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Sainte-Livrade – Le Domaine de Bugatel renaît

Philippe Dus et Alina Galatescu Dus ont rouvert les portes du Domaine de Bugatel, après une rénovation d’ampleur qui sublime ce lieu chargé d’histoire. Visite au cœur d’une oasis de tranquillité sur les berges du Lot.

© Julien Mivielle - La Vie Economique

Venir au Domaine de Bugatel à Sainte-Livrade, c’est opérer un voyage dans l’histoire. Dans l’histoire de France avec la proximité de Saint-Sardos où la guerre de Cent Ans a commencé et dans l’histoire locale puisque l’endroit fut la résidence de Charles de Cacqueray, illustre maire et conseiller général pendant plus de 3 décennies de Sainte-Livrade-sur-Lot. C’est ici que Philippe Dus, Villeneuvois ayant des origines italiennes, a décidé d’investir en 2008, dans un projet d’ampleur, sur le lieu-dit Bugatel : « Tout pousse dans la vallée du Lot, c’est un véritable jardin. On n’a pas de pétrole, mais ici le patrimoine est immatériel, naturel et paisible », explique l’entrepreneur.

Un parcours atypique

Son patronyme n’est pas inconnu des Villeneuvois. Philippe Dus est bien l’ancien patron de l’entreprise éponyme de travaux publics qu’il avait fondé avec son père. Celui qui a dirigé une vingtaine d’années jusqu’à 200 salariés avait auparavant effectué 18 ans dans l’armée. Ce qu’il a vu au Rwanda en 1991-1994 l’a décidé à revenir sur ses terres lot-et-garonnaises : « J’ai vu tout ce qu’il ne fallait pas voir ». Philippe Dus est un esprit curieux, entrepreneurial et il aime voyager et découvrir d’autres pays et d’autres opportunités. À Bucarest, il rencontre Alina, cadre dans la finance. Quelques années plus tard, « grâce ou à cause de lui », comme elle aime à lui rappeler, elle arrive dans le Sud-Ouest et ensemble ils nourrissent un projet commun : celui d’ouvrir un lieu de partage dans le Lot-et-Garonne. La construction du « premier » Domaine de Bugatel démarre en 2013. Peu avant l’ouverture, en attendant le passage de la Commission de Sécurité pour valider les travaux, la nuit du 3 au 4 novembre 2018, le bâtiment est dévoré par les flammes. L’origine accidentelle de l’incendie écartée, le couple de dirigeants doit faire face à un acte criminel qui a détruit le projet de leur vie. Effondrés, mais pas abattus, ils décident pourtant de remettre le métier sur l’ouvrage. Ce sont plusieurs années de travaux qui sont à nouveau devant eux. Et 4 ans plus tard, le deuxième Domaine de Bugatel, tel un phénix, renaît de ses cendres.

Le Domaine de Bugatel est d’abord un restaurant pouvant accueillir 200 couverts

Une renaissance splendide

Il est difficile de ne pas avoir le souffle coupé à la visite de Bugatel. La magnifique charpente en bois, le décor élégant, les terrasses sur le Lot, la péniche sur la rive et la roseraie extérieure sont autant de sujets de contemplation. On peut aussi percevoir une envie de pousser le souci du détail particulièrement loin : la future cloche à fromage est ainsi la plus grosse du monde, car « Philippe voit tout en grand », explique Alina avec malice. Au sous-sol, l’espace balnéo baigne dans une lumière rosée due aux murs bâtis en pierres de sel de l’Himalaya. Il a fallu une semi-remorque de 24 tonnes pour les acheminer. On notera aussi une salle dans la cave, avec une magnifique table, qui n’est autre qu’un des cèdres centenaires provenant du lycée agricole Étienne-Restat, l’entreprise Dus étant alors chargée des travaux pour le chantier.

« Tout pousse dans la vallée du Lot »

Un lieu polyvalent

Le Domaine de Bugatel est d’abord un restaurant pouvant accueillir 200 couverts. Mais c’est également trois salles de séminaires avec vue sur le Lot pour les entreprises, c’est aussi un espace dédié au rhum, whisky et armagnac, avec deux autres terrasses à l’étage pour les amateurs de cigares. C’est un lieu de réception qui peut accueillir des mariages et autres événements festifs. La tradition livradaise était d’ailleurs que les mariés de la commune se photographient au kiosque du domaine, une tradition que Philippe et Alina entretiennent encore aujourd’hui.

© D. R.

© D. R.

5 chambres d’hôtes et 6 gîtes de standing

En plus de la cave et de l’espace spa, Bugatel compte 5 chambres d’hôtes et 6 gîtes de standing classés en 5 étoiles. Ils ne sont pas moins de 15 à 20 salariés en saison pour faire tourner le domaine. « On est tous les jours sur le spot », explique Philippe qui, à 66 ans, aurait pu goûter une retraite bien méritée. Cependant, avec Alina, il partage un autre leitmotiv : « Nous ne voulions pas faire un restaurant de plus mais que l’on passe un bon moment et que l’on raconte une belle histoire ». Récemment, le réputé guide Gault et Millau a gratifié le restaurant du Domaine de Bugatel avec l’excellente note de 14, preuve que le couple a su s’entourer d’une équipe aussi passionnée qu’eux. Le travail acharné et l’amour qu’ils communiquent tous ensemble touchent la personne qui a décidé de venir passer un moment au Domaine de Bugatel.

© Julien Mivielle - La Vie Economique

© Julien Mivielle – La Vie Economique

Bugatel en chiffres

Parc de 2 hectares

2 500 roses

Salle de séminaire de 140 m2 pouvant être divisée en 3

2 terrasses sur le Lot

1 rhumerie et 1 cave à vin

1 SPA

1 restaurant de 200 couverts

5 chambres d’hôtes

6 gîtes 5 étoiles