Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Pays basque – À 100 % sur le no code

Dix ans après avoir racheté Algo’Tech, Jean-Michel Petolat en cède l’activité historique de schématique électrique pour se concentrer sur une solution no code développée en interne. Une levée de fonds d’un million d’euros est en cours pour accélérer la commercialisation de cette technologie innovante.

Jean-Michel Petolat, PDG d'Algo'Tech no code

Jean-Michel Petolat, PDG d'Algo'Tech © V. Biard

C’est en 2013 que Jean-Michel Petolat rachète Algo’Tech, une PME de Bidart commercialisant ses logiciels de conception, d’exploitation et de gestion de schémas électriques. Après une carrière d’une trentaine d’années chez Cap Gemini, Jean-Michel Petolat souhaitait diriger sa propre entreprise. Fin octobre, il a annoncé la vente de l’activité historique d’Algo’Tech à la société Trace Software International : « il y a 4/5 ans, nous sommes partis sur un projet de recherche et nous avons créé une technologie no code. Cela devenait compliqué de mener les deux activités en parallèle. La CAO électrique est un marché de niche très partculier et il fallait penser à rénover notre logiciel alors que le marché nouveau du no code demande des investissements importants. Nous avons donc cédé notre logiciel à la société Trace présente sur ce marché depuis des années et qui souhaitait compléter son offre. Cette sortie vers le haut est pour moi très positive pour les clients ».

UNE SOLUTION PRATIQUE ET ÉCONOMIQUE

Le no code est un ensemble de technologies permettant de créer des applications et des logiciels sans fastidieux codage informatique. Des plateformes dédiées proposent d’en simplifier ainsi la création via des éléments visuels qu’il suffit de positionner depuis l’écran de son ordinateur. Moins chère que la programmation informatique, agile et flexible, la technologie no code est promise à un avenir radieux. La variante du no code est le low code qui nécessite un minimum de codage informatique mais qui offre cette même philosophie de facilité. « Face au manque de développeurs informatiques, des outils de productivité de type low code ont émergé aux États-Unis », affirme Jean-Michel Petolat. C’est en travaillant sur des applications pour le secteur de la maintenance que le créateur et son équipe dirigée par Nicolas Esteban ont assimilé cette technologie et ont eu l’idée de lancer leur propre plateforme baptisée Vision by Algo’Tech.

Plus simple que la programmation informatique, la technologie no code est promise à un bel avenir

SOCIÉTÉ PROPRIÉTAIRE D’UNE QUIZAINE DE LOGICIELS

Quatre ans et demi de développement et environ 8 000 jours- homme de travail ont été nécessaires. Opérationnelle depuis deux ans, la plateforme Vision compte aujourd’hui 27 clients quasiment tous en France et quelques-uns au Maroc. « Cette année nous aurions fait 55 % de notre activité sur Vision et 45 % sur Pack’Elec pour un chiffre d’affaires global de 1,5 million d’euros », estime Jean-Michel Petolat. Si l’activité de Pack’Elec, la suite de logiciels d’Algo’Tech, a financé une partie du développement de Vision, les deux activités sont devenues difficile à gérer ensemble notamment parce l’état d’esprit n’est pas le même.

« C’est clairement une start-up » s’enthousiasme Jean-Michel Petolat à propos de Vision. Deux salariés d’Algotech sont transférés vers la société désormais propriétaire des logiciels Pack’Elec et une quinzaine d’autres reste à Bidart pour la plateforme Vision. Une levée de fonds d’un million d’euros devrait être conclue pour le début de 2023 avec notamment la participation du fonds régional Nouvelle-Aquitaine Co-Investissement (NACO). L’objectif de Jean-Michel Petolat est de financer notamment la mise en œuvre de sa stratégie commerciale et marketing afin de se positionner rapidement sur le marché en pleine croissance du no code.

LA PROMESSE DU NO CODE

Fin septembre, le premier « No Code Summit » était organisé à Paris par le Syndicat français des professionnels du nocode (SFPN) récemment créé. Ce colloque a réuni près de 1 200 participants curieux ou déjà experts de cette technologie qui pourrait être utilisée dans la conception de 65 % des applications dans le monde d’ici 2024 selon le cabinet Gartner. Si la société de Jean-Michel Petolat vise le bâtiment intelligent, le support des équipes sur le terrain et la numérisation de l’industrie comme domaines d’application de sa plateforme Vision, le no code répond à de nombreux besoins de la transformation numérique des entreprises. Mais la promesse d’applications web réalisables sans les développeurs informatiques aujourd’hui très demandés sur le marché se confrontera peut-être au modèle économique des plateformes de no code. Fonctionnant par abonnement et proposant des solutions parfois trop formatées, elles devront garantir la cybersécurité de leur service et leur fiabilité dans le temps.