Couverture du journal du 07/05/2024 Le nouveau magazine

Ster’Elec : une success-story

À 30 ans, Clément Stervinou a fait sa place dans le milieu de la sécurité avec son entreprise Ster’elec. Parti de rien en 2015, il emploie aujourd’hui 6 salariés et assure la surveillance de Garorock. Rencontre avec un entrepreneur partagé entre technologie et traditions.

Clément Stervinou, Ster’elec.

Clément Stervinou © Julien Mivielle

C’est peu de dire que c’est un enfant du pays. Clément Stervinou, la trentaine tout juste passée, a grandi à Varès, commencé sa vie active dans l’entreprise Mours à Tonneins. Il chasse la palombe à Fargues-sur-Ourbise et son parcours rugbystique l’a mené du XV au Queyran au XIII à Tonneins (lire encadré).

ENTREPRENEUR À 22 ANS

Il suffit de discuter avec lui pour se rendre compte qu’il connaît tout le monde et tout le monde connaît Clément Stervinou, ou presque. Ses traits juvéniles posés sur un physique imposant en font un personnage attachant, qui ne pratique pas la langue de bois. À l’origine de la création de son entreprise, un concours de circonstances : « J’avais fait mon apprentissage en plomberie et j’ai ensuite opté pour l’électricité. Quand l’entreprise Mours a été rachetée par Philippe Duplan, j’ai décidé de me lancer dans les alarmes et la vidéosurveillance ». Nous sommes en 2015, Clément a alors 22 ans et il se forme à un nouveau métier : les alarmes et la vidéosurveillance. Au début, il pose un peu de matériel de sécurité mais assure surtout des chantiers en électricité générale. Il est seul, travaille beaucoup et « a envie de marcher sur le monde » selon son expression.

MONSIEUR SÉCURITÉ DU GAROROCK

Avant de lancer son entreprise, Clément Stervinou était déjà un bénévole du festival marmandais. Depuis 2019, c’est Ster’elec qui s’occupe de la vidéosurveillance avec 75 caméras et de l’électricité sur la plaine de la Filhole. Une prestation à part pour le plus grand événement lot-et-garonnais qui a réuni 155 000 personnes en 2023 : « C’est sûr que c’est une belle reconnaissance. Mais surtout, cela a permis de sécuriser le festival et même si c’est encore perfectible, on est fiers du résultat »

Ster

Garorock 2023 © Julien Mivielle.

LE TOURNANT DES VOISINS VIGILANTS

Nous sommes en 2018 et une vague de cambriolages touche la ville de Tonneins. Un groupe de Voisins Vigilants est alors lancé avec un marché public pour la pose de systèmes d’alarme. Ster’élec remporte le marché pour 180 maisons à sécuriser. Elles seront 280 au final. Clément doit embaucher, le bouche à oreille positif tourne à plein régime. Ils sont aujourd’hui 7, avec lui, au sein de Ster’élec et travaillent de Bordeaux à Agen pour les particuliers comme pour les collectivités. Une réussite qui sera reconnue localement puisqu’il sera sollicité en 2019 pour assurer l’électricité et la vidéosurveillance de Garorock (lire encadré).

Je ne suis pas sûr que les gens se rendent compte de la difficulté de gérer une petite entreprise

L’AVENIR EN QUESTION

Le sujet est devenu un poncif, le recrutement est une problématique majeure : « J’ai jeté l’éponge. On est 7 mais on pourrait être le double. Je préfère refuser des chantiers plutôt que de me mettre en difficulté. Malheureusement, je ne suis pas sûr que les gens se rendent compte de la difficulté de gérer une petite entreprise ». Malgré la volonté naturelle de Clément, il nous confie son inquiétude concernant le contexte économique, voyant les difficultés de paiement des clients se multiplier. Quand on lui demande où il sera dans 10 ans, il ne sait quoi nous répondre. En revanche, à l’automne, c’est bien à Fargues-sur-Ourbise, dans sa palombière, qu’il sera. Inflation ou pas, certains rituels ne changent pas.

UN CHASSEUR TRADITIONNEL

On peut être à la pointe de la technologie et apprécier les traditions les plus ancestrales. Clément Stervinou en est le parfait exemple puisqu’il possède une palombière à Fargues-sur-Ourbise, dans les Landes de Gascogne. Un endroit où vous ne trouverez pas une cartouche ni le moindre canon de fusil puisqu’il chasse au filet. Une pratique traditionnelle avec relâche des palombes et opérations de baguage : « On devrait davantage communiquer sur cette méthode de chasse. On n’est pas les chasseurs du sketch des Inconnus. Ceux qui remplissent leurs congélateurs avec des oiseaux et les prennent en photos font du mal à la chasse. Il faut avouer que les écologistes n’ont pas tort sur tout ! ». Un discours apaisé pour un lieu où la convivialité est de mise. Les équipes de Vivendi y ont d’ailleurs réalisé leur séminaire de préparation de Garorock 2023 au printemps dernier.

RUGBY À XIII OU À XV ?

Il suffit d’entrer dans le bureau de Clément et de voir accrochés les maillots de ses deux clubs de cœur pour comprendre la problématique. Pour un joueur comme lui qui a oscillé entre rugby à XIII et rugby à XV, la question est sensible, quel sport préfère-t-il ? « Les deux ont des caractéristiques différentes, on ne peut pas comparer. Il n’y en a pas un plus dur que l’autre. On a le droit d’aimer les deux ! », conclut celui qui, après avoir été formé à XV au Racing Club Queyrannais, a fait les belles heures des Phoenix de Tonneins XIII. Cette année, ce sera encore au XIII à Clairac que Clément s’adonnera.