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Récupération d’eau : l’innovation Cactile

La start-up vient d’intégrer l’incubateur Nubbo pour pousser sa solution de récupération d’eau en toiture. Premiers chantiers prévus en fin d’année.

Dylan de Crignis (à gauche), dirigeant de la société DDC-Industrialisation, partenaire de Cactile, et Jean-Baptiste Landes, président et fondateur de Cactile © Cactile

Comment mieux valoriser les eaux de pluie tout en optimisant les réseaux d’assainissement des villes ? Créée en 2021, la start-up Cactile a peut-être une partie de la réponse. Son système de récupération des pluies en toiture permettrait de stocker jusqu’à 40 litres d’eau par mètre carré, en s’appuyant sur les charpentes existantes. Il a déjà été soutenu par l’Ademe via son programme d’écoconception en 2022, et par l’IMT Mines d’Albi, qui l’a accueilli dans un premier incubateur en 2023. Depuis le mois de mars, c’est avec Nubbo que la start-up prépare les prochaines étapes de sa croissance.

Un poids comparable à la terre cuite

« Notre solution a vite suscité l’intérêt des entreprises spécialisées dans la toiture, qui y voient une offre complémentaire à proposer à leurs clients. Nous avons notamment travaillé en partenariat avec les Couvreurs Occitans pour optimiser le design et la mise en œuvre des produits », explique Jean-Baptiste Landes, le fondateur de Cactile. Le système a l’avantage de pouvoir être installé en rénovation sans intervenir sur la charpente : le poids de ses composants n’excède pas 20 kilos par mètre carré, auxquels il faut ajouter les 40 litres d’eau stockées. Bref, une charge comparable aux 60 à 70 kilos par mètre carré d’une couverture traditionnelle en terre cuite.

L’industrialisation en cours

La solution peut aussi être installée en façade : c’est d’ailleurs dans cette configuration que Cactile devrait réaliser son premier chantier, fin 2024 dans le Tarn. Les projets pilotes en couverture devraient suivre début 2025, sur des maisons individuelles et sur des ombrières de parking : le système peut se combiner avec des panneaux photovoltaïques, afin de combiner deux propositions de valeur. « Au plan économique, nous pensons nous situer sur des prix comparables aux coûts cumulés d’une toiture neuve et d’un système de récupération des eaux de pluie », anticipe Jean-Baptiste Landes. Cactile travaille actuellement sur l’industrialisation du système, en partenariat avec trois entreprises réunies en consortium autour de la start-up : DDC-Industrialisation, spécialiste de l’ingénierie mécanique, le bureau d’études Apygec sur l’écoconception, et Laëtis pour le développement informatique. En parallèle, la jeune pousse poursuit son travail de conviction auprès des collectivités et agences de l’eau : « Les acteurs publics sont en recherche de solutions pour optimiser leurs réseaux d’assainissement, amenés à gérer des épisodes de pluie plus violents avec le changement climatique », indique Jean-Baptiste Landes.