Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Aéroport de Toulouse-Blagnac – Objectif : neutralité carbone d’ici 2030

L’aéroport de Toulouse-Blagnac mise notamment sur le développement de son parc photovoltaïque et l’élargissement à de nouveaux usages de ses capacités en hydrogène.

©Aéroport de Toulouse

Quatre ans après le déclenchement de la crise sanitaire, l’aéroport Toulouse Blagnac (ATB) retrouve petit à petit le chemin de la croissance. En 2023, la fréquentation a atteint 7,8 millions de passagers, contre un peu plus de 7 millions l’année précédente. Le plancher des années Covid – seulement 3 millions d’usagers en 2020 et 2021, contre 9,6 millions en 2019 – semble n’être plus qu’un mauvais souvenir, même si la crise sanitaire continue de faire sentir ses effets. « La croissance est aujourd’hui portée par le trafic international, qui est pour la première fois le segment majoritaire à Toulouse (57 %), note Philippe Crébassa, président du directoire d’ATB. Concernant les vols domestiques, les voyages d’affaires ont été moins nombreux, à cause des changements de comportement des entreprises. » L’aéroport toulousain ne cache pas son ambition d’aller plus loin encore dans ce redéploiement de l’activité, avec le lancement de 6 nouvelles destinations européennes cet été, et la volonté d’augmenter la fréquence des liaisons existantes avec Doha et Montréal. En 2024, les équipes d’ATB anticipent que ce segment international sera à nouveau en croissance, quand les vols intérieurs devraient rester à un niveau étal. De quoi permettre au chiffre d’affaires (155 millions d’euros en 2023, pour un résultat de 19 millions d’euros) de s’orienter lui aussi à la hausse.

« L’aéroport prend l’engagement d’avoir totalement décarboné ses activités avant la fin de la décennie »

17 M€ investis sur le photovoltaïque

Cette évolution du trafic s’accompagne d’engagements liés à l’acceptabilité de l’activité aéroportuaire. D’une part avec la promesse de ne plus faire circuler de vols commerciaux entre minuit et 6 heures du matin, et d’autre part avec l’objectif de réduire les différents impacts environnementaux. « Très concrètement, l’aéroport prend aujourd’hui l’engagement d’avoir totalement décarboné ses activités avant la fin de la décennie », résume Philippe Crébassa. La neutralité carbone évoquée concerne les scopes 1 et 2, c’est-à-dire les émissions directes de l’aéroport. D’ici à 2029, la trajectoire consiste à poursuivre les baisses de consommations énergétiques (- 16 % sur l’électricité depuis 2019, et – 20 % sur le gaz), notamment va le remplacement des éclairages par des ampoules LED (7 millions d’euros investis dans les parkings et sur les pistes, pour 40 à 75 % d’économies). ATB mise aussi sur le développement de son parc photovoltaïque : 17 millions d’euros vont être mis sur la table pour équiper les toitures de deux parkings, l’une destinée à l’autoconsommation électrique, et l’autre à la revente au réseau. L’aéroport étudie enfin la possibilité d’utiliser pour des applications internes (véhicules de service et navettes, groupes électrogènes) l’hydrogène produit par sa station HyPort, mise en service en décembre dernier.

Une filière sur les SAF

Au-delà de ses activités directes, ATB annonce aussi être le premier aéroport régional français à proposer à ses clients la fourniture de carburants durables (SAF). Opérationnelle depuis ce mois de mars, cette filière pèse aujourd’hui 4 % des approvisionnements, et l’objectif est de porter cette part à 12 % d’ici à 2030, soit le double des objectifs européens en la matière.