Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Bergerac : Une route des vins toute personnelle

Vigneron sous statut de métayage et de fermage, un cas à part en Bergeracois, Yannick Lescot a essuyé des épisodes météo au pire moment. Malgré des vents contraires, il a continué à tracer une route des vins bien à lui. Il vient d’ajouter le domaine de La Cardinolle à celui de Coutancie.

Vin de Bergerac

Yannick Lescot (à droite) vend à 80 % auprès de particuliers, sur des salons notamment (Bretagne, Lyon, Paris) et bientôt avec des commerciaux commissionnés. Et il continuera à travailler avec les grossistes de Nicolas Eckert (à gauche) pour le Rosette. © Loïc Mazalrey

Le parcours est atypique, du salariat agricole au statut d’indépendant non-propriétaire. Tout petit déjà, Yannick Lescot était aux côtés de ses parents pour épamprer et relever la vigne. Après le lycée agricole de La Brie, à Monbazillac, où il obtient un BP viti-œno puis le bac, l’un de ses maîtres de stage lui propose un emploi. Il devient vite chef de culture d’une exploitation de 50 hectares. Après ces dix ans, il seconde le dirigeant d’un domaine de 30 hectares, à Monbazillac, tout en rêvant d’exploiter en location une petite parcelle voisine. « C’est très difficile de partir de zéro, les propriétaires sont prioritaires. Mais le conseiller viti du vignoble m’a aidé à trouver. » Trois projets lui passent sous le nez jusqu’à la visite d’un domaine à Prigonrieux.

TEMPÊTE SUR UN BON DÉBUT

Et le voilà occupé, depuis 2017, sur le domaine de Coutancie, un métayage de 5 hectares (lire encadré) qu’il mène de front avec son emploi salarié à temps plein. Yannick Lescot a réussi à s’installer sans autre apport que sa capacité de travail. Il a financé les avances aux cultures avec un prêt bancaire de 40 000 euros, dont la moitié à taux zéro avec Initiative Périgord. Le domaine étant en bio depuis 2014, il a remisé ses méthodes conventionnelles et a appris sur le terrain, avec les conseils de techniciens. « Davantage de contraintes et de main-d’œuvre, mais une valorisation commerciale indéniable. »

J’ai décidé de changer mon mode de culture pour me préserver du gel

Le gel vient anéantir à 90 % sa première année : 16 hectos au lieu des 200 attendus. Il doit réemprunter la même somme, avec une pression qui retombe un peu grâce à la bonne récolte de 2018. En 2019, le gel sévit à 60 % ; en 2020, la grêle à 50 % et en 2021 encore le gel à 40 %. De quoi doucher l’énergie de l’entrepreneur le plus combatif. « Pas question d’arrêter le rêv…