Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Teréga toujours plus vert

Acteur majeur du transport et du stockage du gaz, le palois Teréga (ex-TIGF) multiplie les projets autour des gaz renouvelables : à l’horizon 2035, la moitié de ses investissements sera consacrée à ces nouvelles énergies. Une « stratégie verte » que nous détaille son président directeur général Dominique Mockly.

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Dominique MOCKLY, PDG de Teréga © Cyril Garrabos - La Vie Economique

La Vie Économique : Vous avez présenté en mai des résultats 2023 qualifiés de « solides ». Comment expliquez-vous ces bons chiffres ?

Dominique Mockly : Nos résultats proviennent de nos activités logistiques, facturées dans un cadre régulé par la commission de régulation de l’énergie. On peut avoir l’impression qu’ils sont très bons, mais ils servent pour l’essentiel à financer nos infrastructures de stockage et de transport, à hauteur de 150 à 170 millions d’euros par an. Ainsi, si Teréga est une ETI, en termes bilanciels, nous avons une structure de grand groupe au regard de ces investissements très lourds. Nos résultats sont donc en ligne par rapport à ce que nous avons toujours fait et nous permettent d’assurer notre rôle.

LVE : Teréga se veut « acteur majeur de la transition énergétique », misant sur le déploiement des gaz verts. Cela signifie-t-il la fin du gaz ?

D. M. : Aujourd’hui, la consommation de gaz naturel représente 19 % des consommations énergétiques en France (la consommation électrique est du même ordre, autour de 25 %). Il faut donc relativiser : avant de s’en passer, il va nécessairement se passer un certain nombre d’années. Simplement, les usages électriques ont tendance à augmenter alors que la consommation de gaz a tendance à diminuer : en 2023, elle était aux alentours de 400 TWh en France, contre 470 avant la crise du Covid. C’est une baisse significative, accélérée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Pour Teréga, la transition énergétique, c’est donc d’abord guider les industriels ou les clients raccordés dans leur baisse d’émissions de CO2 et donc dans leur baisse de consommation de gaz naturel. Mais c’est aussi, les accompagner dans la transition vers les gaz verts.

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LVE : Quels sont ces gaz verts ?

D. M. : Nous en avons identifié deux : le biogaz, fabriqué à partir de la combustion des déchets dans des méthaniseurs, et l’hydrogène. Par ailleurs, et cela rejoint la question précédente, un certain nombre d’industriels vont continuer à avoir besoin du gaz, qui sera de fait encore présent dans le mélange gaz. Ils vont alors devoir gérer leurs émissions de CO2, et donc la captation, le transport, la logistique et l’acheminement de celui-ci vers les lieux qui nous seront indiqués par le marché. Cela fait également partie des offres de service que nous préparons pour demain.

LVE : « Demain », cela signifie quelle échéance ?

D. M. : L’objectif, commun à tout le monde, est 2050 et la neutralité carbone. Nous, les échelles de temps industri…