eaux potables. « Nous ne réparons pas, mais nous pouvons recommander des artisans locaux (chauffagistes, plombiers…) pour intervenir » prévient Nathalie. Que ce soit à l’intérieur (dans des maisons, appartements, entreprises, gymnases…) ou à l’extérieur (toiture, chauffage, piscines…), O-Leaks prend le temps de dénicher la moindre micro-fuite à l’aide de technologies innovantes comme des caméras miniatures capables de se faufiler dans tout type de tuyauteries, des aiguilles détectables ou du gaz traceur N2H2, un mélange d’azote et hydrogène plus léger que l’air et qui remonte en cas de fissure : « Nous utilisons aussi du colorant, notamment dans les salles de bains ou les piscines, qui nous indique les éventuelles fuites », ajoute Nathalie Sablier.
Travaillant en étroite collaboration avec de nombreux acteurs locaux (assureurs, agences immobilières, bailleurs sociaux, artisans…) dans un rayon de 100 km autour d’Agen, O-Leaks a recruté un second technicien, Emmanuel, avant l’été 2023, la demande étant forte cette saison sur les piscines. Employé en CDD, il a rapidement signé un CDI pour faire face à la forte croissance que connaît l’entreprise qui prévoit le recrutement d’un troisième technicien prochainement.