Béarn – Aquitaine Electronique aux avant-postes

Le Béarnais Aquitaine Electronique (AE) ne pouvait passer à côté du 54e salon international de l’aéronautique et de l’espace, rendez-vous incontournable des protagonistes de la filière ayant eu lieu du 19 au 25 juin. Pour cause, le groupe AECE, dont Aquitaine Electronique est l’entité principale, se positionne comme un acteur-clé de l’aéronautique dans le Sud-Ouest, sous-traitant pour Safran Helicopter Engines, ou bien encore Thalès ou Dassault. Depuis leur stand installé sous le hall 2, à l’angle des allées E et F, ses représentants défendaient le savoir- faire du groupe, fabricant de composants pour l’industrie aéronautique et aérospatiale, spécialisé notamment dans les faisceaux et harnais électriques ainsi que les systèmes d’allumage pour moteurs d’hélicoptère.

Participer à la réindustrialisation

Installée à Serres-Castet, Aquitaine Electronique, clé de voûte du groupe AECE et également son siège social, comptait 5 collaborateurs à sa création en 1981. Désormais, la société emploie une centaine de personnes, auxquelles s’ajoutent les 50 salariés d’AEGI, unité opérationnelle d’AE basée également en Béarn, et les 110 employés du charentais AEVA, la troisième entité du groupe. Une belle croissance qui connaît une nouvelle ampleur depuis 2021 et l’intégration d’AECE au sein du groupe Gérard Perrier Industrie, que traduisent les chiffres : « nous observons une augmentation de notre chiffre d’affaires de 10 à 15 % sur chaque exercice depuis trois ans », dévoile Cyrille Poetsch, directeur Pôle aéronautique et défense chez AECE Group. À ses côtés, François Perrier, président de Gérard Perrier Industrie, ne cache pas ses ambitions pour la filiale : « nous souhaitons participer à la réindustrialisation du pays et à la souveraineté industrielle et devenir un acteur majeur de la reprise de l’aéronautique ». Un objectif affiché pour lequel le groupe se donne les moyens.

© AECE Group

Relocalisation et modernisation

3 millions d’euros d’investissements viennent en effet d’être réalisés à ces fins. Une partie a été injectée pour la modernisation de l’usine AEVA, rachetée en 2019 par le groupe, afin de développer l’activité et de relocaliser la fabrication de composants jusque-là sous-traitée en Asie. L’autre partie, moindre mais également conséquente, a servi à « moderniser les équipements de la ligne de fabrication de composants de cartes électroniques d’Aquitaine Electronique et pour mener un travail sur les processus de production », précise Cyrille Poetsch. Ces opérations d’envergure, par ailleurs soutenues par France Relance, doivent permettre à AE et AEVA d’augmenter leur capacité de production et leur productivité. Une montée en puissance qui nécessite nécessairement des embauches.

Un projet de nouvelle usine

« En 2022, nous avons embauché 30 personnes. En 2023, nous avons la même ambition », souligne ainsi Cyrille Poetsch. Face aux difficultés de recrutement, constatées notamment l’an dernier par l’entreprise, AECE Group en collaboration avec des agences d’intérim locales et Pôle Emploi a mis en place des formations en interne, destinées aux personnes en reconversion. « Ce sont des formations d’un mois environ, qui per- mettent d’acquérir certaines bases sur les techniques de câblage. Sur la partie ingénieur, c’est un peu plus difficile, mais nous essayons au maximum de jouer sur la carte locale et sur la qualité de vie du Sud-Ouest », explique le directeur, dévoilant par ailleurs la possibilité d’agrandissements nécessaires pour pouvoir développer l’activité et le projet d’une nouvelle usine à Angoulême, près d’AEVA. Manifestement, AECE Group voit loin, conforté par les relations de confiance nouées avec ses donneurs d’ordre. De « gros » clients désireux, selon Cyrille Poetsch, de consolider leurs liens avec des entre- prises françaises à l’image d’AECE afin de participer ensemble à la relance de la filière aéronautique.