Déjà à l’étroit dans leur bureau de la pépinière Eurêka de Tonneins, Sébastien Baldi et Luc Petitjean nous proposent d’aller dans une salle de réunion voisine. Il est vrai que les cartons entassés jusqu’au plafond témoignent d’une activité qui bat son plein. 2EI c’est d’abord l’histoire d’une rencontre : Sébastien Baldi est le fondateur du bureau d’études Agetec lorsqu’il rencontre en 2007 Luc Petitjean, ancien directeur commercial chez Bigard, nouvellement installé comme distributeur de matériel de traitement des déchets. Au-delà des affinités, c’est la complémentarité entre le technicien innovateur et l’expert en matériel de traite- ment de déchets qui unit les 2 compères.
LA COLLECTE DU PLASTIQUE
Ils fondent la société Éco Environnement Industrie en 2013 et commencent à développer et commercialiser un petit appareil pour gérer les cartons à plat selon un concept breveté : le Racapla. Rapidement, le duo s’intéresse au plastique, enjeu majeur du recyclage et de l’industrie de demain : « Seulement 25 % du plastique jeté en France est recyclé, 43 % sont incinérés et 32 % sont enfouis », explique Sébastien. Ils s’attaquent donc à collecter les plastiques souples produits par les petites PME qui ne triaient pas leurs faibles quantités de plastique. L’ensemble de ce cycle est réalisé en France et optimisé pour un coût carbone le plus bas possible. Ainsi, le plastique est conditionné en balles sur palettes, une méthode 20 fois moins impactante en carbone que les transports en bennes à déchets.
L’INNOVATION « ORIGAMI »
Avec environ 1 000 tonnes de plastiques traitées par an, Luc Petitjean n’hésite pas à se définir comme un « artisan » du recyclage du plastique. Cependant, 2EI ne va pas s’arrêter là et c’est en récupérant des plastiques chez les vignerons notamment qu’ils songent à le valoriser. Après réflexion, l’idée leur vient de réaliser des seaux à glace à partir des granules de plastique recyclé. La méthode est testée sur un moule existant et validée, le design étudié, le marketing pré- paré et le moule fabriqué en France pour la somme de 80 000 €. Un investissement qui doit se rentabiliser sur le long terme et qui permet, grâce à une traçabilité inspirée de l’agroalimentaire, à chaque client de savoir d’où vient le plastique recyclé de chaque seau Origami. À peine Luc et Sébastien ont-ils reçu leur certification Afnor ISO 9001 pour l’organisation et la traçabilité des flux de déchets plastiques qu’ils réfléchissent déjà, en partenariat avec la formation plasturgie de Marmande, à de nouvelles applications pour le plastique qu’ils collectent : sous-verre, casier à bouteilles, etc.
Les seaux origami © Julien Mivielle – La Vie Economique
