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À la cigale brodeuse : broderies sur mesure

Depuis dix ans, la SARL À la cigale brodeuse, installée près de Périgueux, vit de son succès sur un marché de niche : les broderies personnalisées pour particuliers, professionnels et comités d’entreprise. Avec leurs produits, les patrons, Éliane et François Doucet, approvisionnent la France entière.

broderie

François Doucet, cogérant d'À la cigale brodeuse © Loïc Mazalrey - La Vie Economique

Si dans la fable de La Fontaine, la cigale est volage, désinvolte et surtout peu organisée, ce n’est pas l’ambiance qui règne dans les ateliers d’À la cigale brodeuse, à Notre-Dame-de- Sanilhac, aux portes de Péri- gueux. Dans cette entreprise familiale, on ne chôme pas, sur- tout à l’approche des fêtes, en réalisant jusqu’à 350 broderies par jour. Les machines tournent à plein régime : Noël et la Saint- Valentin représentent 30 % de l’activité annuelle.

Vendre sur internet

« Notre offre repose sur trois pôles : les particuliers, les comités d’entreprise et les professionnels », entame Éliane Doucet, cogérante de la SARL avec son mari François. À la cigale brodeuse propose de la personnalisation de vêtements avec des broderies réalisées sur demande. Du cadeau de naissance des comités d’entreprise aux accessoires personnalisés en passant par des vêtements de travail aux couleurs d’une organisa- tion, l’activité est variée.

Les ventes sur le site représentent près de 45 % de l’activité de l’entreprise 

 » Quand nous avons repris, nous avons changé la structure de l’entreprise, c’était le début des sites marchands, du référence- ment : on a voulu vendre sur inter- net », relève Éliane Doucet. Le couple déménage du Sud-Est à la Dordogne et développe l’activité dans un atelier de 70 m2, dans leur propre maison. « Il y avait énormément de marchés à aller chercher », note la patronne. Un pari réussi, puisqu’en 2013 l’activité « explose » : « on ne pouvait plus fournir dans nos ateliers, on avait installé un immense chapiteau dans notre jardin à la période de Noël pour pouvoir continuer les commandes ». Le couple embauche une première couturière et s’installe dans les locaux de la zone de Cré@vallée Sud. « À l’époque, il y avait deux entreprises et le fast-food », se souvient la Périgourdine.

Des comités d’entreprise d’envergure 

Depuis, les ventes sur le site représentent près de 45 % de l’activité de l’entreprise. « Beaucoup de gens viennent sur le site par les CE, ils nous connaissent comme ça, aiment nos produits et nous recherchent. » Les comités d’entreprise, justement, représentent 30 % des commandes d’À la cigale brodeuse. Parmi leurs clients : Thales, Areva, NGE, BNP Paris… Des dizaines de milliers de salariés et plusieurs centaines de naissances par an. Quant aux vêtements professionnels, la demande représente 25 % de l’activité avec des broderies qui partent en office de tourisme comme à Marmande ou encore dans des spas de Courchevel. Les demandes affluent de toute la France, jusqu’à Paris, puisque les peignoirs des célébrités de l’émission Danse avec les stars ont été réalisés par l’entreprise péri- gourdine. Le made in France séduit. « On a axé là-dessus, et on n’a pas attendu Montebourg pour le faire », souffle Éliane Doucet. 

© Loïc Mazalrey – La Vie Economique

Trois salariés

Dans l’entreprise, on est brodeurs et fabricants de génération en génération. C’est la mère de François Doucet qui a commencé. C’était avant tout un loisir, puis les réalisations qu’elle fait avec sa brodeuse plaisent, au point d’avoir une petite boutique à Saint-Raphaël, en 2000. Son fils a ensuite repris l’activité, avec son épouse, il y a seize ans. Désormais, leur gendre travaille avec eux comme commercial et brodeur. « J’avais l’envie d’entreprendre, j’aime prospecter, découvrir, me challenger… », résume François Doucet. Il pousse alors sa mère à faire un premier salon, à Paris, et ils signent leur premier comité d’entreprise comme client : Nouvelles Frontières, fort de 3 000 salariés. Alors employé de Chronopost, François Doucet se lance pleinement dans l’entre- prise familiale. Depuis, À la cigale brodeuse a grandi et compte trois salariés : une couturière en chef, un commercial et une couturière également chargée de la coupe, des broderies et des emballages. 

© Loïc Mazalrey – La Vie Economique

Car dans les ateliers d’À la cigale brodeuse, on ne fait pas que broder. Si certaines pièces arrivent déjà toutes faites, comme les polos, les chemises ou encore les casquettes, certaines pièces sont découpées, cousues et brodées sur place. Après être passées par la découpe, les piqueuses, les surjeteuses : direction la broderie. Elles sont réalisées par huit machines, sur lesquelles une image en point broderie est pro- grammée. C’est un piqueur, externe à l’entreprise, qui le réalise pour À la cigale brodeuse. Les pièces sont ensuite fixées sur les brodeuses pour être personnalisées. Pour un peignoir, comptez 25 minutes pour inscrire un nom ou un surnom dessus. D’un œil avisé, François Doucet est présent pour poser les cadres et veiller au bon déroulement du procédé.  Dans ses locaux de 200 m2, la Cigale espère continuer de faire son trou, et développer encore davantage la fabrication.