Le dernier obstacle entravant la navigabilité du Lot n’est plus ! Si jusque-là les bateaux naviguant sur l’une des plus longues rivières de France devaient s’arrêter à hauteur du barrage hydroélectrique de Fumel, ils peuvent désormais poursuivre leur route fluviale jusqu’au confluent de la Garonne grâce à la mise en place d’un transbordeur unique en France. Traditionnellement utilisé dans les ports pour les opérations de maintenance, cet élévateur à sangles sera utilisé pour la première fois en France pour du fluvial. Il permettra de soulever différents types de bateaux allant des pénichettes habitables de 8 à 17 mètres de longueur (pour un poids compris entre 9 et 15 tonnes) aux gabarres ou bateaux promenades de 21 à 27 mètres de longueur pour des poids compris entre 40 et 50 tonnes. Techniquement, les passagers descendent du bateau à Montayral avant que le transbordeur ne le soulève puis le déplace, à l’aide de quatre roues motrices, dont deux directionnelles à 90 degrés, pour le remettre à l’eau de l’autre côté du barrage, 20 minutes plus tard. L’ensemble se compose d’un poste de pilotage avec cabine ouverte, de quatre treuils équipés de câbles et de palonniers et de quatre pompes hydrauliques à commandes indépendantes avec des sélecteurs de vitesse.
Jour historique pour le tourisme fluvial
« Après avoir réhabilité en 2020 l’écluse de Saint-Vite, le franchissement du barrage de Fumel constituait le dernier frein au développement de l’activité touristique entre les départements du Lot-et-Garonne et du Lot. Le Conseil Départemental a privilégié cette solution originale et moins onéreuse que l’aménagement d’une écluse », a déclaré Sophie Borderie, présidente du Conseil Départemental de Lot-et-Garonne qui a financé le projet avec l’aide de l’État au titre du FNADT « Contrat de plan interrégional Vallée du Lot », de la Région Nouvelle-Aquitaine et de l’Europe. Parlant d’une journée historique pour le tourisme fluvial en Lot-et-Garonne, les élus attendent beaucoup de ce nouvel équipement qui permettra la création de nouvelles activités économiques de maintenance et d’hivernage de bateaux et le développement de nouvelles sociétés privées. À terme, le site se composera également d’un bâtiment de stockage pouvant accueillir deux bateaux, avec un local pour le personnel et l’accueil des plaisanciers, ainsi que d’une voie verte qui verra le jour sur un chemin de halage restauré.