Alors qu’entre deux festivals, Tarbes se prélasse dans la torpeur estivale, à quelques kilomètres du centre-ville, l’agitation est constante. Pour la repérer, il faut tendre l’oreille, s’il paraît bien paisible, le site baigné de soleil n’en n’est pas moins rempli de vie. Entre les rangées de maïs déjà bien haut, seuls les rires et les grandes discussions que suscitent les énigmes à résoudre résonnent. Ouvert depuis l’an dernier, le Pop-Corn Labyrinthe est un des cartons des attractions de l’été. Aussi éphémère que son succès est indéniable, ce parc de loisirs grandeur nature pousse avec les premiers plants de céréales et ferme ses portes lorsque le castrage est venu… Entre-temps, ce sont de 8 000 à 10 000 visiteurs qui parcourent ses allées à la recherche de quelques heures de bonheur. À sa tête, la dernière génération d’une famille que tous les Bigourdans connaissent avec qui la saga Abadie n’en finit pas d’écrire son histoire.
La saga familiale se perpétue
Depuis près de 40 ans, les immenses serres marquent l’entrée du village et l’adresse est celle où les amoureux des arbres méditerranéens, des plants de légumes ou des fleurs se rendent immanquablement. À Ibos, Abadie Horticulture fait partie du paysage, Frédéric et Sébastien ont repris l’exploitation fondée par leurs parents et les deux frères l’ont fait s’épanouir en gardant le même terreau, ici tout est quasiment produit sur place. Si les enfants ont professionnellement suivi des chemins différents, frère et sœurs, cousin et cousines sont aussi proches qu’il est possible de l’être : « On a grandi ensemble, on a toujours été habitués à l’être », souligne Victoria Abadie. Aussi lorsque l’idée de transformer les 5 hectares agricoles qui jouxtent l’entreprise en terrain de jeux s’est posée sur la table familiale, aucun n’a hésité : Marlène, Aurélie, Blandine et Victoria se sont tout naturellement associées.
Un labyrinthe géant avec différents parcours
Chacun a trouvé sa fonction et son rôle, entre terrain, accueil, logistique et administratif, là encore les postes se sont distribués de façon fluide, selon les caractères. Seul parc de jeux de ce type du département, Pop-Corn Labyrinthe a immédiatement trouvé son public : « Nous avons autant de touristes que de locaux, précise Marlène Abadie. Les adultes comme les enfants adhèrent au concept, c’est ludique, on est au grand air, sans rien d’électronique, ça change ». En rejoignant la franchise qui se décline en 40 sites à travers la France, ils ont misé sur une formule bien rodée qui a fait ses preuves. Le tracé du dédale géant à travers les plants de maïs est unique, tout au long des différents parcours proposés des énigmes marquent les étapes jusqu’à l’ultime code qui permet la sortie. Entre jeux de bois et méninges en fusion, l’escape game rural est surtout une occasion de s’amuser pendant une heure et demie… Mais pas seulement.
Les nuits de l’horreur
Dans cette courte saison qui ne dépasse pas le trimestre, les ouvertures nocturnes connaissent le même succès mais trois rendez-vous sont devenus mythiques : avec les nuits de l’horreur, la famille Abadie n’attend pas Halloween pour convier les monstres. Le principe est le même, un parcours à travers les champs mais les frissons s’invitent avec des vrais personnages déguisés qui surgissent entre les plants : « Ça a beaucoup de succès, c’est assez impressionnant quand on est plongés dans l’ambiance », s’amuse Marlène. La prochaine aura lieu en août, la date n’est pas déterminée, mais la dernière sera le 21 septembre, avec elle la fermeture de ce site atypique, à la fois écologique, dépaysant et rafraîchissant qu’on quitte à regret, même si l’on est heureux d’avoir trouvé la solution pour sortir du labyrinthe.
Chez les Abadie, s’associer est une tradition familiale
Promouvoir la culture des céréales
La famille Abadie gère 200 hectares de terrains dont une partie dédiée à l’agriculture. C’est sur de ces parcelles que le Pop-Corn Labyrinthe a vu le jour et, pour ces professionnels, c’est aussi l’occasion de familiariser les visiteurs avec leur métier. Des panneaux pédagogiques ponctuent le site et c’est également une façon de promouvoir la culture des céréales… Ce qui peut être utile lorsque certains sont étonnés d’apprendre pourquoi l’aire de jeux n’ouvre pas toute l’année.