Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Pays Basque Digital : Cyber sécurité et IA au programme

Réélu à la présidence du cluster Pays Basque Digital, Owen Lagadec-Iriarte rappelle les principales missions cette association rassemblant une soixantaine d’entreprises du numérique pour 1 500 emplois.

© Pays Basque Digital

La Vie Economique : Vous avez été réélu pour un mandat de trois ans, votre deuxième, avec un bureau grandement renouvelé. Qui vous accompagne ?

Owen Lagadec-Iriarte : « Le bureau de l’association a été en grande partie renouvelé lors de l’assemblée générale du 28 mars dernier. Marie-Jo Burucoa, Patrick Bourg et Frédéric Camjuzan ont ainsi cédé leur place et le bureau est maintenant composé de Jean Michel Mathieu, déjà trésorier, et, comme nouveaux administrateurs : Stéphanie Clairon, Aurore Mariaud, Manuel Llop et Julien Gilson. Pour ma part, ce second mandat sera le dernier car il est important de renouveler l’équipe. C’est un engagement bénévole car je suis directeur général de Poplidays depuis sept ans et demi. La société est passée de 9 à 40 salariés avec une dimension internationale. »

LVE : Quel bilan dressez-vous pour l’année écoulée ?

O. L.-I. : « 2023 a été la neuvième année d’existence du cluster qui compte une soixantaine d’entreprises adhérentes dont beaucoup sont installées sur le Technopôle Izarbel de Bidart mais aussi, et de plus en plus, sur l’ensemble du Pays basque et au sud des Landes. Pour le dispositif de formation ARFSN, nous couvrons l’ensemble des Pyrénées-Atlantiques. »

LVE : Quelles sont les principales thématiques de travail du cluster ?

O. L.-I. : « Les enjeux sur lesquels nous avons récemment avancé concernent principalement l’intelligence artificielle et la cybersécurité. Les éditeurs de logiciels, majoritaires dans l’association, doivent intégrer l’intelligence artificielle dans leurs fonctionnalités car c’est une demande du marché. Ils doivent également sécuriser fortement leurs systèmes pour répondre aux attentes des donneurs d’ordres publics et privés. »

LVE : Quelles actions avez-vous menées ?

O. L.-I. : « Nous avons notamment organisé une conférence sur la cybersécurité et nous coopérons avec le campus cybersécurité régional pour développer une antenne locale. Nous avons bien avancé avec des diagnostics d’entreprises mais surtout via une campagne de sensibilisation qui était notre objectif principal. Le but est d’obtenir une sécurisation rapide des solutions proposées par les entreprises du cluster. L’enjeu est aussi d’éclairer les décideurs qui débloqueront ensuite les budgets et ressources nécessaires sachant qu’en face les pirates ont le temps et les moyens. »

LVE : Et sur l’intelligence artificielle ?

O. L.-I. : « L’idée est également de proposer un éclairage. Notre stratégie est d’aider les entreprises du territoire à renforcer leur compétitivité mais aussi d’évangéliser sur l’intelligence artificielle avec par exemple des collaborations avec la Communauté Pays Basque ou l’école d’ingénieurs ESTIA. »

LVE : Quelles sont les difficultés, si elles en connaissent, des entreprises du cluster Pays Basque Digital ?

O. L.-I. : « Le premier frein au développement des entreprises locales est le recrutement de compétences. Les membres du cluster ont tous des spécialités différentes mais le point commun est d’avoir au moins 90 % du chiffre d’affaires générés par le digital. Nous rassemblons des éditeurs, des ESN, des agences web et des pure players qui font 100 % de leur chiffre avec le digital. Notre objectif n’est pas de provoquer de la commande mais de la compétitivité avec de la formation et de l’emploi. Nous avons ainsi organisé un forum de l’emploi avec France Travail qui a attiré plus de 300 visiteurs. »

LVE : Pour quelles raisons la thématique du numérique responsable semble moins présente dans les actions du cluster ?

O. L.-I. : « Parce que c’est rentré dans nos logiques métiers. Il y a deux ans, nous avons changé la méthodologie du cluster pour utiliser la méthode OKR soit objectives and key results. Nous avons opté pour des objectifs prioritaires à forte accélération. Des actions systématiques comme celle du numérique responsable lancée il y a cinq ans restent en filigrane de toutes nos actions. De plus, le numérique responsable devient une logique régionale portée notamment par le nouveau pôle de compétitivité issu de la transformation de Digital Aquitaine. »

Nouvelle-Aquitaine : un pôle de compétitivité « numérique responsable »

Baptisé ENTER comme « Excellence numérique au service des transitions environnementales et responsables », cette nouvelle structure néo-aquitaine a été labellisée pour deux ans en mars 2023 puis sa feuille de route a été élaborée avec les acteurs du numérique régional. Destinée au développement d’innovations numériques responsables, la structure ENTER devrait lancer, avant l’été, un appel à projets doté d’un budget de 3 millions d’euros.