Le cadre merveilleusement bucolique du lac de Puydarrieux aurait à lui seul justifié son choix pour réunir l’ensemble des dirigeants, salariés et actionnaires de la CACG. Mais le petit bijou du système Neste est avant tout un site signature qui illustre ce que le réseau hydraulique du Sud-Ouest sait et peut gérer. Véritable symbole, l’ouvrage loisirs qui assure également les besoins en eau potable ou à usage agricole est également source d’étiage et de production électrique… Tout en étant une zone ornithologique protégée classée Natura 2 000. À lui seul, il est un condensé des défis que le groupe expert s’apprête à relever et, ce 18 juin, ils ont clairement été exposés à une assemblée où aucun acteur ne manquait.
Une nouvelle identité
Pour ces professionnels de la gestion de l’eau et des ouvrages hydrauliques, l’événement était historique. Il signe tout d’abord la fin de l’acronyme de la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne. Exit la CACG, c’est désormais Rives & Eaux du Sud-ouest qui servira d’appellation. Moderne et explicite, elle est « plus en phase avec le périmètre d’action qui dépasse depuis longtemps les frontières de la Gascogne », a précisé Jean-Louis Cazaubon, président de l’entreprise. Un bain de jouvence pour celle qui fut créée en 1959 et s’apprête à plonger dans l’avenir forte d’un capital notablement renforcé. En 2023, ce sont 23 millions d’euros qui ont été injectés par l’actionnariat de la société d’économie mixte qui compte les Régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine ainsi que trois institutions privées, la Banque des Territoires, la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées et le Crédit Agricole. Chaque représentant était présent, dont Carole Delga et Alain Rousset, présidents des deux Régions.
« Il faut agir et investir pour les jeunes générations »
Raréfaction de la ressource
Un collectif et une entente qui « portent un vrai projet de territoire Adour-Garonne » comme l’a souligné le président qui n’a pas tardé à présenter la nouvelle stratégie de cet outil puissant confronté à la raréfaction de l’eau. Gérer la ressource ne peut désormais se faire que de façon responsable pour un partage durable : « À l’horizon 2050, c’est 1 milliard 200 millions de m³ qui manqueront à l’appel selon les experts. Si nous voulons que les jeunes générations puissent continuer à y vivre, il nous faut agir et investir ». Un constat que Willy Luis, directeur général a conforté sans nuance : « Nous n’avons pas d’autre choix qu’accélérer notre transformation et recentrer toutes nos activités autour de cet enjeu majeur ». Les prochaines années seront cruciales et d’importants projets structurants vont être menés à travers un programme d’investissement total de 200 millions d’euros à l’horizon de 2030.
Une feuille de route ambitieuse
Moderniser les installations du système Neste avec tout d’abord les rénovations du réseau de Buzet-sur-Baïse (47) ou la station de Masseube-Labarthe (32), sécuriser l’accès à l’eau notamment sur les barrages de Miélan (32) et Saint-Frajou (31), favoriser son économie mais aussi celle de l’énergie tout en décuplant les capacités de production : la feuille de route est aussi riche que limpide. L’innovation est au cœur de l’action qui induit un accompagnement des clients face aux effets du changement climatique. Jean-Louis Cazaubon n’a pas omis d’évoquer les agriculteurs en assurant que Rives & Eaux du Sud-Ouest ne devait pas « être perçue comme un percepteur mais comme une coopérative pour gérer l’eau, la stocker, la relâcher et la distribuer ». Dans cette mutation, Rives & Eaux du Sud-Ouest se veut exemplaire et l’impact environnemental est source d’un travail engagé afin de mieux maîtriser son empreinte carbone. Le carnet de commandes a par ailleurs conduit au renforcement des équipes et une vingtaine de nouveaux salariés a rejoint le groupe, aussi bien sur les fonctions d’études que techniques qu’au sein des agences territoriales. Un dynamisme que cette journée à Puydarrieux a parfaitement illustré.
Rives & Eaux du Sud-Ouest en chiffres
245 collaborateurs en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine et 7 départements
500 millions de m³ d’eau gérés par an
3 500 km de rivières alimentées
35,10 M€ de chiffre d’affaires dont 4,70 M€ à l’international
200 M€ d’investissements à l’horizon 2030