Chaque hiver, depuis 20 20, les habitués de Gourette le constatent : le domaine skiable de la station se transforme d’année en année, au rythme d’aménagements initiés dans le cadre d’un projet de requalification globale. Une mutation en profondeur prévue sur cinq ans, moyennant 27 millions d’euros injectés par le Département des Pyrénées-Atlantiques, qui rappelons-le gère et finance, à travers l’Établissement Public des Stations d’Altitude (EPSA), les stations de Gourette et de La Pierre Saint-Martin ainsi que le train de la Rhune. Une enveloppe conséquente pour des investissements d’envergure ayant pour ambition d’apporter une nouvelle vitalité à la station béarnaise, qui selon une enquête publique de 2021 « connaît une perte de fréquentation et d’attractivité ».
Un nouveau télésiège
Ainsi, cette saison, 8 millions d’euros ont été investis pour notamment créer le télésiège des Bosses sur le nouveau front de neige situé à 1 600 m d’altitude et permettre l’extension de l ’espace débutant, avec entre autres la création de trois pistes bleues. « La particularité est que Gourette est située en site classé au titre du paysage », souhaite par ailleurs préciser Arnaud Libilbehety, nommé directeur de l’EPSA au printemps dernier. « Tous ces travaux sont faits dans le cadre d’une démarche environnementale particulièrement rigoureuse avec études d’impact, mesures de protection et de préservation, mais aussi de restauration du milieu naturel. » Et si sur le domaine skiable, des moyens ont été mis sur la table pour séduire la clientèle, en station aussi le paysage est visiblement en train de changer. À commencer par l’offre de logement, particulièrement soignée sur la station, avec 600 lits intégralement rénovés cette année.
Des chalets 4 étoiles
Ainsi, les anciens Chalets d’Ossau, devenus les Iskö Chalets, illustrent un phénomène de plus en plus visible dans les stations pyrénéennes : la construction ou la réhabilitation de logement haut- de-gamme en altitude, à l’instar de l’hôtel 5 étoiles à Canfranc, ou encore de l’hôtel La Voie Lactée à La Mongie et de l’Hôtel de la Cas- cade à Gavarnie, qui affichent tous deux 4 étoiles. Le luxe s’invite sur les sommets et Gourette n’échappe pas à cette tendance. Les Iskö Chalets, réhabilités à l’initiative du Béar- nais David Pouyanne, président du groupe Essor, ont rouvert cet été : situés à 400 mètres de la télécabine qui permet de rejoindre le pied des pistes de Gourette, ils sont conçus pour 2, 4 ou 6 personnes avec l’ambition de s’éloigner de l’hôtellerie de montagne traditionnelle. « Il s’inscrivent dans une démarche Green Globe », précise Claude Weiss, de l’EPSA. « Ils ont été entièrement rénovés avec des écomatériaux et un effort a été fait sur toute la partie énergétique. »

Arnaud Libilbehety et Claude Weiss, de l’EPSA. © D. R.
Le Portillo Chalet & Spa
Afin de développer son offre touristique, Gourette accueille également une nouvelle résidence, « flambant neuve », aux tarifs davantage accessibles. Situé plein sud, avec accès direct aux pistes, Le Portillo Chalet et SPA compte 60 logements du studio 2/4 places à l’appartement 3 pièces pour 10 personnes. Piscine chauffée, salon, salle de gym, parking souterrain etc. : rien ne manque. Parce qu’en station aussi, le confort est désormais indispensable.
Gourette en chiffres
CA 2021-2022 : 5,86 M€
Journées skieurs 2021-2022 :
275 400
Investissements : 8 M€
12 remontées mécaniques
40 pistes
210 enneigeurs
La Pierre Saint-Martin : des logements pour les saisonniers
Du côté de La Pierre Saint-Martin, pas d’investissements notables sur les pistes mais davantage concernant les activités, et également, là aussi, côté logement. Deux nouveaux chalets d’exception, dont un a été conçu par un architecte, offrent des prestations tous conforts. Moins luxueux mais nécessaire, La Pierre Saint-Martin s’est également penchée sur l’hébergements des saisonniers, « plus particulièrement compliqué sur La Pierre, compte tenu de la configuration du site », selon Claude Weiss, de l’EPSA. Une expérimentation a donc été lancée, conjointement entre le Département et l’EPSA, sous la forme de bâtiments modulaires qui seront implantés sur la station, à destination des saisonniers du domaine skiable comme des commerces.
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