Devant les locaux de Futur Agri, situés à quelques portées de drop du stade de Bon-Encontre dont Frédéric Lodetti est le président, trônent les derniers tracteurs et moissonneuses des célèbres marques New Holland et Case IH. Véritables bijoux technologiques, les engins agricoles ont fortement évolué au fil des années : « Le matériel agricole est plus avancé que les voitures en termes de technologie ! Au milieu des années 90, les tracteurs étaient équipés de boîtes de vitesse séquentielles, comme en Formule 1. Aujourd’hui, 80 % fonctionnent avec un guidage automatique offrant une précision à 1 cm », explique Jérôme Lodetti.
Les premiers tracteurs électriques seront proposés à la vente dès l’an prochain chez Futur Agri
Alors que les États-Unis viennent de tester un premier tracteur 100 % autonome et électrique, à ce jour interdit dans l’hexagone, la France travaille sur un tracteur roulant au méthane et les premiers tracteurs électriques seront proposés à la vente dès l’an prochain chez Futur Agri. Devant son ordinateur duquel il peut suivre toutes ses machines, via le système de guidage RTK, Frédéric Lodetti se veut optimiste sur l’avenir de son entreprise qui fête cette année ses 35 ans : « Le métier se transforme encore avec l’arrivée prochaine des robots, mais nous nous adapterons comme nous l’avons toujours fait. Avec notre système de guidage, nous pouvons déjà voir où se trouvent les machines en temps réel, leur consommation et détecter ainsi d’éventuels problèmes. À terme, les chefs d’ateliers détecteront les problèmes avant même que le client ne s’en aperçoive ! ».
HÉRITAGE FAMILIAL
Fondé en 1988, Futur Agri est un bel exemple d’une réussite bâtie au fil du temps sur des fondations mettant en avant les relations humaines et l’esprit rugby. Passionné d’ovale, Guy Lodetti, père de Frédéric et Jérôme, (décédé en 2010), n’avait pas hésité à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale après la fermeture des Établissements Espinasse où il occupait le poste de directeur commercial. Accompagné des mécaniciens et commerciaux avec qui il travaillait déjà, il lance Futur Agri avec l’aide financière d’Henri Galet : « Mon père avait tout (le fichier client, le savoir-faire, le matériel et surtout un lien fort avec le groupe Fiat, fabricant de tracteurs) mais pas de moyens pour investir. » À peine lancée, l’aventure a connu un premier écueil avec la nouvelle PAC (Politique Agricole Commune) de 1990 qui a causé l’effondrement du marché du matériel agricole. Fort d’un large réseau, le fondateur de Futur Agri reçoit alors le soutien financier de Jean-Pierre Lamouroux, lui aussi concessionnaire agricole sur le secteur de Port-Sainte-Marie, alors qu’une autre révolution se profile chez les constructeurs.
© Julien Mivielle
L’AVÈNEMENT DE FIAT
C’est en effet en 1991 que le groupe italien Fiat Agri rachète la marque Ford, qui se tourne alors vers les voitures, et crée ensuite la marque New Holland, précurseur des premières moissonneuses-batteuses, avant de racheter, en 1999, l’autre marque référence Case IH entraînant la naissance de CNHI, représentant la partie agricole et travaux publics du groupe Fiat. « Notre père travaillait depuis des années avec Fiat qui nous a alors désignés, en 1994, comme concessionnaire exclusif New Holland sur une grande partie du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne (secteur de Valence d’Agen) et des Landes (de Villeneuve-de-Marsan jusqu’à La Teste). À partir de là, nous avons pu investir en croissance externe en reprenant des concessions à Condom (Gers), Saint-Aubin (Lot-et-Garonne) », racontent les deux frères qui possèdent 100 % des parts de Futur Agri depuis 2004.
Nous manageons l’entreprise comme une équipe de rugby
UN SERVICE DE A À Z
À la fois vendeur de matériel agricole (neuf et occasions) et de pièces détachées, Futur Agri propose aussi un service d’entretien, de réparation et d’accompagnement financier pour ses clients. Avec 46 salariés, pour un chiffre d’affaires annuel moyen autour de 30 millions d’euros, Futur Agri est aujourd’hui une référence dans tout le Sud-Ouest et vit au rythme du rugby : « Nous manageons l’entreprise comme une équipe de rugby. Quand nous avons ouvert, plusieurs de nos clients étaient des joueurs de rugby d’élite à l’époque où ce sport était encore amateur et que les agriculteurs y étaient très représentés, notamment en 1re ligne », concluent Jérôme et Frédéric Lodetti, anciens joueurs, mais également dirigeants du RCBB (Bon-Encontre) dans le sillage tracé par leur père, Guy Lodetti.
