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Voyages lointains pour circuits courts

Entreprise - Issu d’une famille d’agriculteurs des Farges, près de Montignac, Jean-René Lapié est revenu au pays après une carrière internationale.

Jean-René Lapié, propriétaire et dirigeant de la Maison Vaux, est aussi coprésident de l'Association interprofessionnelle du Sarladais circuits courts

Jean-René Lapié, propriétaire et dirigeant de la Maison Vaux, est aussi coprésident de l'Association interprofessionnelle du Sarladais © Loïc Mazalrey

Après un bac et un BTS agricole, puis un cursus d’ingénieur à l’institut supérieur agricole de Beauvais avec une option commerce international en 5e année, il a mis le cap sur Haïti comme coopérant pour relancer cette économie après une épidémie de peste porcine. « Une expérience professionnelle et humaine très forte. J’étais allé à l’étranger pour des stages, mais jamais dans un pays aussi pauvre. On parle depuis peu en France de problématiques d’eau et d’énergie, j’ai bien connu ça là-bas : pas d’eau courante et l’électricité deux heures par jour. »

10 ANS D’INTERNATIONAL

De retour en France, il intègre un groupe de nutrition animale : dix ans d’international (des voyages dans les filiales et pour prospecter, sur tous les continents, sauf l’Amérique du Sud) puis la direction du bureau export et de structures industrielles rachetées par le groupe en Pologne, où il vit pendant trois ans et demi. Ce parcours lui permet de connaître les systèmes de production de nombreux pays.

SE DONNER LES MOYENS D’UNE REPRISE RÉUSSIE

Quand un groupe concurrent lui confie la direction générale d’une grande région, à Pau, avec plusieurs sites industriels à gérer, c’est l’occasion de se rapprocher du Périgord. Un projet se précise : « tout ce que j’ai fait chez les autres, depuis le début, c’est pour apprendre, acquérir une expérience professionnelle et humaine, et mener ensuite ma propre affaire ». Sans savoir encore quand, comment, avec qui, mais son heure viendrait. « Sûrement parce que je suis fils d’agriculteur, j’aime la liberté attachée à ce métier si dur. »

« Sans le filtre d’un spécialiste de la cession-acquisition, je serais passé à côté de cette entreprise »

Il bifurque vers une entreprise familiale de produits bien-être en plein développement. « Durant ces cinq ans, je cherchais à reprendre une affaire dans le grand Sud-Ouest, plutôt des produits de qualité et de terroir après la sphère industrielle que je connaissais. » Il étudie des possibilités mais aucune ne répond à ses critères de reprise. « J’ai fini par faire appel à un consultant pour faire du sourcing, comme pour un recrutement, j’ai d’abord investi pour trouver. » Incroyable quand on sait le nombre d’entreprises à reprendre sur le marché de l’artisanat et des PME. « Sans le filtre de ce spécialiste de la cession-acquisition, je serais sûrement passé à côté. Le poste de direction que j’occupais alors me laissait peu de temps pour étudier les informations des instances consulaires et organismes spécialisés. Je me suis déplacé plusieurs fois avant de trouver la perle rare à Sarlat, la Maison Vaux

(lire aussi l’article sur la Maison Vaux)