Ancien rugbyman professionnel, Sanoussi Diarra n’imaginait pas la retraite comme un long fleuve tranquille. En 2004, il crée l’association Rebonds avec son collègue Sébastien Bouche, également ancien pro rencontré à Albi. « Me retrouver à l’Elysée face au président de la République, c’est avant tout la récompense du travail de l’association mais aussi une forme de reconnaissance de mon engagement de 20 ans » admet l’ancien sportif.
Insertion et accompagnement par le sport
À l’occasion de cette réunion de plusieurs clubs engagés face à la jeunesse en difficulté, Emmanuel Macron a annoncé la création de 100 000 emplois dans la filière sport d’ici 2027. « C’est une bonne nouvelle car aujourd’hui, c’est nous qui formons nos éducateurs. Ils ont besoin de compétences éducatives et sociales en plus des savoir-faire sportifs. » L’association travaille depuis plusieurs années pour formaliser son processus de formation. « On met cela à disposition des laboratoires de recherche pour montrer qu’on génère un impact social par le sport. »
Les besoins sont immenses, notamment en Haute-Garonne où Rebonds se concentre sur les quartiers REP et REP+. « On utilise le rugby comme outil éducatif. On travaille d’abord en groupe puis on peut proposer un accompagnement social pour les jeunes en difficulté. » Sanoussi Diarra veut aussi se concentrer sur les jeunes filles avec le programme « Essai au féminin ».
Travail avec les entreprises
Avec 2 millions d’euros de budget et 60 salariés, l’association est un acteur majeur pour les pouvoirs publics. « Mais on ne peut pas dépendre que de l’argent public. L’entreprise doit être un acteur du social, notamment avec la RSE. On veut des actions concrètes, pas de social washing » prévient Sanoussi Diarra. Les exemples se multiplient : découverte d’un métier, simulation d’entretien d’embauche, accompagnement pour rédiger un CV … Rebonds est aussi en lien avec le Medef pour trouver des débouchés professionnels à certains jeunes.
L’association a ainsi monté un programme Emploi Recrutement Formation Sport (PERFS). « Grâce à cela, on a formé 12 jeunes pour devenir peintre aéronautique, qui est une filière en tension. Avec un organisme de formation et des entreprises, on leur a donné le savoir-faire technique, et on a utilisé le sport pour développer leur savoir-être. » Au total, un accompagnement de 4 mois qui sécurise un débouché concret pour ces jeunes. « Beaucoup sont en rupture de parcours, ni en emploi, ni en formation. C’est avec notre aide mais aussi celle des entreprises qu’on les sortira de cette mauvaise passe. »
