Adie Occitanie, le coup de pouce capital

Certains podiums sont ceux sur lesquels personne ne souhaite trôner mais en termes de taux de pauvreté, l’Occitanie arrivait en 3eme position dans le classement 2022 de la France Métropolitaine. Si des zones urbaines sont réputées pour leur dynamisme, le territoire assez disparate n’offre pas toujours les mêmes chances d’inclusion et affiche un taux de 8,6 % de chômage. Devenir entrepreneurs dans ce contexte apparaît comme une solution professionnelle, la région est par ailleurs la 4eme plus dynamique dans la création d’entreprises, mais sans capital, le démarrage est parfois compliqué voire impossible… C’est là que l’Adie prend tout son sens. Depuis presque 35 ans, l’association finance et accompagne les créateurs d’entreprise en leur assurant des prêts et des primes dont un micro-crédit sans intérêt mais aussi « un accompagnement professionnel et personnalisé » comme le souligne Christophe Nicaud, directeur de l’Adie Occitanie.

83 FINANCEMENTS DANS LES HAUTES-PYRENEES

L’antenne régionale a affirmé son rôle majeur en 2022 avec 1799 personnes financées dont 1298 entrepreneurs. Si la majorité est évidemment concentrée sur la Haute-Garonne avec 379 entreprises, les Hautes-Pyrénées ont participé à ce dynamisme économique où le financement en a concerné 83. L’agence départementale a accueilli 225 personnes et 33 ont bénéficié d’un microcrédit mobilité : « Il a été établi pour accéder à l’emploi ou maintenir un emploi salarié que ce soit acheter un véhicule, le réparer, passer le permis… » explique le directeur. Un bilan qui fait office de record pour l’Adie Occitanie qui a vu une augmentation de 5 % des entrepreneurs financés et a attribué 1453 microcrédits professionnels soit l’équivalant de 4,5 millions d’euros et une progression de 13 % par rapport à l’an passé.

Un sur cinq a crée un emploi salarié 

Sur l’ensemble du territoire, le financement global s’élève à 7,7 millions d’euros : « Tant sur le volet opérationnel que sur le volet financier, c’est très positif, souligne Christophe Nicaud. Il y a eu un engouement pour l’entreprenariat, plus d’un million d’entreprises ont été créés en France en 2022 dont plus de 650 000 sous forme de micro-entreprises. Notre bilan s’inscrit dans la droite lignée de ce désir croissant ». Parmi les personnes financées, 49 % vivaient sous le seuil de pauvreté et 33 % percevaient les minima sociaux, 10 % vivaient en quartiers dits prioritaires, 26 % habitaient en zone de revitalisation rurale, 45 % étaient des femmes et 35 % avaient moins de 30 ans. Grâce à cette trésorerie de départ, ces nouveaux chefs d’entreprises ont non seulement amélioré leur condition mais aussi participé au dynamisme économique : un sur cinq a créé un emploi salarié. « La plupart des personnes préfèrent rester seules pour avoir avant tout un statut et faire vivre leur famille mais il y a des très belles réussites » précise Christophe Nicaud.

DES ACTIONS D’ACCOMPAGNEMENT

Le rôle de l’Adie ne se limite pas aux financements et en 2022, l’association a lancé des nouveaux dispositifs comme « 1 jour / 1 webinaire » avec Pôle Emploi pour aider les créateurs d’entreprise à construire, développer et financer leur projet, 650 en ont bénéficié. Des ateliers renforcés par « J2A-J’entreprends avec l’Adie » un accompagnement avec une pédagogie basée sur la pratique. La session pilote a été testée à Toulouse et en 2023, elle sera déployée à plus large échelle. « La tournée de l’entrepreneuriat en zones rurales sera reconduite dès le printemps, c’est une agence mobile qui a sillonné des départements comme le Lot-et-Garonne ou le Gers pour aller à la rencontre des personnes en zones isolées » explique le directeur. En 2023, le renforcement du maillage territorial sera au cœur des initiatives avec des nouveaux lieux d’accueil et d’information, comme à Béziers et à Sète. « Afin d’être plus proches des entrepreneurs, des nouvelles actions seront également menées avec nos partenaires, notamment avec l’URSSAF Midi-Pyrénées » ajoute Christophe Nicaud.

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LA MOBILITE FACE A LA TRANSITION ECOLOGIQUE

L’aide à la mobilité demeure un sujet qui se heurte au déploiement des Zones à Faible Emission, déjà en place à Toulouse et Montpellier : « La transition énergétique est une urgence absolue mais ces mesures excluent de facto les plus vulnérables et les petits entrepreneurs en les empêchant de circuler et d’exercer leurs activités. Même avec les aides, l’offre neuve est hors de portée pour nos publics » explique le directeur de l’association qui « milite pour étendre la Prime à la Conversion sur les plus bas revenus ». L’Adie propose de passer par ses services pour l’avancer et étudie même la possibilité de lancer son service de location de véhicules. Au cœur d’une économie cruciale, l’antenne régionale est fidèle à sa mission initiale : « On permet aux gens de réaliser leurs rêves, leurs passions et de rester maîtres de leurs destins pour avancer dans la vie ».