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WeMet : des cartes de visites écolos et connectées

Le leader français de la carte de visite connectée est toulousain ! WeMet, la jeune pousse fondée en 2020 par Samuel et Hannah Dassa, revendique déjà 100 000 utilisateurs et vient de signer un contrat record avec le groupe hôtelier Accor.

WeMet, carte de visite, Toulouse

© WeMet

Des chiffres à donner le vertige : « Chaque année, plus de 10 milliards de cartes de visite sont fabriquées dans le monde… Et 9 milliards partent à la poubelle dans la semaine qui suit leur fabrication », affirme Samuel Dassa. Face à cette absurdité, le jeune Toulousain et son épouse Hannah décident en 2020 de fonder la start-up WeMet. Deux ans plus tard, elle est le leader français de la carte de visite connectée, « qui ne représente qu’1% du marché des cartes de visite », relativise modestement le dirigeant de 30 ans. L’entreprise pionnière sur le segment compte aujourd’hui 25 000 entreprises clientes et plus de 100 000 utilisateurs. « Nous représentons plus de 50 % du marché dans l’Hexagone » ; une dizaine d’autres acteurs se partageant le reste du marché.

La WeCard fonctionne un peu comme une carte bleue sans contact que l’on place sur un terminal de paiement. Grâce à la technologie NFC ( Near Field Communication), il suffit de l’approcher du smartphone de l’interlocuteur à qui l’on souhaite laisser nos coordonnées pour que celles-ci s’affichent sur son écran. Il n’y a plus qu’à enregistrer.

« Covid compatible »

Si l’entreprise est aujourd’hui en pleine croissance – après un chiffre d’affaires de 700 000 euros en 2022, elle vise 1,5 million d’euros en 2023 – les débuts n’ont pas été faciles. « Nous nous sommes lancés en 2020 et avons démarré la commercialisation de nos cartes de visites connectées au pire moment : deux semaines avant le premier confinement », se souvient Samuel Dassa. La vie économique s’arrête et les salons professionnels où les cartes de visite s’échangent tous azimuts sont reportés ou annulés. « Lorsque l’activité a repris, on a finalement eu une chance : nos cartes étaient ʺCovid compatiblesʺ puisqu’elles ne nécessitaient pas de contact ! ».

On espère atteindre les 200 000 utilisateurs en 2024 et dépasser le million fin 2026

Pierre Fabre, le groupe international pharmaceutique et dermo-cosmétique basé dans le Tarn, devient le premier gros client de WeMet, quelques semaines seulement après le déconfinement. Les WeCards séduiront par la suite des entreprises locales, comme le Drive tout nu, ASF ou LP Promotion, avant de convaincre d’autres grands noms nationaux tels que TotalEnergies ou Ardian. WeMet vient par ailleurs de conclure un contrat de taille avec le groupe hôtelier Accor, « qui compte plus de 20 000 collaborateurs ». Une belle prise pour la société toulousaine qui finalise également des contrats avec deux grandes maisons de luxe. « On espère atteindre les 200 000 utilisateurs en 2024 et dépasser le million fin 2026 », projette le dirigeant.

Samuel Dassa, WeMet, Toulouse

Hannah et Samuel Dassa, fondateurs de WeMet © WeMet

Un outil RSE

Il faut dire que la carte connectée dispose d’atouts pour séduire les entreprises. Preuve tangible de leurs engagements environnementaux, elle devient un véritable outil de communication. « Elle permet aux entreprises de montrer à leurs collaborateurs, futures recrues, mais également à leurs clients, qu’elles s’engagent dans la transition écologique en réduisant la consommation de papier », explique Samuel Dassa. Pour aller plus loin dans la démarche environnementale, WeMet propose des cartes de visite en PVC recyclé ou en bois upcyclé, fabriquées en interne. « Nous faisons de l’artisanat connecté », aime à dire l’entrepreneur. « Il n’y a que la puce qui est fabriquée en Asie, car il n’existe aucun fabricant en Europe ».

Chez WeMet, une commande passée le lundi est livrée dès le vendredi. « Nous fabriquons nos cartes dans nos locaux, au centre-ville de Toulouse, ou au RoseLab (situé à La Citée à Toulouse, NDLR) où nous disposons d’une machine ».

Une levée de fonds en perspective

WeMet veut désormais aller encore plus loin ; mais pour ce faire, elle a besoin de fonds. « Nous souhaitons lever environ 2 millions d’euros », indique Samuel Dassa. De quoi permettre à l’entreprise de se déployer à l’étranger à l’horizon 2024. « Nous visons notamment l’Espagne, l’Allemagne, l’Angleterre et l’Italie. L’idée est d’y ouvrir des antennes pour produire nos cartes localement, toujours dans le souci de limiter notre impact carbone ». Autre projet : le développement de nouveaux services pour les utilisateurs des WeCards. « Notre but est de proposer de plus en plus de fonctionnalités basées sur l’intelligence artificielle et le machine learning. Mais nous ne souhaitons pas trop en dévoiler pour le moment… », confie le dirigeant. Dans ce but, la société qui comptait quatre collaborateurs en 2022 et quinze aujourd’hui, prévoit d’étoffer ses effectifs. « On devrait être 25 en 2024, mais pour accueillir tout le monde, il va nous falloir déménager ». WeMet est à la recherche de bureaux de 150 à 200 m2, dans le centre de Toulouse. « Nous souhaitons que nos collaborateurs puissent continuer à venir à vélo ou en métro ». L’appel est lancé.

WeMet en chiffres

100 000 utilisateurs

CA 2022 : 700  000 €

CA prévisionnel 2023 : 1,5 M€

Effectif : 15 personnes